Salon de coiffure dans la ville de Garoua : L’urgence d’une sensibilisation  sur les règles d’hygiène  s’impose.

La plupart des salons de coiffure dans la ville de Garoua intègrent difficilement les mesures d’hygiène dans leurs activités. Les outils de coiffure utilisés ne sont parfois pas stérilisés et l’environnement reste insalubre et avec pour conséquence la contraction de maladies infectieuses.

Le matériel de coiffure

L’activité de coiffure grandit de jours en jours dans la ville de Garoua. L’explosion de l’activité est la même dans les autres zones urbaines situées dans la périphérie. Les salons de coiffure pour hommes, ou encore pour femmes, mais aussi mixtes dans les cas exceptionnels, sont fonctionnels quasiment à tous les coins de rue. Le centre-ville en dénombre une centaine. Ce secteur d’activité reçoit bon nombre de personnes à la quête de la beauté en vue de se faire appliquer des styles de coupe de cheveux et autres. Les outils utilisés fabriqués avec du métal ou encore pouvant conserver des germes des maladies sont inquiétants pour la santé.

Les mesures d’hygiène sont négligées dans les salons de coiffure.

C’est une réalité dans plusieurs salons de coiffure. Très peu prennent des précautions d’hygiène. Dès que vous franchissez le seuil d’un salon de coiffure qui ne s’intéresse pas à l’hygiène, par exemple pour un salon de coiffure pour homme, ce sont les restes de cheveux d’un précédent client qui vous saluent. Ces cheveux coupés trainent le sol, vous devriez marcher dessus pour vous trouver une place. L’environnement qui vous accueille vous met mal à l’aise. Le cadre n’est pas agréable. Plus loin, les appareils tranchants utilisés ne sont pas stérilisés. Peu de coiffeurs le font.

Ces appareils, dans la plupart des cas lorsqu’ils ont été utilisés sur une personne qui a des pathologies soit de la peau ou encore certaines maladies virales, la contamination ne se fait pas prier. Plusieurs ont été infectés de la sorte. « Je me rappelle une fois, je suis allé dans un salon de coiffure ; le coiffeur m’avait complétement retiré les cheveux de la tête ; au bout de quelques jours, certaines parties de ma tête ne poussaient plus de cheveux. »

Le médecin que j’ai consulté m’a fait savoir que je suis atteint de la teigne et que je l’ai contractée dans ce salon. » Témoigne très tristement Richard qui se rappelle de ce souvenir amer. C’est un cas parmi tant d’autres. Parfois aussi, la tondeuse utilisée peut avoir blessé le précédent client : si celui-là souffrait des maladies contagieuses, le prochain sur qui le même appareil serait utilisé contracte la maladie dans l’innocence, ne sachant rien du tout. En cas de survenance d’un incident de tout genre, le coiffeur est le premier à décliner sa responsabilité. « Quand j’ai fait part de l’infection au coiffeur, il a nié. » « Il affirme que je ne suis jamais passé dans son salon. » raconte Ibrahim dans une mésaventure qu’il a eue.

Un foyer ouvert à la transmission des maladies contagieuses

L’on assimile un salon de coiffure mal entretenu à un foyer de transmission des maladies. Car c’est un lieu où sont utilisés des instruments tranchants, les lames, les aiguilles, les ciseaux, les tondeuses, entre autres. Les sources de contamination les plus probables, à l’instar des virus, concernent le VIH et les virus des hépatites. Pour ce qui est des autres pathologies bactériennes, il faut faire mention de la teigne, de la pédiculose, du psoriasis, de l’eczéma du cuir chevelu, de l’alopécie androgénique… La réalité de la probabilité très élevée de la contraction de ces pathologies invite les usagers à prendre en main leur propre santé. Fréquenter des salons de confiance et qui font de l’hygiène leur cheval de bataille. Un salon propre dont les outils de travail sont bien stérilisés.

Les serviettes utilisées sont trempées dans de l’eau chaude. Les produits désinfectants sont administrés sur la tête des usagers. « J’exige au coiffeur de nettoyer sa tondeuse lorsqu’il doit l’utiliser pour me coiffer », affirme Brandon Zièbè, étudiant dans la ville de Garoua. C’est pareil pour Ousaman : au vu de la multitude des salons de coiffure ouverts, il n’a plus de choix sur un salon précis. Il va partout où il peut en trouver sous la seule condition que les appareils soient désinfectés à sa présence. Pour d’autres, au contraire, dans le souci de se mettre en sécurité, le choix de son coiffeur est primordial. « J’ai mon coiffeur spécial. » Je l’ai choisi parce qu’à chaque fois, quand j’arrive, il prend soin de nettoyer, de stériliser tous les appareils. » Se confie Isaac, habitant de Garoua.

L’activité de coiffeur dans la ville de Garoua mérite de l’attention. Les responsables des structures décentralisées aideraient bien la population à s’y intéresser, par exemple en organisant des contrôles dans ce sens. Un rappel à l’ordre sera salutaire pour préserver la santé de la population. Mais en attendant que les actions des autorités ne se déploient, la conscience des coiffeurs est interpellée, la vigilance des usagers doit être de mise.

Marcus DARE

Réaction

« Les infections liées aux coiffures Concernant les infections fongiques »

Dr Hinoussa Ahmadou, Médecin généraliste

Les infections liées aux coiffures Concernant les infections fongiques, l’on retrouve la teigne. Il faut ajouter à la liste des infections les infections virales. Il s’agit de l’hépatite B, C du VIH. Les infections bactériennes, mais rarement, sont concernées, à l’exemple des staphylococcies. Nous notons aussi les infections onychomycoses qui agissent sur les ongles. Nous conseillons aux pratiquants de l’activité de coiffure de faire recours aux méthodes préventives.

La stérilisation des matériels de coiffure est indispensable. Nous avons les matériels tranchants, les peignes à cheveux, la tondeuse, les ciseaux, les rasoirs. Il faut également que les coiffeurs utilisent les produits désinfectants qui répondent aux normes en vigueur. Il faut que les coiffeurs prévoient des rasoirs à lame jetable. Ces lames doivent être stockées dans un conditionnement adapté et éliminer les déchets à risque.

Propos recueillis Marcus DARE

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