Technologie et genre :  L’UNFPA alerte sur les violences numériques au Cameroun

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Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) a organisé un panel de discussion sur le thème « Prévenir les violences basées sur le genre facilité par la technologie » en marge du Sommet international de la technologie, ce 29 octobre 2024 à Yaoundé. L’objectif de cette table ronde était d’inciter les développeurs et les utilisateurs de technologies à être attentifs aux questions de violences basées sur le genre (VBG) lors du développement ou de l’utilisation d’outils numériques dans leur travail quotidien, ainsi que de les inciter à proposer des solutions de prévention et de réponse.

Les violences basées sur le genre sont un problème répandu dans le monde numérique, en particulier pour les femmes et les filles. Internet peut être un lieu haineux et hostile, où des images intimes sont partagées sans consentement, des deepfakes sont créés pour humilier et l’upskirting est pratiqué pour exploiter. Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) a organisé un panel de discussion sur le thème « Prévenir les violences basées sur le genre facilité par la technologie » en marge du Sommet international de la technologie organisée par Mountain Hub ce 29 octobre 2024 à Yaoundé. L’objectif de cette table ronde était d’inciter les développeurs et les utilisateurs de technologies à être attentifs aux questions de violences basées sur le genre (VBG) lors du développement ou de l’utilisation d’outils numériques dans leur travail quotidien, ainsi que de les inciter à proposer des solutions de prévention et de réponse.

Le panel de discussion a réuni des experts dans le domaine de la technologie et des droits humains pour discuter des moyens de prévenir les violences basées sur le genre (VBG) facilitées par la technologie. « Les conséquences psychologiques des violences numériques sont réelles et durables. Il est essentiel d’accompagner les victimes et de les sensibiliser aux risques pour prévenir le mal-être », explique le Dr Menguene Laure, psychiatre.

 Les participants ont souligné l’importance de la sensibilisation et de la formation pour les développeurs et les utilisateurs de technologies, ainsi que la nécessité de créer des outils numériques qui prennent en compte les risques de VBG. « L’internet, cet outil formidable d’émancipation, peut aussi devenir un terrain de chasse pour les agresseurs. Il est urgent de développer des technologies qui protègent et non qui violent », explique Noemi Dalmonte, représentante adjointe de l’UNFPA au Cameroun.

La violence basée sur le genre facilitée par la technologie peut prendre de nombreuse formes : sextorsion (chantage par la menace de publication d’informations, photos ou vidéos à caractère sexuel), abus basés sur l’image (partage non consensuel de photos intimes), doxxing (publication d’information personnelles privées), cyberintimidation, cyberharcèlement sexuel et de genre, harcèlement en ligne, sollicitations et mise en confiance à des fins d’agression sexuelle, hacking, discours haineux, usurpation d’identité numérique, utilisation de la technologie pour localiser les survivantes pour leur infliger d’autres violences. Ces abus sexuels comprennent le partage non consensuel d’images intimes (également connu sous le nom de « vengeance pornographique », un terme répréhensible qui suggère qu’une victime a mérité une rétribution ou a consenti à faire de la pornographie), les deepfakes (manipulation d’images à l’aide de l’apprentissage automatique ou de l’intelligence artificielle) et l’upskirting (prise d’images non consensuelles sous une jupe ou une robe).

Ces différentes formes de violence numérique sont répandues, récurrentes, constantes et omniprésentes. Les conséquences de ces violations de la vie privée d’une personne, de sa dignité, de son autonomie et de ses droits sont dévastatrices. Même lorsque ces violences sont perpétrées virtuellement, la peur, l’angoisse, la perte de l’estime de soi et le sentiment d’impuissance qu’elles engendrent sont durables et bien réels. La misogynie et la violence en ligne constituent une violation fréquente des droits humains.

 Tout cela a des conséquences politiques, économiques ainsi qu’en matière de santé et de sécurité pour les femmes, les filles, leurs familles et la société tout entière. Quand les femmes et les filles s’auto-censurent pour tenter d’éviter la violence basée sur le genre facilité par la technologie, elles sont réduites au silence et les démocraties en pâtissent.

Il s’agit d’une activité qui utilise fortement l’innovation et la technologie pour proposer des solutions concrètes aux difficultés quotidiennes. Le hackathon constitue la dernière étape d’une série de compétitions similaires tenues dans les 10 régions du pays depuis le début de l’année. Les participants de « Nation Hack Cameroun » (le hackathon) sont les six premières équipes de tous les hackathons régionaux. Cet événement compte mobiliser environ 10 000 personnes autour des questions d’innovation et de technologie. « Le cadre juridique doit évoluer pour mieux protéger les victimes de cyberviolence. Les entreprises technologiques ont une responsabilité sociétale à jouer », explique Me Bertille Wuoami, avocate.

Pourtant, les entreprises technologiques et les décideurs politiques mettent davantage l’accent sur la protection des droits d’auteur que sur les droits humains en ligne. C’est dans cette optique que l’UNFPA souhaite tirer profit de ce grand rassemblement de la Tech au Cameroun pour sensibiliser les participants aux violences basées sur le genre facilité par la technologie. L’UNFPA a appelé les participants à être attentifs aux questions de VBG lors du développement ou de l’utilisation d’outils numériques, et à proposer des solutions pour prévenir et répondre à ces violences.

Elvis Serge NSAA

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