Produits pharmaceutiques : Un laboratoire de fabrication de faux médicaments et de recyclage éventré.

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Les fins limiers du secteur des douanes de la région de l’Ouest- Cameroun ont démantelé un réseau de fabrication de faux médicaments et de recyclage des médicaments périmés à Mbouda, le 17 août 2024.

Le démantèlement d’un réseau de faux médicaments dans l’Ouest du Cameroun est une nouvelle préoccupante, mais aussi encourageante. Fin de parcours pour l’ingénierie de la mort. Un véritable laboratoire de fabrication de faux médicaments et de recyclage des médicaments périmés découvert par les gabelous au petit matin du 17 août 2024 à Mbouda, dans la région de l’Ouest. Le laboratoire était logé dans un domicile, non loin de l’Hôtel des Finances de la ville éponyme. Les fins limiers du secteur des douanes de l’Ouest agissaient dans le cadre d’une opération spéciale supervisée par le chef de secteur et coordonnée par le chef de la subdivision active des douanes de l’Ouest.

La veille douanière se poursuit aux frontières et à l’intérieur du territoire national. « J’ai dit à une autorité que lorsque vous vous couchez sur un lit d’hôpital ou que vous arrivez dans une officine, ne priez pas seulement pour être guéri. » Mais aussi pour que le médicament qu’on vous donne soit le bon. Comme vous ne voulez pas nous aider vraiment à lutter, vous et vos familles subirez les actions de ces malfrats. Votre rôle, c’est le service public et non l’argent. « Qui lui est une conséquence du service rendu au public », se désole un pharmacien. Un produit périmé depuis 2 ans et recyclé avec une nouvelle date vendu moins cher dans la rue. « Voilà une autre usine de recyclage des périmés d’injection en plein Yaoundé. » La quinine 400 mg inj périmée, qui devient avec une étiquette quinine 600 mg inj (qui est le mieux vendu). Et hop. « On ajoute 3 ans supplémentaires… », dénonce un pharmacien.

Selon le journal La Croix. Com, le Cameroun contrôle difficilement les importations de médicaments via les ports ou ses 4 600 km de frontières terrestres. Avril 2019, la douane intercepte à Douala, la capitale économique du Cameroun, un camion contenant 200 000 comprimés de tramol et 7 000 litres de carburant de contrebande. À l’automne dernier, une cargaison de tramadol arrivée d’Inde par avion à l’aéroport de Douala est restée abandonnée dans les entrepôts sous douanes… révélant que le destinataire était impossible à identifier. https ://www.la-croix.com/Sciences-et-éthique/Sciences-et-éthique/Au Cameroun, l’impossible contrôle du trafic des médicaments-2020-01-27-1201074488. L’importation, apparemment légale, ne l’était pas. Les douaniers camerounais n’ont pas connaissance du contenu des cargaisons qu’ils n’ont pas le droit de contrôler. « Même les commandants de brigades chargés des affaires ont déclenché les procédures judiciaires sans nous attendre. » Alors que ce sont eux qui souvent participent à protéger les vendeurs du gazon. Pour une fois, ils ont dit que c’était criminel. Et ils ont fait déférer les coupables. « Parfois on les arrête, on les met dans leur compagnie et ils les libèrent avec des arguments farfelus », confie un pharmacien.

Seul un système de suivi permet par GPS de s’assurer qu’un camion à destination d’un pays limitrophe ne s’arrête pas en cours de route pour décharger illégalement. Mais lorsque le camion a un accident, il n’est pas rare que sa cargaison, de nature inconnue, disparaisse dans la nature… La lutte contre les faux médicaments nécessite une coopération étroite entre les différents pays et les organisations internationales. Le démantèlement de ce réseau est une étape importante dans la lutte contre les faux médicaments au Cameroun. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour éradiquer ce fléau qui met en danger la santé de millions de personnes.

En France, en février 2014, sur le port du Havre, les enquêteurs de la Direction des opérations douanières ont réalisé une saisie record à l’échelle de l’Union européenne : 2,4 millions de médicaments falsifiés en provenance de Chine. Dans deux conteneurs différents sensés contenir du « thé de Chine », ils ont trouvé des médicaments érectiles, de l’aspirine, etc., dont certains ne contenaient aucun principe actif ! Fin mai 2019, plus de 415 000 comprimés de diazépam (tranquillisants) ont été saisis par les douanes à Calais. Source : https://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2019/05/29/medicaments-de-contrebande-415-000-tranquillisants-saisis-calais_869377. 13 millions de médicaments falsifiés ont été saisis en 2018 grâce à l’opération MISMED 2 (action européenne de lutte contre les trafics de produits de santé falsifiés, menée d’avril à octobre 2018). La consommation de faux médicaments peut entraîner des effets secondaires graves, voire mortels, en particulier pour les maladies chroniques.

La circulation de faux antibiotiques peut favoriser l’émergence de bactéries résistantes, rendant le traitement de nombreuses infections de plus en plus difficile. Ces scandales érodent la confiance des populations dans les systèmes de santé et les médicaments. Préjudices pour l’industrie pharmaceutique légitime : Les faux médicaments créent une concurrence déloyale et peuvent entraîner des pertes financières importantes pour les entreprises pharmaceutiques respectant les normes. Une réglementation insuffisante ou mal appliquée peut faciliter la prolifération des faux médicaments.

La demande en médicaments, notamment pour les maladies chroniques, peut créer un marché noir lucratif. Les prix élevés des médicaments peuvent pousser certaines personnes à se tourner vers des alternatives moins chères, mais souvent dangereuses. Les complications liées à la consommation de faux médicaments peuvent entraîner des coûts de santé supplémentaires pour les individus et les systèmes de santé. Ces scandales peuvent ternir l’image d’un pays aux yeux de la communauté internationale. Il est essentiel de renforcer les contrôles à tous les niveaux de la chaîne d’approvisionnement des médicaments, depuis la production jusqu’à la distribution. Il est important de sensibiliser la population aux risques liés à la consommation de faux médicaments et de l’inciter à acheter des médicaments dans des pharmacies agréées.

« Je crois qu’il faut créer carrément une agence nationale de répression des fraudes sur le médicament pour aller plus loin que les contrôles douaniers ou policiers épisodiques. » Et doter cette agence de moyens conséquents dès le départ et d’un bon modèle économique pour sa survie. Oui, c’est vrai, mais en attendant qu’on budgétise, que le texte de loi ou le décret soit voté (02, 03… 15 ans). « Nous savons quand même (je fais un raccourcis) que pour passer une commande, c’est le pharmacien, tout comme pour consulter, c’est le médecin, tout comme pour faire des soins médicaux, c’est l’infirmier ; pour s’approvisionner, c’est dans une structure pharmaceutique agréée avec à la tête un pharmacien (qui sera tenu pour responsable au cas où) que chacun doit respecter la réglementation », propose un médecin.

Quelques 40 % des produits médicaux de qualité inférieure ou falsifiés signalés dans les pays du Sahel entre 2013 et 2021 ont été retrouvés dans la chaîne d’approvisionnement réglementée. Tout comme les produits médicaux réglementés peuvent être détournés, des produits médicaux fabriqués illégalement peuvent se retrouver dans des points de vente autorisés, ce qui montre à quel point la chaîne d’approvisionnement réglementée (légale) et non réglementée (illégale) sont interconnectées. Les pays du Sahel dépendent fortement des importations de produits médicaux, car leurs industries pharmaceutiques en sont encore aux premiers stades de leur développement. En 2019, les importations représentaient entre 70 et 90 % du total des dépenses pharmaceutiques en Afrique subsaharienne (soit environ 14 milliards de dollars américains ($)).

Elvis Serge NSAA

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