Dans le but d’apporter une solution pour les enfants prématurés, l’organisation non-gouvernementale Nakupenda e.V a mise sur pied une couveuse pour bébé. La présentation dudit appareil pour bébé s’est faite le 14 novembre 2020 à Yaoundé.
Sur le constat général dans les hôpitaux au Cameroun, il manque très souvent des couveuses. Ce manque est à l’origine de plusieurs décès néonatal. « C’est un projet qui est en développement depuis 2010. Nous avons essuyés beaucoup de prototypes pendant plusieurs années pour enfin aboutir à un prototype final prêt à la commercialisation », nous explique Pacôme Wougang ingénieur de conception et charge du projet. L’appareil à en croire l’ingénier couvre toutes les utilisations d’une couveuse en permettant de maintenir le bébé dans les conditions de croissance fœtale. Elle n’est pas différente des autres couveuses généralement achetées en Europe. L’appareil répond à tous les besoins pareils qu’une couveuse fabriquée en occident.
L’idée de fabrication de cette couveuse est venue du fait de la maintenance des couveuses venues de l’extérieur du pays, où des connaissences et des techniques ont été acquises d’où la résultante du produit fini. Grace aux matériaux locaux avec celui des couveuses défectueuses, l’assemblage d’une couveuse made in Cameroon a été réalisé. Pour ce qui est de la capacité de production, l’ingénieur indique que « il serait tres arrogant de dire qu’on peut fournir tout le pays. Mais nous une capacité de production de couveuses par semaine. Nous avons déjà livré dans plusieurs hôpitaux parmi lesquels ; l’hôpital de Pk 13 à Douala, et à Bangangté l’hôpital des merveilles. ». En outre la durée de vie de la couveuse est de 10 ans avec une garantie d’un an.
La maintenance quant à elle est sans objet. Car il n’est point besoin d’aller chercher les compétences ailleurs. Pacôme Wougang explique que « ce sont les ingénieurs formés sur place qui vont assurés la maintenance des couveuses. Nous assurons la fabrication, la livraison et le suivi technique ».
Jean-Claude KENDEG
« Nous avons besoin de l’ouverture sur le plan administratif et de la facilité de la gestion de documents pour pouvoir atteindre nos objectifs »
Narcisse Paulin TEUKUI, représentant Cameroun de l’ONG NAKUPENDA
Pouvez-vous nous parler de votre ONG ?
Nakupenda est une ONG allemande créée depuis 2015 par des camerounais de la diaspora qui avait pour vision de relever le niveau de développement des pays Subsahariens et de l’Afrique noire en particulier. Nakupenda accompagne des startups, des associations dans le cadre de certains projets à implanter. Au-delà social, Nakupenda fait dans la recherche scientifique. Nous sommes par exemple entrain d’accompagner au niveau de Dschang l’association ASCON dans le cadre du projet Sing Africa pour la fabrication du charbon écologique. Nous accompagnons également en ce moment la start-up Sing-Africa qui développe certains appareils localement : incubateur néonatal, extracteur d’oxygène, incinérateur des déchets d’hôpitaux. N’ayant pas eu l’autorisation d’exercer proprement dite nous nous appuyons sur des associations existantes et reconnues pour les accompagner à implémenter des projets.
Qu’est-ce qui vous a particulièrement motivé à accompagner la mise en œuvre d’une couveuse made in Cameroon ?
Ce qui nous a particulièrement motivés à accompagner une mise en place d’une couveuse made in Cameroon, ce que nous avons constaté au fil des ans qu’il manquait de couveuse. Nous avons d’ailleurs perdu des enfants des proches à cause de cela. Moi particulièrement ma sœur a accouché dans un hôpital de la place. Mais on est allé trouver une couveuse dans un autre hôpital. Par chance, son enfant n’est pas décédé.
Avec des jeunes camerounais de la diaspora, des ingénieurs, nous avons relevé que c’est un problème criard et le coût de la couveuse étant très élevé, quand on achète à la diaspora pour amener ici.Le suivi n’est pas généralement continu, car il existe des couveuses au Cameroun mais non fonctionnelles. Nous avons pris l’initiative dans le cadre d’un financement qui est entrain d’atteindre son apogée aujourd’hui de choisir quelques start-up qu’on pourra appuyer pour qu’elles développent de par leurs connaissances acquises sur le territoire la fabrication de couveuses made in cameroon. Nous avons choisi 5 start-up parmi lesquelles Sin Africa. Cette ONG a déjà distribué des couveuses dans plusieurs régions du Cameroun, jusqu’à présent nous sommes vraiment satisfaits de leur travail et c’est motivant.
Après avoir développé les couveuses, que comptez-vous faire pour que ces dispositifs soient dans nos hôpitaux ?
Nous avons saisi le ministre de la santé il y’a environ 1 an. Nous lui avons fait la proposition de pouvoir accompagner l’Etat du Cameroun à travers l’association Heal for Level association.
Dans un chronogramme d’activités, nous devions mettre sur pieds des machines ou il mettrait à notre disposition des machines qu’ils ont recensées pour qu’on puisse les dépanner. Je crois que le processus est en cours parce que le ministre a vraiment apprécié ; dans les jours futurs on pourra déjà avoir un protocole, un accord-cadre avec le MINSANTE qui pourra voir comment mettre à notre disposition des couveuses en panne.
Nous sommes déjà ouverts au transfert de technologie. Ce qui fait d’ailleurs notre particularité c’est qu’on ne bloque pas la connaissance, nous pouvons former le personnel biomédical de la santé et faire un transfert de technologie parce que c’est l’idée principale de nos actions.
Il se pose un problème d’énergie au Cameroun, or les couveuses ont besoin d’énergie électrique pour fonctionner. Alors qu’est ce qui est fait pour résoudre ce problème ?
Il a été relevé justement lors de l’atelier. Nous avons pris en considération le fait que nos ingénieurs pensent à créer une batterie qui pourra rendre la couveuse autonome dans le cadre du transport d’un bébé prématuré d’un hôpital qui n’a pas un plateau technique adéquat pour un autre hôpital ayant un plateau technique adéquat.
Je pense qu’avec cette innovation nous allons pousser les ingénieurs à travailler dessus, nous pouvons pallier à ce souci qui est vraiment non négligeable.
Après cette initiative, qu’est ce qui est en perspective ?
La recherche nécessite beaucoup de profondeurs pour que la science soit exacte à environ 99%. On a pris note, on va rentrer vers nos ingénieurs en profondeur pour pallier à ce souci qui est vraiment important vu la qualité d’énergie qui est défaillante dans notre pays. On ne souhaiterait pas perdre nos nouveau-nés dans une couveuse à cause d’une coupure d’électricité. Je vous rassure connaissant leurs compétences, faire une incorporation de bactérie qui pourra avoir une autonomie d’un certain temps pour qu’une coupure d’électricité n’arrête pas le processus de fonctionnement de la couveuse, de l’incubateur néonatal qui pourra mettre en danger la vie du nouveau-né est leur challenge. Nous vous promettons que cette amélioration est notre prochain combat.
Quels sont vos futurs projets dans le cadre de la santé pour les Camerounais?
Nous avons beaucoup de projets dans le cadre de la santé pour les Camerounais par ce que la santé représente beaucoup de volets. Au-delà du volet humain, il y a également le volet lié à a nature, il faut par exemple savoir comment protéger la couche d’ozone. Pour donc améliorer le système de santé principalement sur ces trois éléments que nous avons relevé pour l’instant (incubateur néonatal, extracteur d’oxygène et incinérateur des déchets), nous sommes allés un peu plus loin, en ce moment nous sommes en train d’accompagner l’association ASCON (Association Camerounaise pour la protection de la nature) dans un projet du charbon écologique au niveau de Dschang avec l’ONG Sing Africa et la GIZ.
L’ONG NAKUPENDA a un volet large d’activités et au-delà du domaine sanitaire, il y’a le volet scientifique et nous appuyons encore plus sur le volet scientifique. Mais ce que nous demandons à l’Etat du Cameroun par ce que la majorité des ingénieurs de la diaspora (de l’ONG NAKUPENDA) sont d’abord des Camerounais. C’est pour cela qu’on a voulu implémenter tous les premiers financements au Cameroun. Nous avons besoin de l’ouverture sur le plan administratif et de la facilité de la gestion de documents pour pouvoir atteindre nos objectifs par ce que pour quitter d’un financement à un autre il faut obligatoirement qu’on ait respecté les délais donnés par le bailleur de fonds. Mais s’il faille que sur le plan administratif pour avoir un accord quelconque qu’on perde le temps, on peut se retrouver entrain de ne pas implémenter le projet. Par ce que quand le bailleur de fonds vous accompagne et vous fixe les délais.
Nous souhaitons vraiment que le Gouvernement Camerounais puisse nous permettre de mieux nous mouvoir en nous accompagnant sur le plan des ouvertures par ce qu’on ne vient pas au Cameroun pour nous enrichir, on vient permettre aux couches sociales défavorisées d’avoir les mêmes services que les personnes « hors du besoin minimum. »
Propos recueillis par Jean-Claude KENDEG