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Dans les marchés de la capitale, les populations ne semblent plus conscientes de la menace que représente le Covid-19 surtout en ce moment où la troisième vague de contamination est annoncée au pays.
Dès l’arrivée au marché Nsam en cette matinée du 18 octobre 2021, un premier constat se dégage : pas de cache nez en vue. Situé dans l’arrondissement de Yaoundé III, le marché Nsam fait partie des espaces de commerce les plus fréquentés de la ville de Yaoundé. Cette fréquentation qui devrait être un prétexte pour renforcer les mesures barrière est juste profitable pour la prospérité des activités. Malgré l’affluence dans ce marché, l’attitude des commerçants et même des clients ne montre pas qu’ils se soucient du fait que le Coronavirus est présent sur le sol camerounais. Personne n’arbore son cache nez. Aucun dispositif de lavage des mains n’est posé à l’entrée des boutiques, salons de coiffure et ateliers de couture comme il y a un an.
Pour certains commerçants, l’absence du dispositif de protection est une conséquence de la désinformation. « Nous n’étions vraiment pas au courant que le covid-19 existe encore. Les gens ne respectent plus les mesures barrière et les manifestations sont organisées un peu partout. Je me suis dit que la maladie était en fin derrière nous. », confie une vendeuse de vêtements. À l’approche de notre équipe, la réaction de d’autres est plutôt excessive : « il faut laisser les gens. Qu’est-ce qu’il y a avec cette histoire de Covid-19 ? Il n’y a plus de coronavirus au Cameroun. En plus, si les deux premières vagues ne m’ont pas tué, ce n’est pas la troisième qui va le faire. Donc le cache nez et le gel hydro-alcoolique ne me servent à rien » affirme un commerçant avec beaucoup d’énergie et de froideur.
Le délaissement des mesures barrière contre le covid-19 par les populations de la ville de Yaoundé est également dû aux réactions des autorités. En effet, les autorités en charge de la santé et de la communication au Cameroun mettent désormais plus d’accent sur la vaccination. Les messages de sensibilisation sur le respect de la distanciation physique, le port des masques et l’utilisation des gels hydro-alcoolique sont presque absents dans le discours aujourd’hui.
D’ailleurs, dans un communiqué conjoint du Ministre de la santé publique et celui de la fonction publique et de la réforme administrative signé le 14 octobre 2021, les deux membres du gouvernement indiquent en gras que « la vaccination est à ce jour une arme essentielle dans la lutte contre le covid-19. » La vaccination seule est-elle suffisamment pour se protéger contre la maladie ? Surtout lorsqu’on connaît les ravages que le variant delta a causé en Europe. En Russie, notamment, la pandémie a fait plus de 5,5 millions d’infectés pour 136 565 morts, selon les chiffres officiels. L’agence des statistiques Rosstat, qui a une définition plus large des décès liés au coronavirus, a pour sa part comptabilisé 270 000 morts fin avril.
Kevine NGOMWO, (Stg)