Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens : Yaoundé, épicentre de la lutte contre ce fléau silencieux
La Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (WAAW) a débuté ce 18 novembre 2024, par une cérémonie d’ouverture officielle de haut niveau à Yaoundé. La WAAW résulte d’une collaboration annuelle entre le Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies (Africa CDC), le Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (AU-IBAR), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), l’Organisation mondiale de la santé animale (WOAH) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette cérémonie a rassemblé des décideurs politiques, des experts de la santé et des jeunes leaders dans un front uni pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens (RAM).
Yaoundé, épicentre de la lutte contre un fléau silencieux. La semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens a ouvert ses portes au Cameroun, rassemblant experts et décideurs pour trouver des solutions face à cette menace grandissante qui met en péril la santé publique en Afrique. La résistance aux antimicrobiens (RAM), un fléau silencieux qui menace de saper les progrès de la médecine moderne, a été au cœur des discussions lors de la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (WAAW) organisée au Cameroun.
Réunis à Yaoundé, des experts de la santé, des décideurs politiques et des représentants d’organisations internationales ont tiré la sonnette d’alarme sur l’ampleur de ce phénomène. La RAM, due à une utilisation abusive et excessive des antibiotiques, menace de rendre inefficaces les traitements contre de nombreuses infections, mettant en péril des vies et les systèmes de santé.
Le Dr Taïga, Ministre de l’élevage, des pêches et industries animales, a souligné l’urgence d’agir, soulignant que la RAM est une menace transfrontalière qui touche aussi bien les humains que les animaux et l’environnement. « Malgré son caractère silencieux, la RAM est particulièrement dévastatrice pour nos systèmes de santé, avec des répercussions également sur le développement économique », a-t-il alerté.
L’approche « Une seule santé », qui reconnaît l’interconnexion entre la santé humaine, animale et environnementale, a été au cœur des discussions. Les participants ont souligné la nécessité d’une collaboration intersectorielle pour lutter efficacement contre la RAM.
« Avec environ 60 à 75 pour cent des pathogènes humains émergents provenant des animaux, l’utilisation responsable des antimicrobiens en santé animale est essentielle », a déclaré Huyam Salih, Directeur du Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine.
La FAO, de son côté, a mis en avant l’impact de la production alimentaire sur l’utilisation des antimicrobiens. « La croissance démographique en Afrique exerce une forte pression sur la demande alimentaire dans le secteur agricole, ce qui se traduit par une production élevée d’aliments d’origine animale et les cultures associées à l’utilisation d’antimicrobiens », a expliqué Athman Mravili, Coordonnateur sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale.
En Afrique, la WAAW résulte d’une collaboration annuelle entre le Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies (Africa CDC), le Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (AU-IBAR), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), l’Organisation mondiale de la santé animale (WOAH) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La participation de ces diverses organisations souligne la nécessité d’adopter une approche « Une seule santé », une stratégie intégrée reconnaissant l’interconnexion entre la santé humaine, animale et environnementale afin d’atténuer efficacement la RAM.
La WAAW au Cameroun a été l’occasion de lancer un appel à l’action pour une utilisation plus judicieuse des antibiotiques, un renforcement de la surveillance et des programmes d’éducation. Les participants ont souligné l’importance d’investir dans la recherche et le développement de nouvelles thérapies pour faire face à ce défi mondial. Si rien n’est fait, la résistance aux antimicrobiens pourrait causer jusqu’à 4,1 millions de décès par an en Afrique d’ici à 2050. Le temps presse pour agir.
Elvis Serge NSAA
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