Projet CIPHER-ADOLA Le Circb engage la phase 2

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A la suite de son lancement le 15 novembre 2023, le projet CIPHER-ADOLA ciblant les adolescents dépistés VIH+ a connu une évaluation de sa phase 1, de même que les préparatifs de l’étape suivante de cette initiative portée par le CIRCB.

 

 

Un peu plus de trois heures d’horloge, c’est le temps consacré dans l’après-midi du jeudi 27 juin 2024 par l’équipe du Centre international de référence Chantal BIYA (CIRCB) et ses partenaires pour mesurer les progrès jusque-là accomplis dans la mise en œuvre du projet CIPHER-ADOLA. La rencontre a connu la présence de l’ensemble des sites d’implémentation du projet, à savoir le Centre Hospitalier d’Essos (CHE), le Centre Mère-Enfant de la Fondation Chantal BIYA (CME-FCB), l’Hôpital de district de la Cité verte et l’Hôpital de district de Mbalmayo. La significative présence de représentants des adolescents du projet a ici été très saluée.

Sous la coordination du Dr. Bouba Yagaï, co-principal investigateur du projet avec le Dr. Joseph Fokam, les travaux se sont ouverts par une appréciation générale de la phase 1 de CIPHER-ADOLA. On note ainsi l’enrôlement de 252 adolescents sur l’ensemble des sites ; une cible qu’il faudra suivre pour la suite du projet. Quelques difficultés dans la mobilisation de la cible ont été rapportées par les partenaires sur le terrain, notamment quelques réticences parfois observées chez certains parents à accompagner leur progéniture ou à leur permettre de poursuivre l’activité. Des réflexions ont été menées pour répondre aux contraintes. Tout comme un renforcement de la communication est envisagé dans la mise en œuvre de la phase 2 qui démarre courant juillet 2024.

Dans le cadre de la collecte des données, certains paramètres n’ayant pas été pris en considération au départ seront intégrés. Une analyse sera faite afin de retracer les données manquantes et de les compléter dans la mesure du possible. Relativement aux prélèvements sur le terrain et aux analyses en laboratoire, l’essentiel a pu être réalisé lors de cette phase initiale. Les premières observations, notamment sur la base des résultats d’évaluation des lymphocytes TCD4 du groupe d’adolescents suivis au CHE, présentent une tendance appréciable. Ce qui indique un bon point à noter dans l’observance des traitements. Il convient en effet de rappeler que la tranche 10-19 ans ici ciblée est l’une de celles qui connaît assez souvent des échecs virologiques, dus entre autres à la mauvaise ou à l’inobservance des traitements antirétroviraux.

Le projet CIPHER-ADOLA dans sa phase 2 veillera à consolider les acquis ainsi obtenus, tout en les renforçant et en mitigeant les quelques manquements relevés. Ainsi, un accent sera-t-il mis sur l’amélioration de la communication, à travers une écoute encore plus grande des adolescents et de leurs attentes, de même qu’une information ciblée en direction des parents. Une information régulière sur l’évolution du projet, cette fois en direction du grand public, est par ailleurs envisagée.

Les données générées dans le cadre de ce projet font l’objet de plusieurs études, qui aboutiront à des travaux scientifiques à soutenir par des étudiants engagés dans des cursus de Master. Par ailleurs, plusieurs abstracts et posters à soumettre à différentes conférences, sont en cours de rédaction.

L’importance de ce projet n’est point à démontrer. En effet, lors de son lancement il y a maintenant 7 mois, il s’avérait que peu de données et d’évidences en contexte camerounais étaient disponibles relativement au suivi biologique des adolescents VIH+ dans le cadre de traitements longs. Ceci, dans la perspective de traitements nouveaux, qui donneraient aux PVVIH d’avoir désormais à disposition des options de traitements, non plus seulement quotidiens, mais également mensuels, bimensuels, trimestriels ou semestriels. La qualité et la capacité de l’observance des traitements nouveaux constitueraient ainsi les leviers sur lesquels s’appuierait la lutte contre le VIH et le Sida.

Une meilleure connaissance et une bonne compréhension de ces enjeux dans le contexte du Cameroun donneraient à notre pays l’opportunité d’être à la page, tout en lui permettant de pouvoir partager ses expériences et expertises dans la marche du monde contre la pandémie à VIH au long des quatre dernières décennies. C’est dans cette perspective que la phase 2 du projet en cours vise en objectifs spécifiques à évaluer l’émergence des mutations de résistance au Dolutegravir chez les adolescents VIH+ au Cameroun, mais aussi à analyser leurs critères d’éligibilité aux traitements par antirétroviraux à longue durée d’action.

Thomas Michel ANANA BETILENE

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