RDC- Prise de Bunagana par le M23 Une crise humanitaire s’aggrave dans l’Est du pays

Bunagana, ville stratégique de la province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo (RDC), est tombée aux mains des rebelles du M23 ce 29 juin 2024. Cette prise de contrôle plonge la région dans une crise humanitaire encore plus profonde, avec des conséquences désastreuses sur l’accès aux soins de santé des populations locales.

Bunagana abritait un hôpital général et plusieurs centres de santé primaires qui desservaient une population estimée à plus de 50 000 personnes. Depuis sa prise par le M23, ces structures médicales ont été contraintes de fermer leurs portes, privant les habitants de soins essentiels.

“Les populations sont désormais livrées à elles-mêmes,” déplore le Dr. Jean-Pierre Mutamba, médecin chef de l’hôpital de Bunagana, joint par téléphone par l’AFP. “Les cas d’urgence ne peuvent plus être pris en charge, et les femmes enceintes et les enfants sont particulièrement vulnérables.”

Les combats et les déplacements de population liés à l’offensive du M23 ont également perturbé le système d’approvisionnement en médicaments et en matériel médical. Les rares structures sanitaires encore en activité dans la région fonctionnent au ralenti, faute de ressources suffisantes.

“La situation est extrêmement préoccupante,” s’alarme l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans un communiqué publié le 30 juin. “L’accès aux soins de santé est un droit fondamental qui doit être respecté dans toutes les circonstances, y compris en zone de conflit.”

L’OMS et les agences humanitaires lancent un appel urgent à la communauté internationale pour mobiliser des fonds et des ressources afin de répondre à la crise humanitaire qui frappe l’Est de la RDC.

“Il est essentiel de protéger les civils et de leur garantir un accès aux soins de santé de base,” insiste le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. “La communauté internationale ne doit pas rester les bras croisés face à cette tragédie.”

Mireille Siapje / AFP/ OMS