Tuberculose pédiatrique: le projet Cap-TB pour une meilleure détection des cas chez les enfants
Une réunion de revue des données, le partage d’expérience et de documentation des leçons apprises, a été présidée ce 09 septembre 2021 par le Pr Louis Richard Njock, Secrétaire général au ministère de la Santé Publique. Il est question entre autre de catalyser les innovations en matière de lutte contre la tuberculose pédiatrique au Cameroun.
A travers son Programme National de Lutte contre la Tuberculose (PNLT), le Cameroun a lancé un plan stratégique visant à améliorer la détection des cas de tuberculose active et latente parmi les groupes à haut risque notamment chez les enfants et accroître les taux de succès thérapeutique. Bien que le pays se soit engagé à éliminer la tuberculose, le diagnostic et la prise en charge de la tuberculose pédiatrique demeurent des défis. En 2016, 25 975 cas de tuberculose ont été détectés, cela représente que 54% du nombre de cas estimés. Parmi les cas détectés, nous notons 1 426 enfants ayant entre 0 et 14 ans. Le taux des cas pédiatriques s’élève à environ 5% dans leur ensemble.
Au cours de son mot d’ouverture, le Secrétaire général du ministère de la Santé Publique a souligné que, le Cameroun a bénéficié d’un financement UNITAID pour la mise en œuvre du projet Catalyzing Pédiatric Tuberculosis Innovations (Cap-TB) qui est un projet de renforcement du système de santé camerounais et mis œuvre par la partenaire Elizabeth Glaser Pédiatrique Aids Fondation (EGPAF). D’une durée de 04 ans, ce projet prend fin en septembre 2021. Du moins pour ce qui est de sa composante programme. Il vise à améliorer la détection des cas de tuberculose chez les enfants de 0 à 14 ans, par l’introduction des modèles de soins efficaces et innovants. Il est mis en œuvre au Cameroun dans 50 formations sanitaires reparties dans les régions du Centre, du Littoral et de l’Ouest.
Notons par la même occasion que, l’analyse des données selon les objectifs fixées montre que 70% des enfants ont bénéficié d’une recherche active de la Tuberculose, 96% ont été identifiés présomptifs, 97% testés par Xpert, 93% diagnostiqué TB et 96% initiés sous traitement anti-tuberculeux. « le projet s’acheminant vers sa son terme au 30 septembre 2021, il est important de marquer un temps d’arrêt pour non seulement d’apprécier les progrès réalisés, analyser les résultats obtenus, mais également partager les expériences, discuter les difficultés et les leçons apprises avec toutes les parties prenantes à tous les niveaux. C’est également l’occasion d’apprécier les actions entreprises pour garantir le pérennité de cette importante activité après la retrait de EGPAF » a mentionné le Pr Louis Richard Njock.
Au cours des trois dernières années de mise en œuvre de ce projet, plusieurs résultats ont été obtenus à savoir : le recensement de 505 146 enfants qui ont fréquenté au moins une fois les formations sanitaires ; parmi lesquels 355 362 ont été screenés pour la Tuberculose (TB) soit un taux de screening de 70% ; 8 507 d’entre eux ont été identifiés présomptifs de TB dont 8030 ont bénéficié du test de diagnostic moléculaire ; 894 enfants parmi les 8030 testés ont été diagnostiqués avec la tuberculose, soit un taux de détection de 11% ; 884 des 894 enfants diagnostiqués TB ont été initiés au traitement anti TB soit un gap de 10 enfants 10 enfants non-initiés au traitement.
Parlant de l’intensification effective du projet, le Dr Basséga Omgba, Chef sevice de lutte contre la tuberculose à la direction de la Lutte contre la Maladie, des Epidémies et des Pandémies, précise qu’« Il faut noter que les structures sanitaires ont déjà commencé à prendre le relais avant la fin du projet parce que c’est un projet de renforcement de capacité du personnel du ministère de la santé. Donc il est question maintenant de continuer les activités qui ont le moindre coup. Par exemple le dépistage de la tuberculose, le prélèvement des crachats chez les enfants et avec le programme de lutte contre la tuberculose, le ministère de la santé va prendre certaines activités en charge ». Pour elle, la stratégie pour avoir les enfants sur terrain, sera entre autres de dépister les enfants à toutes les portes d’entrées, c’est-à-dire par tous les services où l’enfant passe dans une formation sanitaire. Et également il va falloir chercher les enfants au sein de la communauté et les amener à l’hôpital pour faire le diagnostic et mettre sous traitement.
Désiré EFFALA