Sommet UE/Afrique : vers un plan d’investissements de 150 milliards d’euros

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Lors du 6e sommet entre l’Union européenne et l’Union africaine, l’UE a annoncé financer 425 millions d’euros qui serviront à accélérer les campagnes de vaccination en soutenant la distribution des doses et la formation d’équipes médicales. Mais le point d’orgue est l’aide apportée pour produire les vaccins à ARN messager dans six pays africains.

L a vaccination contre le Covid reste très faible en Afrique, bien en deçà des autres continents. Seulement 11,5 % de la population africaine est aujourd’hui vaccinée, contre 60 % à 70 % des habitants des autres continents. Autrement dit, six fois plus d’Africains devront être vaccinées d’ici à cet été pour atteindre l’objectif fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de 70 % de couverture vaccinale pour mettre fin à la « phase aiguë » de la pandémie. Une quinzaine de pays sous la barre des 5 %. Une poignée de pays, notamment insulaires, s’en tirent bien : les Seychelles et l’île Maurice avec des taux de vaccination de 80 % et 70 %, suivis du Maroc, de la Tunisie, du Rwanda et du Cap Vert, où un peu plus de la majorité de leur population a reçu ses deux doses. Le Botswana n’en est plus très loin. Mais ailleurs, la couverture tombe en dessous du tiers de la population. Une quinzaine de pays n’ont même pas vacciné 5 % de leur population. Ce sont, à quelques exceptions près, les Etats les moins vaccinés de la planète. Comment remédier à cette situation ? Les dons de vaccins accélèrent, se félicite l’OMS : 96 millions ont été livrés au continent durant le seul mois de janvier, soit le double d’il y a six mois. L’UE a déjà fourni à elle seule 150 millions de doses et s’est fixé l’objectif ambitieux de 450 millions d’ici à cet été. Au total, le continent a déjà reçu 587 millions de doses, selon l’OMS, dont la majorité (58 %) par le biais du mécanisme Covax, 36 % dans le cadre d’accords bilatéraux et 6 % ont été achetées via le fonds dédié de l’Union africaine.

Le programme Covax en quête de 5 milliards de dollars

Mais l’objectif est surtout d’augmenter la production sur place, comme l’explique la commissaire européenne Jutta Urpilainen aux « Echos ». Les Européens, qui ont réitéré ces derniers jours leur opposition à une levée des brevets réclamée par l’UA, ont promis une aide d’un milliard d’euros pour développer des centres de production de vaccins contre le Covid-19, mais pas seulement et de médicaments dans quatre pays : Sénégal, Rwanda, Ghana et Afrique du Sud. Un prototype d’« usine mobile » a ainsi été présenté mercredi par le laboratoire allemand BioNTech, qui a conçu avec l’Américain Pfizer l’un des vaccins contre le Covid-19. Baptisée « BioN-Tainer », elle compte deux modules de douze conteneurs, l’un pour la fabrication de la technologie à ARN messager et l’autre pour finaliser le sérum de vaccin. Le « BioNTainer », usine mobile de production de vaccin, créée par le laboratoire BioNTech. Cette usine en kit sera envoyée au Rwanda et/ou au Sénégal au deuxième trimestre 2022, et peut-être ensuite en Afrique du Sud. Des employés de BioNTech formeront des spécialistes sur place et les premières doses devraient être disponibles un an plus tard. Un gain de temps significatif par rapport à l’ouverture d’une usine conventionnelle, qui prend environ trois ans. L’Afrique du Sud s’est aussi lancée via plusieurs initiatives dans la quête de l’indépendance vaccinale : au Cap, un hub mis sur pied avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est parvenu à créer en petite quantité sa propre version du vaccin de Moderna. Le milliardaire sud-africain Patrick Soon-Shiong a aussi inauguré il y a un mois une usine qu’il espère capable de produire de premières doses dès la fin de l’année.

E.S.N

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