Vina : Plus de 95% des moto-taximen dépourvus de permis de conduire

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Ces chiffres sont de Abdouraman, délégué départemental des transports de la Vina, région de l’Adamaoua. C’était au cours du lancement de la campagne de mobilisation sociale urbaine tenu le 16 mars 2024 dans la salle des actes de la Commune d’arrondissement de Ngaoundéré 3ème.

Par Jean Besane Mangam 

Le secteur de moto taxi recrute de plus en plus parmi les jeunes. Ils sont nombreux ces jeunes qui en ont fait leur gagne-pain pain quotidien. A Dang, dans l’arrondissement de Ngaoundéré 3ème, en dehors des jeunes non scolarisés qui exercent ce métier, les jeunes étudiants s’adonnent à cette activité, la faisant passer comme source de revenus. Ce qui leur permet de joindre les deux bouts. « C’est une activité que j’exerce depuis le lycée. Quand je suis arrivé ici à Dang, pour ne pas continuer à dépendre des parents, je conduis la moto pendant les jours où je n’ai pas cours », soutient Vadara, jeune étudiant, originaire de la région de l’Extrême-Nord Cameroun. Comme lui, ils sont des centaines qui ont fait de l’activité de moto-taxi, leurs sources de revenus. « Nous avons essayé des concours, ça n’a pas marché. Que de rester sans rien faire, je préfère me battre ainsi », renchérit Ousmanou, étudiant en 4ème  année à la Faculté des Sciences de l’Université de Ngaoundéré. Au regard de la faible exigence en matière de documentation et pièces exigibles pour son exercice, les étudiants originaires d’autres pays, présents sur le sol de Dang, se sont aussi investis dans cette activité. « Avec mes frères Camerounais, on n’a pas de problème. Le matin, je lave ma moto, je pars travailler jusqu’à 17h si je n’ai pas cours. Au cas contraire, je travaille juste pendant les jours où je suis libre » déclare Pissi Hinmaré.

Seulement, dans cette activité florissante, le défaut des papiers (permis de conduire, carte grise, assurance, faible connaissance des gestes de premiers secours etc.) est l’origine de beaucoup de cas d’accidents matériels et humains. Selon Abdouraman, plus de 95% de ces jeunes conducteurs ne disposent pas de permis de conduire. En 2023, selon le délégué, plus de 3000 cas d’accidents ont été répertoriés pour 1200 morts sur l’ensemble du pays. Dans la Vina, au cours de cette même année, 48 cas d’accidents matériels ont été notifiés et 89 accidents mortels. Ces accidents impliquent les conducteurs de moto. Ces derniers, à plus de 95% ne maitrisent pas le code de la route, d’où l’organisation de cette campagne de mobilisation sociale urbaine dans l’arrondissement de Ngaoundéré 3ème.

 Appui du ministère des transports

Selon Mohamadou Bassirou, maire de la commune d’arrondissement de Ngaoundéré 3ème, cette formation des conducteurs de moto-taxi bénéficie de l’appui du ministère des transports. Et l’objectif est de parvenir à la réduction des cas d’accidents causés par les motos. «Nous attendons des moto-taximen qu’ils soient exemplaires » espère le maire. Pour le délégué départemental des transports de la Vina, l’organisation de cette campagne de mobilisation vise à faire prendre conscience aux conducteurs de moto du rôle qu’ils jouent dans l’économie du pays. « Nous avons organisé cette mobilisation pour que les cas d’accidents cessent dans notre département. L’année dernière, nous avons constaté que 70% des accidents sont causés par la mauvaise conduite. Seulement 5% des conducteurs détiennent un permis de conduire, plus de 50% n’ont pas de Carte Nationale d’Identité » explique Abdouraman, le délégué départemental.

Pour s’assurer de l’accompagnement de ce projet qui va s’étendre sur le 2ème trimestre de l’année, plus de 150 pairs éducateurs en sécurité routière ont été formés. Constitués des enseignants de l’éducation de base, du secondaire et des étudiants, ils devront aider les forces de l’ordre à assainir le milieu. Cerises sur le gâteau, le maire promet de doter 100 conducteurs de moto-taxi de permis de conduire, de CNI pour ceux qui n’en n’ont pas.

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