Ces chiffres sont du Centre Médical d’Arrondissement de cette unité administrative. Ils ont été dévoilés au cours d’une réunion avec les leaders communautaires tenue le 20 novembre 2023 organisée par le maire, Abbo Oumarou.
Nyambaka, arrondissement situé à environ 100km au Sud de Ngaoundéré sur la route nationale N°1, enregistre 149 personnes atteintes du Vih sur l’ensemble de l’arrondissement. Selon le médecin-chef du CMA, de janvier à août 2023, 750 personnes ont été dépistées pour 11 personnes testées positives. Parmi les 11 personnes, 9 étaient des femmes. Toutes les 11 personnes testées positives ont été mises sous Anti Rétro-Viraux. Ce qui fait un taux de séropositivité de 1,5%. Selon Boris Verlain Kemta Mabapguap, ce taux est en baisse par rapport à la même période en 2022. « De janvier à août 2022, le taux de séropositivité était de 3,7%. En 2022, le taux de mise sous traitement était de 80% » indique-t-il dans le rapport présenté aux leaders religieux et traditionnels lors de cette réunion de mise au point.
Au cours de la rencontre, l’on a aussi appris que 100 femmes enceintes, 1 à 2 femmes sont porteuses du virus et ces 2 femmes aussi ont été mises sous traitement, pour un taux de 100%. Au 31 août 2023, la file active des Pvvih Sida dans tout l’arrondissement est de 149 personnes.
L’on note aussi une faible fréquentation des formations sanitaires par les femmes enceintes. C’est le cas par exemple, au Centre Médical d’Arrondissement de Dibi, de janvier-août 2023, sur 396 femmes enceintes attendues, juste 154 étaient présentes. La situation n’est guere différente à Nyambaka où sur 292 attendues, 201 se sont présentées, pareil à Wassandé. Selon le rapport, dans tout l’arrondissement, sur environ 850 femmes attendues, 467 se sont présentées, soit 60%. 40% manquent à l’appel dans le cadre des Consultations Prénatales (CPN).
Le rapport ajoute que les enfants sont aussi exposés au Vih/Sida dans le cadre de la transmission mère-enfant. Il indique qu’au mois d’août, 5 enfants nés des mères séropositives ont été dépistés dont aucun n’a pas été déclaré séropositif. Ce qui amène les responsables communautaires à intensifier la sensibilisation sur les mesures de prévention de la maladie.
Cette volonté de l’équipe médicale se heurte à la réticence des conjoints de bon nombre de femmes. Sur 463 femmes, juste 29 maris ont été testés au Vih.
Désormais, la stratégie à mettre en œuvre pour limiter la transmission est l’appel à un dépistage volontaire de masse et la lutte contre les refus du retrait des résultats ou la prise des ARV, car, selon le médecin-chef, certains préfèrent être suivis dans la ville de Ngaoundéré, à 100km où ils ne sont pas connus. Aussi, l’arrondissement ne compte qu’un agent psycho-social pour suivre toutes les Pvvih.
Cet atelier qui s’est tenu à la salle des actes de la commune de Nyambaka a connu la participation du délégué régional de la promotion de la femme et de la famille de l’Adamaoua, et de la déléguée départementale du même département ministériel.
Par Jean Besane Mangam