RDC : le glaucome, un voleur de la vue à terrasser !

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La campagne de dépistage du glaucome se poursuit à Bukavu. Plus de cinq cent personnes sont visées dans des entreprises publiques ayant en leur sein des services médicaux. D’abord, le dépistage commence à la société brassicole Bralima et à la direction générale des douanes et accises, DGDA. Ensuite, il s’étendra à d’autres institutions pendant cette semaine mondiale du 11 au 15 mars courant.

La maladie n’est pas à négliger vu qu’elle existe et fait incontestablement des victimes. Le superviseur du programme national de la santé oculaire et de la vision au Sud-Kivu, l’ophtalmologiste Byamungu SAKANO l’affirme en soulignant que tout le monde est exposé à cette pathologie. D’où, l’ultime nécessité de prendre des précautions.

Dépistage tous azimuts

« Nous dépistons les agents de quelques entreprises dans la ville, et à ce jour, certains présentent déjà des symptômes du glaucome. Ils doivent bénéficier d’un traitement. A d’autres, nous prodiguons des conseils afin de se mettre à l’abri de cette maladie ».

Notre source lance un cri d’alarme en ce sens que le glaucome est dangereux.

« Cette maladie prive de manière irréversible la vision aux gens quand on ne fait pas attention ».

Ses propos sont explicitement soutenus par d’autres experts en ophtalmologie contactés par l’hebdomadaire Echos Santé.

« Généralement, le glaucome est une maladie sournoise dont les premières manifestations ne sont observées chez les patients que lorsque la pathologie est à une étape très avancée entrainant dans 30% des cas une cécité irrévocable ».

C’est pourquoi, la meilleure approche, disent-ils, reste et demeure la sensibilisation des habitants sur le dépistage du glaucome.

 

La campagne d’éducation des masses sur ce problème de santé publique organisée tous les ans semble se heurter au difficile contexte sociologique à Bukavu, déplore Dr Lucie MASIKA.

 

« Dans notre contexte sociologique, il reste dur de convaincre un patient qui a une bonne vue qu’il est à une phase primaire de glaucome ou qu’il a besoin de subir une opération chirurgicale à l’œil. Sont rares, très rares encore ceux qui acceptent une telle proposition. Donc, du pain sur la planche !».

 

Cette professionnelle de la santé oculaire ajoute la question liée au cout élevé du traitement, sauf lors des campagnes de dépistage gratuit en l’occasion de la semaine mondiale du glaucome.

 

Le pire à craindre

 

L’ampleur du glaucome à Bukavu comme sur le territoire national est non négligeable. D’après Dr Theodore KADIMA,  plus de dix mille personnes perdent la vue chaque année en RDC à cause du glaucome. Il estime que la situation va de mal en pis.

 

« Ce nombre pourra alors doubler ou tripler dans dix ans, alors que 80% des déficiences visuelles sont évitables ou peuvent être traitées ».

 

Interrogée, l’OMS fournit des chiffres alarmants s’agissant des déficiences visuelles dont d’aucuns semblent sous-estimer les conséquences.

 

« Près de 5 millions de personnes sont atteintes de déficience visuelle, dont 800.000  sont aveugles en RDC ».

 

Cela étant, des campagnes devraient entre intensifiées en vue de contourner ces effets néfastes, propose un médecin du programme national de la santé oculaire et de la vision au Sud-Kivu, avant de rappeler le degré de nuisance du glaucome.

 

« C’est une maladie de l’œil qui provoque une diminution irrémédiable du champ de vision. Il est la conséquence de dommages au nerf optique ». Et de marteler qu’en perspective, le pire est craindre.

 

« Une récente étude publiée par l’American Academy of Ophtamology indique que le nombre de personnes atteintes par le glaucome devrait passer de 64,3 millions en 2013 à 111,8 millions en 2040, avec un taux de prévalence plus élevé en Afrique ».

Notez que ce ‘’voleur de la vue’’, le glaucome est la deuxième cause de cécité dans le monde, et particulièrement, les pays les moins développés, après la cataracte.

BADIBANGA POIVRE D’ARVOR

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