Les produits cosmétiques destinés à modifier la couleur de la peau figurent parmi les crèmes de toilettes de plusieurs femmes dans la ville de Garoua. Les raisons de l’utilisation de ces substances sont soutenues par les mêmes raisons : l’esthétique.
La dépigmentation de la peau est un phénomène qui nage dans un fleuve tranquille dans la ville de Garoua. L’usage des produits cosmétiques concernés est banal à tel point que la sollicitation se fait aussi dans d’autres localités. Le phénomène est répandu. Et ces produits se vendent un peu de partout. La raison principale avancée par les consommateurs est la recherche de la beauté. La peau noire devient claire laissant des taches pour les chanceux au niveau des articulations mais pour les autres la peau devient multicolore.
Ce n’est pas seulement la gente féminine qui est concernée. Les hommes sont aussi comptés parmi les consommateurs. Que recherchent-ils ? La beauté ? Difficile de le savoir mais tout porte à croire que c’est le teint clair qui est recherché.
La dépigmentation de la peau connait une évolution exponentielle malgré la campagne de lutte contre le décapage de la peau lancée l’année dernière par le Minsanté. En effet, le patron du ministère de la santé publique interpellait la population justement en ces termes : « la dépigmentation de la peau a des effets néfastes sur la santé car elle est à l’origine du développement des maladies telles que l’acné, les vergetures, les cancers de la peau, le diabète, l’hypertension artérielle et même souvent l’infertilité. ».
Les risques de maladies sont importants. Malgré la sensibilisation, les consommateurs ne semblent pas prendre conscience des dangers de la dépigmentation de la peau. Pour plusieurs rencontrés dans la ville de Garoua, c’est une indignation de savoir que les femmes se plaisent dans cette pratique. « Pour moi, la dépigmentation ne devrait même pas existée car c’est aller à l’encontre de ce que Dieu a créé » avance Odette, habitante de la ville de Garoua. Un avis que partage aussi la demoiselle Néné « Vaut mieux rester naturel ».
L’opinion que les usagers ont de la dépigmentation de la peau de manière générale est négative. Le principal grief avancé est l’odeur désagréable que dégagent les personnes qui se dépigmentent la peau. Se tenir près de celles-là est un instant de cauchemar à supporter. Il faut boucher parfois ses narines. « Une personne qui se dépigmente la peau dégage une mauvaise odeur. » témoigne Félicité, une restauratrice dans la ville.
La population exprime aussi le dégout de cet usage. Le terme « Djansang » est employé pour désigner les produits décapants. Ces produits sont commercialisés aussi dans les campagnes. Le phénomène se généralise sans tenir compte des dangers sur la santé.
Marcus DARE
Réaction
« Nous constatons que la plupart des produits décapants contiennent de l’hydroquinone. L’hydroquinone est un corticoïde qui peut avoir un effet sur les glandes surrénaliennes. »
En termes de conséquence de la dépigmentation de la peau, nous avons la diminution de la production de la mélanine, qui va entrainer la décoloration de la peau. Elle peut aussi entrainer la détérioration des cellules responsables de la production des pigments au niveau de la peau. Nous constatons que la plupart des produits décapants contiennent de l’hydroquinone. L’hydroquinone est un corticoïde qui peut avoir un effet sur les glandes surrénaliennes. Cela va entrainer une hypercortisolémie et va demander à la glande surrénalienne de ne plus sécréter les cortisones. Elle va entrainer une perturbation au niveau de la glande surrénale et à long terme ça peut entrainer ce qu’on appelle l’insuffisance surrénalienne. Les produits décapants contiennent des corticoïdes et leurs effets entrainent des maladies comme le diabète. En dehors de cela, on peut avoir les infections à répétitions comme les infections de la peau. Et à long terme, ce sont des patients que lorsqu’on les opère, ils vont aussi avoir le retard de cicatrisation car les éléments de la peau ne sont pas complets.