Riposte contre la Covid-19 et VIH: le Cnls et Onufemmes sensibilisent les femmes et filles vivant avec le VIH

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Dans un contexte marqué par la pandémie de Coronavirus, le Comité national de lutte contre le Sida (Cnls) en partenariat avec Onufemmes a organisé un atelier d’élaboration des microprogrammes avec les hommes de médias pour la sensibilisation des personnes vivant avec le VIH contre la Covid-19, du 10 au 11 septembre 2020 à Mbalmayo.

Le 6 mars dernier, le Cameroun se réveillait avec son premier cas de Covid-19 importé. Alors, très vite les stratégies sont mises sur pied. Au passage de la riposte au Coronavirus, les  systèmes de santé se retrouvent progressivement submergés. C’est ainsi que les personnes vivant avec le Vih/sida ne vont  plus pratiquement dans les  centres de prise en charge, abandonnant ainsi leur traitement. C’est donc conscient de l’enjeu que la pandémie a sur l’infection à Vih qu’il était de bon ton de s’assoir et d’élaborer l’incidence que cette pandémie pouvait avoir sur la prise en charge des personnes vivant avec le Vih. « Onufemmes à l’arrivée de l’infection à Covid-19 a pensé à apporter sa pierre à l’édifice. C’est pour cela qu’au-delà des messages, nous avons pensé que dans la logique du ‘’ Leave no One Behing’’ ne ‘’laisser personne derrière’’, qu’on puisse adresser des messages spécifiques aux personnes vivants avec le Vih/sida parce que comme nous le savons, le Covid-19 a eu une incidence sur ces personnes qui ne pouvaient pas se rendre à l’hôpital, sur ces femmes qui n’allaient plus aux visites »  indique Monsieur Zambo Bouchard, expert Genre-Vih à Onufemmes.

élaboration des messages en la

En effet, les travaux qui ont duré deux jours, ont permis aux journalistes des radios communautaires de s’approprier le contenu de l’étude sur cet impact et de mettre à la disposition de leurs auditeurs dans les différentes langues locales. De ce fait, «  Il fallait qu’on élabore ces messages afin qu’ils puissent non seulement respecter les mesures barrières mais qu’ils puissent continuer de suivre normalement le traitement au-delà de cette pandémie. C’est pour cela que nous avons voulu que ce message atteigne le dernier villageois, d’où le choix sur les journalistes de langues locales » ajoute l’expert en Genre.  Le Cnls a fait une étude sporadique qui démontrait que le Covid-19 avait un impact négatif sur le suivi médical des personnes vivants avec le Vih/Sida. Au cours des travaux de groupe, il s’agissait de concevoir des messages de sensibilisation à l’endroit des pvvih pour les protéger du Covid-19. Après la conception de ces messages, il fallait les enregistrer chacun dans sa langue locale. Tenez par exemple un message, « femmes enceintes, même en temps de Covid-19, continuons de faire nos consultations prénatales. Faisons tous les examens demandés, retirons nos résultats. Si notre test de Vih est positif, prenons gratuitement le traitement dans un centre agrée. En prenant normalement notre médicament, nous nous protégeons ainsi que notre futur bébé. »  Ces différents messages produits pour l’occasion, vont constituer une banque de données qui sera visible sur toutes les plateformes. Ariane Makamte

«  Il faut continuer de prendre son traitement malgré la crise sanitaire » 

Nick Minyono, Influenceur web

Cet atelier organisé conjointement par le Comité national de lutte contre le sida et Onufemmes a été extrêmement prolifique parce qu’on a eu la chance d’avoir sur la même table, les responsables de ces deux organismes. Avant le thème, on a eu une bonne connaissance sur l’approche Genre c’est-à-dire la prise en compte désormais de la femme. Elle doit être prise en compte de manière entière et non comme une subalterne. D’autant plus que la femme est au  centre de la vie et il faut simplement lui donner la place qui est la sienne. De l’autre coté concernant le Vih, on a eu plusieurs informations par exemple tout bêtement que lorsqu’on prenait régulièrement son traitement, on pouvait ne plus transmettre la maladie à condition de prendre toujours son traitement. Et puis les modes de non-transmissions de la maladie de la mère porteuse du bébé jusqu’à l’accouchement. Concernant l’impact du Covid-19 sur les personnes vivants avec le vih, nous avons reçu plusieurs informations que nous allons transmettre à notre niveau. Parce que de manière simple on sait que les gens fuient les hôpitaux à cause du Covid-19 et les porteurs du virus du vih qui doivent aller s’approvisionner dans les centres de prise en charge n’y vont plus. C’est donc l’occasion de leur dire que les centres ont été scindés afin que la prise en charge ne souffre de rien. Et il faut continuer de prendre son traitement.

« Le Covid-19 ne doit pas faire oublier que le Vih/sida existe »

Owana Anicet, Pédagogue

Ce séminaire a été très édifié et très édifiant sur plusieurs aspects. Premièrement nous avons été édifiés sur l’impact du Covid-19 sur les personnes vivants avec le Vih. Il ressort donc que ces personnes ne sont pas plus exposées que les personnes saines. De ce fait, ces personnes sont au même titre que les autres. Le constat fait est que les femmes enceintes n’allaient plus dans les formations sanitaires, ceci dû au Covid-19. L’appel que nous faisons aujourd’hui est de leur dire que le Covid ne doit pas faire oublier que le Vih/sida existe et qu’elles doivent continuer à aller dans les centres de prise en charge, de prendre normalement leur traitement ceci pour le bien être du futur bébé. Etant donné que la cible ce sont les jeunes, nous allons utiliser notre titre de pédagogue pour mieux véhiculer notre message. Et c’est ainsi qu’un grand nombre de personnes sera atteint.

«  Il faut  adopter des attitudes qui visent à corriger les inégalités entre les hommes et les femmes »

Dominik Fopoussi, association Stay Alive

En cette période de Covid-19, il ne faut pas tellement se préoccuper et oublier que le Vih/Sida qui est toujours là rampant. Autant il faut respecter toutes les mesures barrières, autant il faut continuer à se préserver du Sida en évitant les conduites à risque. Et si on est malade malgré tout, il faut se faire dépister, suivre un traitement gratuit par Antirétroviraux dans les centres de prise en charge. Il y a le cas spécifique des femmes enceintes qui présentent le risque de contaminer leur bébé si elles ne suivent pas un traitement. Durant cet atelier nous avons mis un point sur la question du Genre, qui consistait à établir des égalités entre homme et femme, car il y a beaucoup d’inégalités en défaveur de la femme.  Il s’agit d’adopter des attitudes visant à corriger cela.

« Il faut communiquer pour susciter le changement de comportement »

Célestin Njitari Njoya, chef adjoint de la radio communautaire du Noun. 

Nous avons été fortement édifiés par rapport à la gestion du Covid-19 en rapport avec la lutte contre le Vih/Sida. Nous avons actualisé nos connaissances, surtout qu’on nous a indiqué que la crise du Covid-19 a fortement influencé la prise en charge des personnes vivant avec le Vih/Sida, car la plupart des centres étaient orientés vers cette nouvelle lutte là, qui a perturbé un certain nombre d’indicateurs liés à l’encadrement et la prise en charge des personnes infectées. De ce fait, il faut communiquer pour susciter le changement de comportement. Il s’agira donc pour nous de rentrer dans nos stations respectives pour sensibiliser non seulement ces personnes mais également les prestataires dans les différentes formations car il s’agit d’un travail de chaine. Nous avons également appris que le Vih n’est pas une co-morbidité du Covid-19 autrement dit si vous avez le Vih et le coronavirus, il est possible d’être pris en charge pour ces deux maladies. Je dirai donc à la population que l’espoir est permis car les dispositions sont prises de telle sorte que ces personnes soient prises en charge de manière totale.

Propos recueillis par Ariane Makamte

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