Transfusion sanguine au Cameroun, la Covid-19 menace l’approvisionnement en sang sécurisé
Depuis la survenue de la pandémie de coronavirus, les poches de sang collectées sont en baisse. De nombreux donneurs craignent de se rendre dans les Centres de transfusion sanguine ou encore dans les points mobiles pour donner de leur sang.
Alors que la pandémie de Covid-19 est venue limiter les échanges et déplacement des populations sur l’ensemble du territoire et à l’extérieur, de nombreux secteurs se retrouvent affectés voir au bord de la paralysie. Dans le secteur de la transfusion sanguine, la tendance de collecte des poches de sang est à la baisse. De moins en moins de donneurs osent s’aventurer dans les centres de don de sang. A l’hôpital central de Yaoundé, les dons de remplacement sont pluscourantsque les dons bénévoles. La banque de sang placée au centre de deux sites d’accueil des cas Covid-19 positifs n’améliore pas la confiance des donneurs qui préfèrent éviter ce point de collecte. Pourtant les mesures de distanciation y sont strictes. Pas plus de 2 personnes par banc. Le port de masque est obligatoire. Le lavage des mains y est systématique ainsi que la désinfection des plantes de pieds. De plus, le donneur ne remplit plus la fiche d’identification, seul le personnel de santé en a la responsabilité désormais. Le temps d’attente a été réduit également.
Pendant cette phase, le programme national de transfusion sanguine met tout en œuvre pour accompagner les centres de dons de sang et les associations œuvraient en mettant sur pied des points mobiles de don de sang. Ainsi, les équipes du Pnts ont effectué depuis mars 2020 des missions de sensibilisation dans les formations sanitaires. Jusqu’en juin 2020, 71 formations sanitaires reparties dans les dix régions du pays ont été sensibilisées. De nombreux donneurs ont été rassurés des mesures prises face à la pandémie de Covid-19 pour les protéger pendant le processus de don de sang.
Alors que les efforts pourvus jusqu’ici ont contribué à voir le nombre de poche de sang collecté augmenter, soit 95 000 poches en 2018, et 103 000 poches en 2019(selon le Pnts), les chiffres de 2020 prévoient une baisse considérable. Une situation qu’on espère s’améliorer avec la mise sur pied du Centre national de transfusion sanguine car le Cameroun a un besoin évalué à 400 000 poches. Or la couverture nationale se situe autour de 23%.
En guise de rappel, la transfusion sanguine joue un rôle important dans a prévention des décès liés aux hémorragies per et post-partum, dans la lutte contre le paludisme, plus précisément dans la prise en charge de l’anémie sévère de l’enfant, la prévention des infections transmissibles par la transfusion sanguine(hépatites virales b, et c, et syphilis), ainsi que dans la prise en charge des personnes souffrant d’affections chroniques(hémodialysés, drépanocytaires), des personnes ayant descomplications liées au cancer ou à la chimiothérapie(anémie, pancytopénie) et les traumatismes tels que les accidents de la voie publique.
Brenda NGOUFACK