Santé mentale: Urgence de sensibiliser la communauté par la prévention
Le plaidoyer de la Sous-direction de la santé mentale vise à ce que tous les citoyens jouissent d’une bonne santé mentale, conformément au troisième objectif de développement durable (ODD3) et aux principes d’équité, de justice et de droits fondamentaux de la personne. Cela ne peut être réalisé que si les systèmes de santé sont appréhendés de façon globale.
Dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest, seule 1 personne sur 10 souffrant d’une maladie mentale a accès à des services de soins élémentaires, et les personnes qui ont accès à des services efficaces et de bonne qualité sont encore moins nombreuses. Selon le ministère de la Santé publique, au Cameroun, les maladies mentales représentent un lourd fardeau pour les individus et les familles, car elles affaiblissent le tissu social. Elles sont de ce fait, une cause majeure de stigmatisation et de discrimination.
Selon actioncontrelafaim.org/a, au Cameroun, où Action contre la Faim intervient, 3 crises humanitaires, géographiquement et politiquement différentes les unes des autres, impactent psychologiquement les populations. Les populations sont confrontées à des situations traumatiques (pertes des biens, deuils, violences…) dans un contexte où l’accès aux soins de santé mentale reste limité. En dehors des grandes agglomérations, peu de professionnels du domaine exercent au Cameroun. De plus, la santé mentale porte encore le poids de la stigmatisation ce qui découragent les personnes dans le besoin à demander cette aide. Cependant, comme dans de nombreux pays, la crise COVID-19 a permis de sensibiliser les populations sur son impact psychologique, éclairant ainsi l’importance de la santé mentale dans l’accès aux soins plus globaux.
Il devient donc urgent, de sensibiliser la communauté sur la santé mentale par la prévention et la prise en charge des maladies mentales. La promotion de la santé mentale quant à elle, requiert un renforcement des capacités des personnels et acteurs, sans oublier les groupes d’appui sanitaires et les églises. Le ministère de la Santé publique, à travers la Sous-direction de la santé mentale et son partenaire technique et financier, a organisé le 29 mai 2024, un atelier de sensibilisation sur l’amélioration de l’accès aux services de santé mentale.
Selon Mbagneken Nadège, cheffe de service de la lutte contre la toxicomanie, le tabagisme et l’alcoolisme à la direction de la promotion de la santé au ministère de la Santé publique, les trois thématiques ont été présentées. L’état des lieux de la santé mentale au Cameroun. « Il était question de montrer à ces différentes sectorielles d’où nous sommes partis et où nous en sommes ; et quelles sont les perspectives ». Puis nous avons eu droit à une présentation faite par l’OIM. C’était un partage. Comment le groupe technique de l’OIM travaille en collaboration avec les autres sectorielles.
Selon Patrice Ngangue de l’université Laval, la volonté politique ne transparaît pas dans les actions menées sur le terrain. La direction de la promotion de la santé, comprend trois sous-directions dédiées à l’alimentation et la nutrition, la prévention et l’action communautaire, l’hygiène et l’assainissement. Il n’existe pas d’organes décentralisé au niveau des délégations régionales et des districts de santé. De ces sous-directions, seule ressort l’action communautaire comme axes d’intervention. Les autres composantes aussi importantes ne semblent pas prises en compte. S’agissant de l’action communautaire, ses activités ne sont pas visibles au niveau opérationnel. Les structures de dialogue qui doivent servir de courroie de transmission entre les services de santé et la communauté peinent à fonctionner. Le plaidoyer de la Sous-direction de la santé mentale vise à ce que tous les citoyens jouissent d’une bonne santé mentale, conformément au troisième objectif de développement durable (ODD3) et aux principes d’équité, de justice et de droits fondamentaux de la personne. Cela ne peut être réalisé que si les systèmes de santé sont appréhendés de façon globale.
« Notre travail c’est d’aider le pays à trouver ses solutions »
La Couverture santé universelle est une réalité au Cameroun, avec la phase 1, qui est en train d’être mise en place. Il y a beaucoup d’acquis, les statistiques nous les montrent. Il y a plus de 3 millions de personnes qui sont déjà enrôlées. Mais le débat qu’on avait aujourd’hui, nous avions une discussion avec les organisations communautaires, pour comprendre mieux, ce que ça représente, comment les organisations communautaires vont contribuer à la réussite de la CSU, en tant que programme, en tant que initiative nationale pour faire évoluer le système de santé, mais aussi en tant opportunité pour améliorer la prestation de service, d’une façon équitable à toutes les populations. On a eu un très bon débat, sur l’engagement, l’information sur certaines prestations précises, sur le rôle des organisations communautaires, à la fois dans la prestation de service, mais aussi, pour informer, le modèle de prestation pour contribuer, tout ce qui est complémentaire à la prestation des soins.
Notamment, la promotion de la santé, l’information et le système communautaire pour la santé. C’était un débat très intéressant, qui était bien illustré par des expériences du terrain, les questions étaient très pertinentes dans la mesure où, ils nous ont fait la démonstration de certain vécu, certaines particularités de certaines populations qui y avait un besoin assez bénéfique, on a pu débattre, dans le contexte de la mise en œuvre de la CSU, surtout parce que bientôt, on va commencer à réfléchir, pour informer la loi, qui va être adoptée prochainement et qui va rendre cette CSU obligatoire, qui va un peu contourner son montage économique, mais aussi qui va nous définir le mécanisme de sa mise en œuvre.
Il faut avancer avec la prestation des soins de santé, pour toute la population, dans le même sens que la vision du président de la république. C’est surtout la particularité de l’engagement communautaire dans le contexte de la réponse au VIH/SIDA. Nous savons qu’il y a un certain paquet de service qui fait la réussite du Cameroun dans la réponse aux VIH, notamment dans le volet prévention, volet dépistage. Il était question de clarifier le rôle des organisations communautaires qui a permis cette réussite sans être considérées dans le cadre de la CSU.
Les gens pensent que selon la perspective de l’utilisateur, la CSU, couvre la prestation des soins. Je vais dans un centre de santé, je reçois un paquet de médicaments, un paquet de soins et je reçois des tests et je pars. La réponse au VIH, c’est beaucoup plus large que ça. Il y a la communication, il y a la lutte contre la stigmatisation, il y a plusieurs autres composantes qui normalement doit être prises en charge d’une façon à une autre, de façon plus pertinente pour moi, c’est ce qui était relatif à ce sujet, parce que, ça me permet de comprendre mieux la place de la CSU, dans la vision globale.
On accompagne le processus selon la vision du gouvernement, en nous assurant que dans les différentes perspectives, des organisations communautaires, ainsi que les leçons apprises soient prises en considération. La CSU, n’est pas un mécanisme bien défini qu’il faut mettre en place. Il y a beaucoup d’adaptation et de finition, qu’il doit être défini au niveau du pays. Notre travail c’est d’aider le pays à trouver ses solutions et à prendre les perspectives des organisations communautaires, à faire en sorte que le mécanisme CSU, répond au besoin du pays ; au besoin de la population et s’insère dans le cadre de la vision globale où elle a été définie. Mon organisation, n’est pas une organisation bailleur de fonds, mais dans le cadre de l’assistance technique et mobilisation, on fait ce qui est nécessaire pour réussir cette vision.