Rentrée scolaire : Transformée en une période de stress intense pour de nombreux parents camerounais.

Confrontés à des difficultés financières croissantes et à une inflation galopante, les parents d’élèves peinent à faire face aux dépenses liées à la scolarité de leurs enfants. Le stress chronique peut entraîner de nombreuses conséquences néfastes pour la santé mentale, telles que l’anxiété, la dépression, des troubles du sommeil, des problèmes de concentration et une diminution de la qualité de vie. À long terme, il peut également augmenter le risque de développer des maladies chroniques comme l’hypertension artérielle et les maladies cardiovasculaires.

Fournitures, uniformes, autres matériels didactiques pour l’élève et, surtout, les livres de l’élève donnent la sueur froide aux parents d’élève en cette veille de rentrée scolaire 2024/2025. « J’ai acheté une partie des fournitures scolaires jusqu’à présent parce que je n’ai pas d’argent ». « J’espère me rattraper dans les jours à venir », confie Arnold, coiffeur. Le montant total de ces dépenses varie entre 100 000 et 45 000 FCFA par enfant et par an, tous ordres d’enseignement confondus. À l’instar de lui, d’autres parents se retrouvent dans l’impasse et attendent d’avoir les ressources nécessaires pour garantir une rentrée scolaire satisfaisante à leurs enfants. Certains parents n’ont même pas commencé les préparatifs de la rentrée scolaire 2024/2025, à l’instar d’Evelyne, visiblement perturbée par cette situation. « Je n’ai pas pu acheter l’argent à la réunion la semaine dernière. » J’ai fait une mauvaise planification des cotisations. « En effet, je comptais bouffer la cotisation à la fin du mois d’août, malheureusement ça n’a pas marché », s’offusque la jeune veuve de 6 enfants.

Ce sentiment de détresse est partagé par de nombreux parents qui voient leurs enfants privés de certains outils indispensables à leur réussite scolaire. Le coût élevé des fournitures scolaires, des uniformes et des frais d’inscription plombe les budgets familiaux déjà fragilisés. « C’est un véritable casse-tête chaque année, mais cette fois-ci, c’est encore pire », confie Marie, mère de trois enfants, rencontrée à Yaoundé au marché Acacias. « Je ne sais pas comment je vais faire pour tout acheter. » « Les prix ont augmenté de manière vertigineuse », murmure la dame. L’augmentation du prix du carburant est un cercle vicieux qui asphyxie les ménages. La récente augmentation du prix du carburant au Cameroun a provoqué une onde de choc dans l’économie nationale, avec des répercussions directes sur le quotidien des ménages. Cette hausse, couplée à l’inflation générale, a entraîné une augmentation significative du coût de la vie, mettant à mal le pouvoir d’achat des Camerounais.

Le secteur du transport a été l’un des premiers à ressentir les effets de cette hausse. Les prix des transports en commun ont augmenté, rendant les déplacements plus onéreux pour les populations. Cette situation a des conséquences directes sur le coût de la vie, puisque de nombreux produits subissent une hausse de prix liée aux frais de transport. L’augmentation du coût du transport a également un impact direct sur le secteur de l’éducation. Les parents doivent désormais consacrer une part plus importante de leur budget aux frais de transport de leurs enfants, notamment ceux scolarisés dans des établissements privés. Les pensions scolaires, déjà élevées, sont devenues encore plus difficiles à supporter pour de nombreux ménages.

L’augmentation du prix du carburant a entraîné une hausse des denrées alimentaires. Les fournitures scolaires et de nombreux autres produits de consommation courante ont vu leurs prix augmenter, réduisant d’autant le pouvoir d’achat des ménages. Cette situation a de lourdes conséquences sociales. De nombreuses familles peinent à joindre les deux bouts, réduisant leurs dépenses dans des secteurs essentiels comme la santé et l’alimentation. Les plus vulnérables, notamment les personnes âgées, les étudiants et les familles monoparentales, sont particulièrement touchés.

Pour mieux comprendre les conséquences de ce stress sur la santé mentale des parents et les stratégies d’adaptation possibles, nous avons rencontré la psychologue clinicienne Audray Yonga, spécialiste en santé mentale. « Le stress parental à cette période est multifactoriel ». Les difficultés financières sont bien sûr en tête de liste, mais il y a aussi la pression sociale, la peur de ne pas pouvoir offrir à ses enfants les mêmes opportunités que les autres, et l’inquiétude quant à leur réussite scolaire », explique le psychologue.

 La rentrée scolaire, souvent synonyme de joie et d’excitation, se transforme en une période de stress intense pour de nombreux parents Camerounais. Confrontés à des difficultés financières croissantes et à une inflation galopante, ils peinent à faire face aux dépenses liées à la scolarité de leurs enfants. « Le stress chronique peut entraîner de nombreuses conséquences néfastes pour la santé mentale, telles que l’anxiété, la dépression, des troubles du sommeil, des problèmes de concentration et une diminution de la qualité de vie ». « À long terme, il peut également augmenter le risque de développer des maladies chroniques comme l’hypertension artérielle et les maladies cardiovasculaires », explique le Dr Pokam, psychologue.

Le gouvernement pourrait mettre en place des mesures d’accompagnement pour soutenir les ménages les plus vulnérables, telles que des aides financières ou des subventions sur certains produits de première nécessité. En investissant dans les transports en commun et en encourageant leur utilisation, il serait possible de réduire la dépendance à la voiture individuelle et ainsi limiter l’impact de la hausse des prix du carburant. En favorisant la production locale, il serait possible de réduire la dépendance aux importations et ainsi limiter l’impact des fluctuations des prix des matières premières sur le marché intérieur.

Elvis Serge NSAA

 Lire aussi : Vaccin antipaludique : A peine 50% de la cible atteinte dans les 4 districts concernés de l’Adamaoua.