Rapport sexuel sans préservatif : Les conséquences d’un choix risqué
Derrière le plaisir éphémère, se cachent des dangers bien réels. Au Cameroun, les rapports sexuels non protégés sont loin d’être anodins. Infections sexuellement transmissibles, grossesses non désirées, voire le SIDA : les conséquences d’un choix risqué peuvent marquer à vie. Témoignages et chiffres à l’appui, décryptage d’un phénomène qui continue de faire des ravages.
« J’ai cru que ça n’arriverait jamais à moi », confie Marie, 20 ans, aujourd’hui confrontée au VIH. Son histoire, malheureusement banale, est le reflet d’une réalité bien trop répandue au Cameroun. Malgré les campagnes de sensibilisation, les rapports sexuels sans préservatif restent une pratique courante, exposant les jeunes, en particulier, à des risques considérables.
Selon les dernières statistiques, le taux d’infection par le VIH reste élevé dans le pays, et les jeunes sont particulièrement touchés. « Les jeunes ont souvent une perception erronée du risque », explique le Dr Ebaya, spécialiste en santé reproductive. « Ils pensent qu’ils sont invincibles, ou qu’ils pourront toujours se faire soigner si besoin ».
Au Cameroun, la situation épidémiologique en 2023 est préoccupante, sur 2 638 708 Personnes testées au VIH en CDV en 2023, 54 916 personnes testées positives (2,1%), 65,1% de personnes testées étaient les femmes, 52,9% âgés de 25 à 49 ans quel que soit le sexe.
Prévention de la transmission du VIH de la Mère à l’Enfant. 826 115 Femmes enceintes ont été vue au moins une fois dans le système de santé, 97,7% Femmes enceintes reçues ont bénéficié du test de VIH, 15 178 Femmes enceintes ont été dépistées positives au VIH, 13 899 Femmes enceintes positives identifiées ont été mise sous ARV.
481 147 (98,1%) PvVIH connaissent leur statut, 448 818 (93,3%) étaient sous traitement antirétroviral, 52 852 nouveaux patients sous traitement, 45,3% patients sous traitement ont fait au moins une charge virale, 85,9% patients sous traitement étaient indétectables.
La couverture en ARV chez la femme enceinte était de 90, 1% au niveau programmatique et seulement de 59,9% au niveau populationnel. 95,3% des femmes enceintes dont le statut était déjà connu étaient sous ARV contre 83,3% pour celles dont le statut a été découvert au cours de la présente grossesse. Malgré ces avancées, des défis persistent, notamment en matière de dépistage et de couverture en ARV chez les femmes enceintes.
A l’occasion de la célébration de la 37ème édition de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le Cameroun a joint ses efforts à la communauté internationale pour combattre cette épidémie qui menace encore la santé de millions de personnes dans le monde. Cette année, le thème de la journée mondiale de lutte contre le sida est « SUIVONS LE CHEMIN DES DROITS », rappelant que les droits de l’homme sont le fondement de la lutte contre le VIH/sida. Les États membres des Nations Unies se sont engagés à ne laisser personne pour compte et à mettre fin aux épidémies de VIH, de tuberculose et de paludisme d’ici à 2030.
Mais les conséquences des rapports non protégés ne se limitent pas au VIH. Les infections sexuellement transmissibles, telles que la gonorrhée, la chlamydia ou les verrues génitales, sont également en augmentation. Ces infections peuvent entraîner des complications graves, comme la stérilité ou des cancers. « J’ai eu des verrues génitales pendant des années, ça a été un véritable calvaire », témoigne Jean, 25 ans. « J’ai eu honte, j’ai eu peur de ne jamais pouvoir avoir d’enfants ».
Pourtant, les solutions existent. Le préservatif masculin reste le moyen de contraception le plus efficace pour se protéger des IST et des grossesses non désirées. Mais il ne faut pas oublier les autres méthodes de contraception, comme le préservatif féminin ou les pilules contraceptives.
« Il est essentiel d’informer les jeunes sur les risques liés aux rapports sexuels non protégés, mais aussi de leur donner les moyens de se protéger », souligne Hyppolyte représentant d’une association de lutte contre le sida. « Cela passe par une éducation sexuelle complète dès le plus jeune âge, mais aussi par un accès facile et gratuit aux contraceptifs ».
La fleur au bout du fusil, c’est ainsi que l’on pourrait résumer les risques encourus en ayant des rapports sexuels non protégés. Au-delà des chiffres et des statistiques, ce sont des vies qui sont en jeu. Il est donc urgent de changer les mentalités et de donner à chacun les moyens de faire des choix éclairés pour sa santé et celle de ses partenaires.
E.S.N
« Le Cameroun se mobilise pour le respect des droits des personnes vivant avec le VIH-SIDA »
Dr Ketchaji Alice, cheffe service de la prise en charge des cas du VIH au ministère de la Santé publique.
Comme je le disais, chaque année, le monde entier célèbre la journée mondiale de lutte contre le sida. Et le Cameroun, qui a adhéré aux objectifs 95-95 de l’ONU-Sida, célèbre également cette journée, tous les premiers décembre. Donc, c’est en prélude à cette journée que nous avons décidé de marcher. Et comme vous le savez bien, le thème de cette journée est souvent le “Chemin des doigts”. Donc, il est question pour nous de passer le message à ce qui concerne le respect des droits des enfants, des femmes enceintes, des adultes, des adolescents vivant avec le VIH.
Et je profite de l’occasion pour dire également que le Cameroun a mis sur place des interventions, des stratégies. Lorsque vous regardez notre plan d’action, le plan stratégique national de la lutte contre le VIH-Sida, des interventions, des stratégies ont été mises en place pour le respect des personnes vivant avec le VIH.
Donc, nous voulons nous aligner comme tous les pays du monde entier pour pouvoir faire comprendre aux personnes vivant avec le VIH-Sida que nous allons respecter leurs droits. Plusieurs activités ont d’ailleurs été planifiées en prélude de cette journée.
Nous avons organisé les tables rondes sur le respect des droits des personnes vivant avec le VIH-Sida. Nous avons même organisé une journée de mobilisation et de plaidoyer à travers les personnes vivant avec le VIH-Sida. Il y a eu des activités, il y a eu des tables rondes et nous voulons couronner cette activité par cette marche entière pour dire que le VIH-Sida, ce n’est plus un problème de santé publique parce qu’ils sont passés d’une prévalence de 5,4% à 2,7% en 2018, ça veut dire que le gouvernement camerounais est en plein dans la riposte du VIH.
Propos recueillis par Elvis Serge NSAA
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