Sud-Kivu : Chemin de croix pour les sages-femmes !

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Leurs conditions de travail sont difficiles. Les sages-femmes l’expriment, sans détours, et ont l’impression de ne pas être entendues de bonne  oreille par les décideurs politiques. Le coordonnateur adjoint de la société congolaise de la sage-femme, Nestor BAFUNYEMBAKA s’est confié, à cœur ouvert, au journal ‘’Echos santé’’ une semaine après la journée internationale dédiée à ces professionnelles en accouchement.

Journal Echos Santé :

Comment peignez-vous le tableau du travail des sages-femmes au Sud-Kivu ?

Nestor : Le travail est difficile au regard du manque craint des matériels adéquats dans les structures de santé, la rémunération encore loin d’être décente au moment où nous contribuons énormément aux soins de santé de la mère et de l’enfant. En réalité, les sages-femmes sont négligées et dépourvues de ressources matérielles et financières permettant d’exercer au mieux leur profession.

Journal Echos Santé :

Manifestement, vous êtes négligés à tous égards. Quel impact pour le plaidoyer souvent mené dans ce sens ?

Nestor : Nous plaidons pour la prime de risque que nous n’avons que sur le papier. Aussi, faut-il ajouter la question des outils de travail appropriés qui est le cadet des soucis de nos dirigeants.

Journal Echos Santé :

Dans quelle mesure expliquez-vous la pertinence de ce métier dont l’importance parait méconnue dans les instances décisionnelles ?

Nestor : Nous sommes des professionnels de santé, femmes en majorité et quelques hommes, investis d’une noble mission d’assister les femmes dès le jour de la déclaration de la grossesse jusqu’à l’accouchement. En plus, nous suivons l’étant des nouveau-nés de la naissance à l’âge de 59 mois. Ce métier devrait attirer l’attention de nos gouvernants en améliorant nos conditions socioprofessionnelles. C’est un chemin de croix qui devrait interpeller spécialement les services publics ayant dans leurs attributions la santé maternelle ou reproductive.

Journal Echos Santé :

Cette situation socioprofessionnelle va-t-elle vous fâcher au point d’abandonner les femmes enceintes à leur triste sort sur les lits d’accouchement ?

Nestor : Bien sûr que non. Malgré ces conditions désastreuses de travail, nous devons faire en sorte qu’il y ait un monde où les femmes ne devront pas mourir en donnant la vie. Nous en appelons, à cet effet, à plus de passion à nos collègues sages-femmes dans l’accomplissement de leur mission.

Journal Echos Santé :

Quel regard portez-vous sur le discours de la première dame de la république, Denise NYAKERU en l’occasion des festivités commémoratives de la journée des sages-femmes ?

Nestor : Ce discours donne l’espoir. La première dame a compris que lorsque cette profession est valorisée, le droit des femmes à une santé sexuelle et reproductive de qualité sera garanti. Nous osons croire que son engagement contribuera à améliorer la condition sociale des sages-femmes qui a insisté sur le besoin de réglementation efficace et efficiente de notre profession. Une phrase a captivé mon attention dans son allocution le 9 mai dernier, à savoir :

‘’ Je serai à l’écoute et sensible à toutes les propositions susceptibles d’améliorer les conditions de la femme, en général, et de la sage-femme, en particulier’’.

Journal Echos Santé :

Merci

                                                     BADIBANGA POIVRE D’ARVOR

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