Journée de l’enfant africain : M2HC sensibilise les parents

7
275

Afin de contribuer à la sensibilisation des parents sur les effets des gestes quotidiens, effectués à l’endroit des enfants, en vue d’assurer d’une part leur sécurité, développement donc leur bien-être et leur garantir un futur épanoui ainsi que celui des prochaines générations d’autre part, Marguerita holistic health center (M2HC), une association à but non lucratif, a organisé une causerie éducative, jeudi 16 juin 2022, à Yaoundé. C’était à l’occasion de la 32e édition de la journée consacrée à l’enfant africain.

C’est dans son siège au lieudit odza entrée Koweït que se sont tenues les échanges placés sous le thème : ‹‹ Négligences lourdes vis-à-vis des enfants : défis et perspectives, selon l’approche holistique ››. Deux tentes dressées sur la cour qui abrite M2HC, avec un panel d’experts et la participation des orphelins et d’autres enfants ainsi que des parents. Pendant deux heures, voire plus, les enfants se sont exprimés sur la façon dont ils sont traités par leurs parents après avoir commis une bêtise. Sous une méthodologie de questions et de réactions des participants, les parents ont quant à eux exprimer, les mesures prise devant une maladresse des enfants. Ces échanges qui ont vu la participation des institutions partenaires en occurrence le ministère des affaires sociales, le chef traditionnel d’Odza, les leaders de protection de l’enfance et les leaders religieux, visaient à mettre en lumière les négligences lourdes en s’attardant sur celles liées à l’affect et en déterminer les causes. ‹‹ il faut pouvoir faire connaître à l’assistance, l’impact psychosomatique de ces négligences lourdes, dans la vie familiale, scolaire, académique et professionnelle de l’enfant ››, explique Marguerite Enoh, présidente fondatrice de M2HC.

Ce rassemblement a également permis de proposer une approche holistique d’intervention en matière de négligences lourdes affectives, émotionnelles et psychologiques, par l’enfant et les parents, comme une stratégie efficace, pour pouvoir garantir sa sécurité, son développement et son bien-être. Par ailleurs, c’était l’occasion pour Marguerita holistic health center de faire partager sa vision ainsi que sa mission dans l’accompagnement et la prise en charge des personnes par l’approche holistique.

À la fin de cette causerie qui a vu l’intervention d’un expert-juriste en travail social, un parent, un homme de Dieu, un psychologue et un médecin, les négligences lourdes et surtout celles liées à l’affect, ont été mises en lumière et les causes ont été déterminées.  Les parents, ont acquis l’impact psychosomatique de ces négligences dans la vie de l’enfant et l’approche holistique d’intervention a été proposée comme stratégie efficace par les parents, afin d’assurer l’épanouissement des enfants.

Pour mettre un terme à ces échanges, la présidente fondatrice de M2HC, a interpellé les parents sur la responsabilité qui leur incombent de donner une éducation de qualité à leurs enfants. Pour les enfants qui sont orphelins, M2HC a pris sur elle, la charge de les encadrer, afin de leur offrir une éducation qui n’est pas en déphasage avec celle des autres enfants. ‹‹ Parmi ces enfants certains peuvent s’exprimer et d’autres pas. Je voudrais dire ici à madame le chef de centre qui les amène qu’à partir d’aujourd’hui, M2HC fera de ces orphelinats son affaire personnelle ››, dit-elle.

Afin d’occuper positivement les enfants pendant les vacances, M2HC, organise un camp de vacances du 18 juin au 20 août 2022. Au programme des activités, des excursions, des projections cinématographiques, des activités culinaires, des jeux de rôle et de société, des théâtres ainsi que d’autres causeries éducatives.

Divine KANANYET

Réactions

‹‹ Le carburant qui le fait avancer l’enfant, c’est l’amour, l’affection et la présence que lui donnent ses parents ››

Marguerite Enoh, présidente, fondatrice de Marguerita holistic health center

Marguerita holistic health center est une association à but non lucratif dont la mission est de libérer l’être humain de son mal être, grâce à une prise en charge globale. C’est-à-dire, physique, psychologique, sociale et spirituelle. Nous existons depuis 03 ans, mais c’est une vielle vision qui date de 1994 et qui a été matérialisé en 2019. Il ressort de cet entretien qu’il y a un travail énorme à faire je crois du côté des parents. Les enfants sont en construction et ce sont les parents qui s’occupent de cette construction avant de les envoyer dans les établissements scolaires qui prennent le relais. Nous constatons donc qu’au niveau des parents, il y a des choses qui sont faites et d’autres qui sont souvent ignorées d’où les violences, les négligences lourdes. En tant que parents nous pensons souvent que notre enfant a beaucoup plus besoin des fournitures scolaires, d’un toit, d’un téléphone alors que le carburant qui le fait avancer, ce qui le nourrit, qui le fait vivre une vie épanouissante c’est l’amour, l’affection et la présence que lui donne ses parents. Quand l’enfant vient à manquer de ces choses, il grandit avec un handicap et si rien n’est fait, à l’âge adulte, il reproduit ce qu’il a reçu et les transmet à ses enfants. Nous aidons ces parents beaucoup plus par la sensibilisation. Je viens de parler de l’ignorance, les parents ne savent pas que l’enfant a beaucoup plus besoin de leur présence, de leurs encouragements, de leur regard. Nous courons en longueur de journée pour chercher ce que nous pensons être indispensable nécessaire à la vie de l’enfant et nous oublions ce que nous n’achetons pas qui est pourtant l’essentiel.

 

‹‹ La punition et la récompense doivent toujours être présentes chez l’enfant ››

Dr Brigitte Bassoumboul, psychologue de l’enfant

Le parent est là pour accompagner, sinon on devrait laisser l’enfant faire son propre choix. C’est le parent qui doit montrer la voie, guider et à un moment laisser l’enfant faire ses propres choix, tout en canalisant. Le laissé aller donne ce qu’on voit aujourd’hui. On est dans une société de consommation où les gens courent. Le père n’est pas à la maison, la mère est de son côté qui regardent les enfants à ce moment-là. Ils sont donc abandonnés à eux même et on a le résultat qu’on voit aujourd’hui. Si vous n’éduquez pas, vous ne lui montrez pas la voie à la maison, la rue va s’en charger et l’école tout seul ne pourra pas faire ce travail. L’éducation revient d’abord aux parents, pas à la rue, ni à l’enseignant. L’enseignant complète simplement l’éducation de l’enfant. Lorsque l’enfant sort de ces balises-là, il y a forcément certaines conséquences. Il faut punir, mais de manière proportionnelle et toujours dans l’amour. Il faut toujours expliquer la punition. Dire voilà, je te prive de telle chose parce-que tu as fait ceci. Ça veut dire que quand tu fais bien, tu dois aussi être récompensé. La punition et la récompense doivent toujours être présentes chez l’enfant.

 

‹‹ Les enfants ont besoin de l’apport des parents pour une prise en charge médicale et psychosociale ››

Dr Lyonga Nchouat, médecin

Je rencontre des parents qui se soucient vraiment de ce qui se passe avec leurs enfants. Il y a ceux qui se soucient moyennement et ceux qui ne se soucient même pas. Parmi ceux qui viennent en consultation il y a ceux qui veulent tout savoir, qui sont soucieux qui discutent et qui font une prise en charge avec le médecin sur ce qui se passent avec les enfants. Il y a aussi d’autres qui pensent que payer les frais d’hôpitaux suffit. J’interpelle ces parents en disant ce qu’ils font est bien mais les enfants ont besoin de leur apport dans leur prise en charge médicale et psychosocial.

‹‹ Il faut pouvoir faire confiance à l’enfant, pour qu’il s’ouvre à nous sans aucune difficulté ››

Anaïs Nnanga, parent et consultante en communication        

Aujourd’hui les parents ne sont pas assez ouverts. Il faut allier l’antan avec les méthodes alternatives et l’analyse holistique nous offre le moyen d’étudier tous ces autres contours qui ne sont pas pris en charge dans l’éducation ordinaire notamment en favorisant les moments de qualité, d’écoute des enfants. Ceci renvoie à aller dans les cas basiques, les activités, les échanges. Il faut pouvoir être présent sans trop se compliquer la tâche. Ce sont souvent des moments très banales pour amener l’enfant à nous faire confiance. Il faut d’abord que l’enfant puisse s’ouvrir et puis nous sommes là pour lui servir de garde-fous et le mener sans juger, sans le brusquer. Je ne suis pas totalement d’accord avec ces parents qui ne sont pas de la nouvelle école, mais je les comprends parce-que c’est une dynamique évolutive. La difficulté aujourd’hui à mieux cerner les enfants, c’est parce-que les parents sont restés à une certaine époque, or le monde évolue et on rencontre de nouveau phénomènes. Donc eux ils sont figés, ce qui témoignent à suffisance de leur mal être. Ça veut simplement dire qu’ils n’ont pas pu avancer et maintenant selon eux les enfants doivent rester dans cette logique or ils devraient d’abord pouvoir comprendre que ça évolue, ça change, et donc eux même devrait guérir, ensuite permettre à leurs enfants de faire leurs expériences.

Propos recueillis par Divine KANANYET

Comments are closed.

ECHOS SANTE

GRATUIT
VOIR