Recherche : le fondateur du Mboalab présente l’intérêt de l’atelier de deux jours qu’organise cette institution en partenariat avec l’Université de Cambridge

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Dans une interview exclusive, Thomas Hervé Mboa Nkoudou donne les contours dudit seminaire.

En collaboration avec les experts de l’Université de Cambridge, le Mboalab organise un atelier de deux jours (15 et 16 février 2022) sur le thème « Accélérer la qualité des soins grâce au diagnostic moléculaire : les femmes camerounaises à la pointe de l’innovation ».

Quel est l’objectif de cette rencontre ?

L’objectif c’est de mettre en connexion des scientifiques et particulièrement ceux impliqués dans le domaine médical et de la biotechnologie afin de partager avec eux le savoir-faire que nous avons et les facilités que nous mettons à disposition pour ceux et celles qui n’ont pas accès aux équipements de biologie moléculaire, pour qu’ils puissent désormais réaliser leurs expériences ici au Mboalab.

Pourquoi un accent particulier sur les femmes ?

Cela est dû à l’absence des femmes dans les milieux liés à la technologie, la science et les mathématiques. L’expérience montre pourtant que les femmes impliquées dans ces domaines apportent toujours de très bons résultats, Dans une interview exclusive, Thomas Hervé Mboa Nkoudou donne les contours dudit seminaire. Par Jean-Claude KENDEG aussi bien sur le plan managérial que sur le plan de la qualité des manipulations. Il faudrait les encourager à être de plus en plus présentes dans ces domaines.

Lors de ces travaux vous avez inauguré deux espaces de travail au Mboalab. En quoi cela va booster les recherches dans le domaine de la biotechnologie que vous promouvez aujourd’hui ?

Nous avons effectivement inauguré notre « Innovation Hub » qui est un laboratoire partagé. C’est un espace de démocratisation des savoirs. Les équipements nécessaires pour la recherche dans le domaine de la biotechnologie sont assez couteux et rares. Ici, nous les mettons à la disposition des chercheurs et étudiants pour qu’ils puissent travailler en toute quiétude quand ils le veulent. Le deuxième espace est consacré à la production des bio-réactifs et particulièrement les enzymes. Nous y produisons des biomolécules de qualité à destination du marché local et africain.

En quoi la biotechnologie peut-elle améliorer la qualité des soins de santé ?

Avec la biologie moléculaire, il est possible de poser un diagnostic beaucoup plus précis. C’est d’ailleurs dans cette perspective que nous travaillons depuis deux ans sur les tests de la fièvre typhoïde ; au début de la pandémie à COVID-19, nous avons également gagné un financement pour travailler sur les tests rapides du COVID-19 basés sur les techniques de biologie moléculaire.

L’atelier est organisé en collaboration avec les experts venus de l’Université de Cambridge en Grande Bretagne. Quel est leur apport ?

Leur apport se situe à plusieurs niveaux. Sur le plan financier, Cambridge nous supporte depuis l’ouverture du MBOALAB en 2018 en mettant régulièrement à notre disposition des subventions de recherches pour nous permettre de fonctionner. Sur le plan technique, le fait de collaborer avec eux nous a permis au fil des années d’avoir un plateau technique aussi exigeant que pointu.

Le MBOALAB existe donc depuis quatre ans. Quel bilan à votre actif ?

Depuis notre création, nous accueillons régulièrement des étudiants venant des universités camerounaises pour les faire bénéficier du transfert des technologies. On en reçoit au moins une dizaine chaque année depuis trois ans. Nous travaillons également dans le domaine de l’intelligence artificielle c’est d’ailleurs dans ce cadre que nous avons amélioré ici un microscope qui utilise l’intelligence artificielle pour la détection de certaines maladies. Nous produisons également des enzymes que nous vendons sur le marché local au Cameroun à des prix très abordables.

Ce que nous souhaitons c’est que le gouvernement appuie notre initiative en termes d’aval institutionnel et politique. Nous avons besoin que nos politiques soutiennent ce que nous faisons.

Par Jean-Claude KENDEG

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