Pyramide alimentaire locale : Le Pr Nzefa Dapi révèle les secrets d’une alimentation saine

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Sous la bannière de son concept « Nzefa Dapi Nutrition », la Pre Nzefa Dapi, Docteur en Santé Publique et spécialiste en nutrition, a réuni de nombreux participants pour une session d’éducation alimentaire axée sur les richesses de nos terroirs, ce 8 août 2025, à Yaoundé.

Face à l’abondance d’aliments transformés, comment s’y retrouver pour bien se nourrir ? C’est à cette question cruciale qu’a répondu la Pre Nzefa Dapi, Docteur en Santé Publique et spécialiste en nutrition, lors d’un séminaire sous le thème « Comment bien s’alimenter pour mieux vivre », ce 8 août 2025, à Yaoundé. Ce séminaire est porté par le concept « Nzefa Dapi Nutrition ».  En présence d’un public nombreux, la Pre Nzefa Dapi et son panel d’experts ont exposé les règles d’une nutrition saine en s’appuyant sur une pyramide alimentaire locale. Lavoisier Kenfack, diététicien, a mis en avant le socle de cette pyramide : l’eau de forage et les légumes à feuilles vertes. « Ce sont nos aliments locaux comme de l’eau de forage ; les légumes à feuilles vertes comme le chou, la carotte qu’on peut manger en grande quantité », a-t-il expliqué. Il a ensuite cité le groupe des fruits (oranges, pastèque, ananas) à consommer en moyenne « trois à quatre fruits par jour », et celui des légumineuses et des graines (haricots, soja, pistache, arachides) à consommer de manière variée.

La Pre Nzefa Dapi a complété cette liste en mettant l’accent sur d’autres aliments locaux essentiels. « Nous avons également le groupe des tubercules (igname, macabo, taro, patate, pommes de terre, etc.) et des céréales complètes comme le mil, le sorgho, le maïs complet, le riz (de Tonga ou de Yagoua) à consommer en quantité pour un bon équilibre alimentaire », a-t-il ajouté. Il a aussi souligné l’importance des épices, des viandes et des poissons locaux, ainsi que des huiles non raffinées comme l’huile de palme, l’huile de moringa, d’avocat ou de safou. Pour que l’assiette soit parfaite, le professeur a précisé qu’il était indispensable d’y ajouter « la pratique d’une bonne activité physique ».

Manger moins gras, moins salé et moins sucré

Soucieux de la santé de la population, la Pre Nzefa Dapi a également mis en garde les participants contre les dangers des aliments importés, souvent riches en sel et en sucre. Ainsi, il a conseillé d’éviter les frites, les biscuits, les bonbons ou encore la farine de blé et les huiles raffinées. Pour sa part, Mbiaton Ngassam Amani, nutritionniste à l’hôpital régional de Nkongsamba et vice-président de l’Association des nutritionnistes professionnels du Cameroun, a insisté sur la modération. « Manger moins gras, c’est l’essentiel. Mais, s’adapter à ce rythme sur la durée, c’est assez difficile », a-t-il concédé. Il a toutefois donné un conseil pratique.  « Dans le Ndolè, par exemple, qui est un met de chez nous, on met beaucoup d’arachide et on ajoute de l’huile. Pourtant, il est conseillé de préparer du Ndolè avec moins d’arachide, ce qui diminue sensiblement la matière grasse ».

Un impact immédiat et des rendez-vous à venir

Les participants sont repartis de ce séminaire avec de nouvelles connaissances et une motivation palpable. Beauclair Fankam, promoteur de l’Université des entrepreneurs, s’est dit « très satisfait », ajoutant que de tels événements sont rares et essentiels pour la prévention des maladies. De même, Yollande Kamgang a affirmé sortir du séminaire « réconfortée et ragaillardie », prête à sensibiliser son entourage. Un sentiment partagé par un autre participant anonyme qui a déclaré : « Je vais essayer de mettre en application ce que j’ai appris ici pour la bonne santé de ma famille. » Face à ce succès, les organisateurs ont l’intention de multiplier ces initiatives à travers le pays. Le prochain séminaire est déjà annoncé : il se tiendra le mois prochain dans la ville de Douala.

Junior NTEPPE KASSI  

« Nos objectifs ont été atteints »

Pre Nzefa Dapi, Docteur en Santé Publique et spécialiste en nutrition.

Les objectifs visés à l’occasion de ce séminaire étaient d’amener la population camerounaise à consommer nos aliments locaux afin d’éviter des maladies telles que l’AVC, l’hypertension, l’obésité, le diabète ou encore d’autres maladies chroniques et infectieuses, et par la même occasion, de soutenir l’économie locale. Je suis contente parce qu’il y avait beaucoup de participants qui ont posé beaucoup de questions. Je peux dire que nos objectifs ont été atteints. Nous entendons continuer notre chemin pour une meilleure santé alimentaire de tous. Tous les mois, nous organisons des séminaires. J’organise également des cours en ligne. Je vais dans des écoles pour parler avec des élèves, ainsi que dans les hôpitaux pour échanger avec des patients sur la manière de s’alimenter pour une meilleure santé. J’écris des livres qui sont sur Amazon. Nous faisons de l’éducation alimentaire depuis plus de 20 ans dans les universités et les écoles.

Propos recueillis par Junior NTEPPE KASSI 

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