Vaccin contre le cancer du col de l’utérus : les premières accouchées à cœur ouvert au Cameroun

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Entre 2014 et 2015, 14365 jeunes filles âgées de 9 à 13 ans ont été vaccinées contre le cancer du col de l’utérus dans le cadre de la mise en œuvre d’un projet de démonstration en deux phases dans les districts de santé d’Edéa et de Foumban. Six ans plus tard, une bonne partie d’entre elles, ont déjà accouché et les autres voient régulièrement leurs menstruations.

Les précisions du corps médical.

Il y a près de 06 ans, 14365 jeunes filles âgées de 9 à 13 ans ont reçu deux doses du vaccin contre le cancer du col de l’utérus.

Gaelle Kone: vaccinée contre le cancer du col de l’utérus à Foumban

 Comme plus de 13 000 filles de la ville de Foumban dans le département du Noun, région de l’Ouest Cameroun, Gaelle KONE a reçu deux doses de vaccin contre le papillomavirus (HPV) entre 2014 et 2015 dans le cadre d’une « campagne » pilote d’introduction dudit vaccin dans le programme élargi de vaccination (PEV).  C’est dans le domicile de ses parents au quartier NJILARE dans la localité De KOUPA-MATAPIT à une vingtaine de kilomètres de Foumban que nous retrouvons la jeune fille de 19 ans qui vient de donner naissance à son premier enfant. « Mes parents et moi n’avons jamais eu peur du vaccin, car moi je sais que le vaccin c’est pour protéger les gens », nous révèle Gaëlle son bébé dans les bras. La jeune dame avoue également n’avoir jamais eu peur de devenir stérile, tel que le laisse entendre une certaine opinion qui veut que le vaccin contre le papillomavirus rende les jeunes filles stériles.


Eléanor Claire, 16 ans, bénéficiaire du projet. Jeune maman depuis 10 mois.
Crédit photo: Olive Atangana

Comme elle, Eléanor Claire Bissoye, âgée de 16 ans, résidant chez ses parents à Ongue, un des  villages de l’arrondissement d’Edea 1er, situé à une quarantaine de kilomètres de la ville a également été vaccinée. La jeune fille fait partir des premières filles avoir reçu deux doses du vaccin contre les papillomavirus à connaitre d’ores et déjà les joies de la maternité depuis le 17 novembre 2019. « Celle que nous rencontrons par cette après-midi pluvieuse du mois de septembre 2020 est accompagnée de sa famille et d’une infirmière du Centre de Santé intégré de Dehane. Elle souvient encore 6 ans après, du processus auquel elle a participé et qui pour elle, l’a immunisé contre le 2e cancer le plus fréquent chez la femme au Cameroun après celui du sein. C’était le 30 octobre 2014 », relate le site l’urgentiste.com.

Après l’autorisation parentale, Eléonor comme d’autres cibles parmi ses camarades, déclare s’être soumise à cette opération. « J’avais été vaccinée sur le bras gauche. Après une légère douleur, je ne me souviens pas avoir ressenti des effets secondaires liés à ce vaccin. Ni avoir connue des antécédents médicaux d’ordre général ou spécifique », a confié la jeune fille que son bébé de 10 mois ne quitte pas des bras. Elle en veut pour preuve, sa récente maternité, battant ainsi en brèche la thèse selon laquelle ce vaccin rendrait stérile. Ceci, après ses deux doses de vaccins reçues à une intervalle de six mois. Sa frêle silhouette contraste avec sa forte personnalité. « Si j’avais eu des antécédents médicaux spécifiques je ne l’aurais caché à personne. Et surtout pas aux médias», assure-t-elle.


Cécile Mbey: « Ça s’est passé comme une injection normale ».

Autre lieu, quartier Mbaida dans le centre-ville d’Edea. Précisément au blog appelé « Club 2 Zéro ». Comme Eléanor, Cécile Mbei qu’accompagne son père a consenti à se soumettre librement à nos questions, à la suite du vaccin qu’elle a reçu en 2015. « Il n’y a rien eu de spécial. Ça s’est passé comme une injection normale », indique-t-elle. Et la jeune fille de 16 ans élève en classe de Tle au Lycée Bilingue d’Edea de préciser n’avoir « pas noté d’effets secondaires. On avait juste un peu peur au début mais tout s’est bien passé. 5 ans plus tard je n’ai pas de problème particulier de santé à signaler ». A en croire son père Jacques François Mbei, « Elle se plaignait juste des douleurs de suite de vaccination à l’épaule ».

Introduction du vaccin contre le cancer du col de l’utérus dans le Pev

Le cancer du col de l’utérus représente la 2ème cause de cancer chez les femmes, avec une incidence de 30 pour 100 000 femmes au Cameroun contre une incidence mondiale de 15 pour 100 000 femmes. Le nombre annuel de nouveaux cas et de décès est respectivement de 2356 et de 1546. En 2014, le gouvernement du Cameroun a mis œuvre un projet de démonstration en deux phases dans les districts de santé d’Edéa et de Foumban. Cette phase pilote a permis de vacciner 14365 jeunes filles âgées de 9 à 13 ans pour une couverture post campagne de 69% pour les deux doses. Le principal enseignement tiré de cette campagne rejoint celui de la CBCHS sur la priorité à accorder à la communication, l’importance d’un plaidoyer de haut niveau et à tous les niveaux, le rôle majeur de la « stratégie école », d’une stratégie de gestion des rumeurs. Des diverses expériences menées par le Gouvernement et CBCHS, le suivi des effets indésirables a montré qu’aucune manifestation secondaire sérieuse n’a été documentée jusqu’à date.

Au vu de l’épidémiologie du cancer du col de l’utérus, le gouvernement a résolu d’introduire dès le 12 octobre 2020, ledit vaccin dans la vaccination de routine du PEV. D’ailleurs, près de 400 000 doses de ce vaccin contre le cancer du col de l’utérus et les autres infections liées au virus du papillome humain (VPH) destinées à la première phase sont déjà disponibles au Cameroun.

Elle va se faire en 2 phases. D’abord dès le 12 octobre prochain, où le vaccin sera disponible dans les Districts de Santé (DS). Et la 2e phase en stratégie avancée au mois de novembre 2020. Elle est appelée « phase école » car le vaccin sera dans les écoles et les équipes du ministère de la Santé publique vont s’y rendre en stratégies avancées. La cible, les jeunes filles âgées de 9 ans, recevra deux doses de Gardasil, qui lutte contre 4 types de virus. Ces doses seront espacées de 6 mois. Des fiches de consentement seront au préalable remises aux élèves, à l’attention de leurs parents. « Chacun porte sa croix », prévient Adalbert Tchetchia, Chef de l’Unité Plaidoyer et Partenariat au GTC-PEV.

 Avantages de la vaccination

Au premier rang des mesures de prévention préconisées figurent la vaccination contre les HPV, un groupe de virus très courants qui se transmettent par les rapports sexuels. Deux d’entre eux, HPV 16 et 18, provoquent 70% des cancers et des lésions précancéreuses du col de l’utérus, selon l’OMS, qui recommande de vacciner les filles âgées de 9 à 14 ans.

Mais, dans un contexte de méfiance grandissante envers la vaccination, les vaccins anti-HPV font régulièrement l’objet de controverses. Leurs détracteurs les accusent d’être à l’origine de maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques, ce qui n’est pourtant corroboré par aucune étude. «Pour marquer la journée mondiale contre le cancer 2019, le Circ réaffirme sa volonté de combattre la maladie et confirme sans équivoque que le vaccin anti-HPV est efficace et sûr», a insisté Elisabete Weiderpass.

Le  vaccin est disponible depuis plus de dix ans. En plus de la vaccination, l’OMS préconise une stratégie globale pour lutter contre le cancer du col de l’utérus. Elle passe par le dépistage et le traitement des lésions précancéreuses, et par le diagnostic et le traitement du cancer invasif du col de l’utérus. Ce cancer «est curable s’il est diagnostiqué à un stade précoce», insiste l’OMS.

Pourquoi faire vacciner mon enfant ?

Actuellement, le dernier vaccin commercialisé (Gardasil® 9) protège contre les infections à HPV 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58 notamment en cause dans 90 % des cancers du col de l’utérus, 80% des cancers de l’anus et 90% des verrues ano-génitales (condylomes). Cependant la vaccination n’élimine pas totalement le risque de développer un cancer du col de l’utérus. C’est pourquoi, même pour les femmes vaccinées, le dépistage du cancer du col de l’utérus tous les trois ans à partir de 25 ans reste important. Ces deux moyens d’agir sont complémentaires.

Améliorer le dépistage et favoriser la vaccination

Les papillomavirus humains (HPV) sont responsables de huit localisations de cancers : le col de l’utérus, l’anus, l’oropharynx, la vulve, le vagin, la cavité orale, le larynx et le pénis. Pour protéger des cancers du col de l’utérus et de l’anus, la vaccination est recommandée pour les filles dès l’âge de 11 ans, et jusqu’à 26 ans pour les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes. En complément de la vaccination, pour prévenir les cancers du col de l’utérus, le test de dépistage cervico-utérin (aussi appelé couramment frottis) est recommandé tous les trois ans pour les femmes de 25 à 65 ans. Il permet en effet de dépister les lésions précancéreuses et les cancers à un stade précoce. Il s’adresse également aux femmes vaccinées contre les HPV. 

Joseph MBENG BOUM

« Le vaccin contre le cancer du col de l’utérus protègera nos filles »

Dr Elvis SIMO, épidémiologiste et coordonnateur régional du groupe technique du programme élargi de vaccination (PEV) dans la région de l’Ouest qui avait activement pris part à une phase pilote   d’introduction du vaccin dans le district de santé de Foumban en 2014 et 2016 et au cours de laquelle plus de 13 000 jeunes filles ont reçu des doses de vaccin fait le point.  

Dr Simo, pouvez-vous nous faire le point du projet de démonstration du vaccin contre le cancer du col du l’utérus qui avait été menée à Foumban dans la région de l’Ouest en 2014 et en 2016?

Avant toute chose permettez-moi de préciser qu’il s’agissait plutôt de la phase pilote d’introduction du vaccin contre le cancer du col de l’utérus dans le programme élargi de vaccination (pour observer le comportement de la population face à ce vaccin). Elle s’est déroulée dans le district de santé de Foumban en 2014,2015, 2016. Je dois dire ici que j’ai eu l’honneur, le privilège d’avoir été un acteur de cette campagne pilote en termes de suivi et de coordination de toutes les activités. Je voudrais à présent revenir sur certains points clés notamment la préparation de cet évènement.  Vous savez, la campagne ne se déroulait pas dans tout le Cameroun. Il y’a 2 districts pilotes qui avaient été retenus en l’occurrence : celui d’Edéa dans le département de la Sanaga maritime et celui de Foumban à l’ouest. Les premières activités consistaient à informer les populations et les acteurs sur ce que cette campagne devait avoir lieu. Après l’information, nous sommes passés à la phase de micro planification.

Il faut dire que la cible pendant ces années d’expérimentation était les jeunes filles âgées de 9 à 13ans. Il se trouve que dans la région de l’ouest, la forte majorité de cette cible se rencontre dans les écoles primaires. C’est pourquoi nous avons choisi ces écoles. La première activité a été d’impliquer les maitres d’écoles, les directeurs pour recenser préalablement ces enfants-là. Au finish sur une population d’environ 15 919 de jeunes filles dénombrées dans les écoles et les communautés, nous avons vacciné 70% ; ce qui représentait 11235 jeunes filles pour la première année c’est à dire en Novembre 2014. Une fois cette première dose administrée, il fallait programmer la deuxième dose dans les 6 prochains mois. Ce qui a été fait. Nous nous sommes retrouvés en Mai 2015 ou les enfants qui ont été vaccinés pour la première dose l’ont aussi été pour la 2e.  Le taux de couverture a alors été de 94%. Mais On ne s’est pas arrêté là, car la campagne avait été programmée pour deux cohortes. La deuxième devait commencer en 2016. Pour cette 2e cohorte, nous avons recensé 8310 enfants et vacciné 7996 enfants jeunes filles pour le HTV1 qui est la première dose de ce vaccin. 06 mois après, sur les 7996 nous avons pu vacciner 7848 jeunes filles qui représentaient une couverture de 98% entre 9 et 13 ans.

Qu’est-ce que vous répondez à ceux qui pensent que cette première phase d’introduction s’est faite en catimini ?

Je suis au niveau intermédiaire, et vous savez la gestion d’un Etat impose des responsabilités par niveau. Il y a le niveau stratégique, le niveau intermédiaire et celui opérationnel. En tant que coordonnateur, je suis du niveau intermédiaire et il est de mon devoir d’obéir aux stratégies qui ont été définies par le niveau supérieur. Donc il y’ a des experts qui ont travaillé pour la mise en œuvre de cette activité et sur la communication qui s’est faite sur le plan local et j’estime qu’ils ont une valeur ajoutée par rapport à cela.

Pourquoi introduire un nouveau vaccin dans le programme élargi de vaccination et pourquoi précisément celui contre le papillomavirus était-ce vraiment important alors que ce vaccin reste controversé ?

Pour parler de l’importance du vaccin contre le cancer du col de l’utérus chez la jeune fille, il faut revenir en arrière et sur un certain nombre d’éléments. Nous savons tous que le cancer du col de l’utérus est le deuxième cancer le plus fréquent chez la femme après le cancer du sein. Nous savons aussi que la jeune fille c’est la mère de demain. Comment est-ce qu’on peut faire pour protéger la mère de demain qui sera la mère de la société ? Ça c’est la première préoccupation. La deuxième est qu’il existe un vaccin contre ce papillomavirus ? Oui il existe. Est-ce que c’est un problème de santé publique ? Oui c’est un problème de santé publique. Nous comprenons à partir de ces interrogations qu’en vaccinant la jeune fille, on évite tous d’éventuels cancer du col de l’utérus qui pourraient survenir dans quelques années seulement.

Justement pourquoi seulement la jeune fille ?

C’est vrai Il y’ a une condition et j’attendais que vous me posiez cette question à savoir pourquoi est-ce qu’on ne vaccine que la jeune fille de 9ans a 13ans. Il se trouve que chaque fille qui a déjà eu son premier contact sexuel est susceptible d’avoir été en contact avec des germes (papillomavirus). Dans ce cas la vaccination risque ne pas servir à grand chose. C’est pourquoi les experts qui ont fait des études sur les jeunes filles se sont rendus compte que, cette tranche d’âge au Cameroun dans sa large majorité n’a pas eu de premier contact sexuel. On pense qu’en leur administrant les deux doses de vaccination, elles seront désormais protégées contre le cancer du col de l’utérus qui est le deuxième cancer le plus fréquent chez la femme après le cancer du sein comme je l’ai dit précédemment.

Pour les « anti vaccin contre du cancer du col de l’utérus », on estime qu’il n’a pas été prouvé que ce vaccin puisse protéger les femmes contre le cancer du col de l’utérus de façon efficace. Qu’est-ce que vous répondez à ceux qui utilisent ce genre d’arguments ?

Je suis médecin épidémiologiste. Moi je travaille avec des chiffres et je me réfère à l’OMS qui est un peu comme la centrale de la santé dans le monde. Les éléments que je vous partage en ce moment sont des éléments qui viennent de l’OMS. Maintenant ceux qui font ces allégations, quelles sont leurs sources ? En réalités, en épidémiologie ce sont les statistiques qui comptent. Il faut que ces gens-là confrontent leurs sources avec celles de l’OMS pour qui ce vaccin est bon. Ne nous limitons pas au vaccin contre le papillomavirus. Essayons de voir la cartographie des autres vaccins qui sont dans le programme élargi de la vaccination. Nous avons vu pour la poliomyélite il y’ a quelques années en 2013 et 2014 précisément. Le Cameroun a connu des épidémies de poliomyélite. Ceux qui disaient que les cas n’existent pas ont vu des cas à Manlatouen et à Foumbot dans l’ouest du pays. Est-ce que les campagnes massives ne nous ont pas permis de protéger ses enfants ? Par contre, ceux qui ont déjà été malades n’auront que leurs yeux pour pleurer parce que la poliomyélite conduit à une paralysie irréversible. Ceux qui doutent de l’efficacité du vaccin contre le papillomavirus lorsque leurs enfants et leurs femmes seront infectés, c’est à ce moment-là qu’ils se rendront compte de la réalité. Nous avons vu la variole dans les livres. Moi-même je n’ai jamais vu un cas de variole au Cameroun parce que cette maladie a été éradiquée grâce à la vaccination. La rougeole, il y’a quelques années, il y avait des décès dans chaque ville et village à cause de la rougeole. Aujourd’hui grâce à la vaccination, les taux de mortalité a drastiquement chuté.

Je dois dire que chaque fois qu’il y’a introduction d’un nouveau vaccin, d’un nouveau médicament, il y’a toujours beaucoup de supputations. Est-ce que nous devons en rester là ? Non. Nous devons tirer le meilleur, essayer de voir ce qui est bien pour la population. C’est le rôle des décideurs de déterminer et d’avancer. Nous pouvons être sûrs qu’il y aura toujours les opposants aux vaccins qui ont déjà fait leurs preuves

C’est-à-dire qu’en tant qu’épidémiologiste et responsable du PEV dans la région de l’ouest, vous confirmez que ce vaccin est sans danger pour les jeunes filles ? Celui qui sera introduit le 12 octobre prochain. 

Ce n’est pas à moi de confirmer. C’est à la littérature, au niveau de l’expertise, de la science actuelle qui le confirme. Ce vaccin a été administré dans d’autres pays. Il n y’a pas eu de problème. Ce vaccin a été administré dans notre pays il y’a 5ans, il n y’a pas eu de problème. Pourquoi est-ce que le problème devrait naitre maintenant ? Je suis de ceux qui sont fortement optimistes.

Un dernier mot peut être à l’endroit des parents mais surtout de tous ceux qui restent méfiants face à ce vaccin contre le cancer du col de l’utérus  

Le message fort que je voudrais envoyer est que, tous nous devons soutenir cette vaccination. Moi par exemple, j’ai plusieurs filles. J’ai fait vacciner deux d’entre elles en 2015 et le premier jour de la prochaine introduction, je crois que je vais faire vacciner les autres. Je souhaiterais que les uns et les autres en fassent autant, et que les populations réservent un accueil très favorable aux équipes qui vont s’occuper de cette activité. Surtout pour celle qui va se dérouler dans les écoles et communautés au moment de l’introduction. C’est ce vaccin-là qui protègera nos filles.

Joseph Mbeng Boum

Source: santenature infos

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