Malgré les efforts des pouvoirs publics à assurer une couverture vaccinale d’au moins 90% de la population, de nombreux problèmes entravent encore cette ambition.
D’après les responsables du Programme élargi de vaccination (Pev), 29% (54/189) de districts ont des couvertures vaccinales de moins de 80%. Les districts de santé de Manoka, de Bakassi, Konye et de Ndom sont ceux qui enregistrent les faibles performances au pays avec une couverture de moins de 50%. Pardeles maux évoqués par le personnel de santé, l’enclavement, l’insécurité, le manque de d’équipements, des ressources humaines qualifiées et disponibles, la faible implication des acteurs communautaires, l’insuffisance d’informations et de connaissances sur la vaccination.
La non-atteinte du seuil de la couverture vaccinale (90% sur l’ensemble du territoire) favorise la résurgence des épidémies de rougeole et les cas de tétanos néonatal dans le pays spécialement dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord. Notons que la couverture vaccinale est en hausse permanente de 2005 (79,72%) à 2008 (83,96%) grâce au soutien des partenaires techniques et financiers, connaît depuis 2009 une évolution en dents de scie, presque stationnaire (entre 80% et 85%), loin de l’objectif de 90%, fixé dans les Plans Pluriannuel Complets (Ppac) 2007-2011, 2011-2015 et 2015-2019.
« Il est donc évident que, pour améliorer ses performances, le Pev a besoin de plus de ressources pour financer les activités de vaccination. Ceci est d’autant plus sérieux que les échéances programmatiques au niveau global prévoient une réduction de l’appui des partenaires d’environ 15% à partir de 2020 avec l’arrêt des financements de la lutte contre la Poliomyélite dont la diminution est en cours depuis cette année », explique un haut responsable du Pev.
La vaccination est l’introduction dans le corps d’un individu sain ou malade d’un produit fabriqué à base d’un microbe, et qui soit capable de provoquer dans l’organisme qui le reçoit des éléments protecteurs contre le développement de ce microbe. Les vaccins renforcent les moyens de défense de l’organisme. Une personne est protégée par les vaccins qui sont injectés ou avalés.
Au Cameroun, on doit vacciner les enfants en priorité contre 11 maladies dans le cadre du Programme Elargi de Vaccination (PEV), sachant qu’il existe également d’autres vaccins utiles. Ces 11 maladies sont : la tuberculose, la rougeole, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’Hépatite virale B, les Infections à Haemophilus influenzae b, les infections à Pneumocoque, la poliomyélite ; la fièvre jaune et la diarrhée à Rotavirus.
Date clés du PEV au Cameroun
1976 : Le PEV est un projet pilote avec l’appui de l’OCEAC et le Center for Disease Control (CDC) Atlanta.
1982 : Il devient un programme national avec extension sur l’ensemble du pays.
1993 : Activités de vaccination intégrées dans le Paquet Minimum d’Activités (PMA) des CSI.
2000: Création d‘une sous-direction de la vaccination au MINSANTE
2002: Création du GTC-PEV pour plus de visibilité
Mise en place du CCIA
2004: Decentralisation avec création des Unités Régionales PEV
2018: Transformation des Unités Régionales en Groupes Techniques Régionaux
Joseph MBENG BOUM