Selon une étude européenne parue ce vendredi, deux Européens sur trois pourraient être affectés par le réchauffement climatique d’ici 2100. Plus de 150.000 décès pourraient être, chaque année, directement liés au climat, principalement à cause des vagues de chaleur.
Si les études sur les conséquences du réchauffement climatique s’intéressent souvent aux pays les plus exposés, principalement dans l’hémisphère sud du globe, mais une nouvelle étude souligne les conséquences directes de la hausse des températures sur le continent européen.
Publiée ce vendredi dans la revue The Lancet Planetary Health, elle affirme que, d’ici la fin du 21e siècle, deux Européens sur trois subiront les effets du réchauffement climatique. Environ 350 millions habitants du vieux continent pourraient ainsi être exposés à des conditions climatiques néfastes, contre 25 millions au début des années 2000.
+3° sur les températures
Cette étude, publiée par le Centre commun de recherche de la Commission européenne (CCR), le laboratoire scientifique de l’UE, a établi un modèle prévisionnel en se basant sur les sept phénomènes climatiques les plus meurtriers : les canicules, les vagues de froid, les incendies de forêt, les épisodes de sécheresse, les inondations fluviales, les inondations côtières et les tempêtes.
Les chercheurs du CCR ont ajouté comme paramètre l’augmentation de la température moyenne de 3°C d’ici 2100, une prévision qui fait consensus au sein de la communauté scientifique – en dépit de l’accord de Paris qui engage à une limitation à 2 degrés.
Ils ont analysé les effets de ces catastrophes dans les 28 pays de l’UE, en ajoutant les pays voisins géographiquement, comme la Suisse, la Norvège et l’Islande. Le nombre de décès dûs aux catastrophes climatiques, estimé à environ 2700 par an à la fin du 20e siècle (entre 1981 et 2010) pourrait ainsi être multiplié par cinquante et dépasser les 150.000 morts par an en 2100.
Parmi les phénomènes climatiques, les vagues de chaleur, comme celle qui avait entraîné près de 70.000 morts en Europe en 2003, seraient de loin les plus meurtrières et représenteraient 99% du nombre total de morts dûs au réchauffement climatique.
Proportionnellement, les inondations côtières, de plus en plus fréquentes à cause de l’élévation du niveau de la mer, feraient jusqu’à 40 fois plus de morts qu’aujourd’hui. Mais davantage que l’augmentation du nombre de morts, ce sont surtout l’augmentation du nombre de gens qui subiraient des inondations et les dégâts matériels de plus en plus importants qui sont soulignés. L’étude met aussi en avant le fait que tous les pays européens ne sont pas égaux face à ce phénomène. Les pays du sud seraient nettement plus exposés comme l’Espagne, l’Italie et la Grèce.
E.S.N