« Le dépistage permet d’éviter 40% de cancers »

Lt. Colonel Nsangou Moun, Oncologue Médical

Au Cameroun, il y’a quatre principaux cancers. Le 1^er, c’est le cancer du sein qui touche principalement la femme mais qui touche aussi les hommes. Le 2^ème cancer au Cameroun, c’est le cancer du col de l’utérus qui est l’apanage uniquement de la femme ; qui est dû à une infection qu’on appelle papillome humain et qui touche les gens qui sont immuno déprimés pas seulement au VIH mais qui le sont à toute autre chose. Le 3^ème cancer, c’est le cancer de la prostate qui est uniquement celui de l’homme et enfin le dernier cancer, ce qu’on appelle le lymphome de Burkitt. C’est l’apanage des enfants principalement. On va dire le 4^ème cancer est celui des enfants. Le principal facteur qui amène les gens à ne pas se faire dépister est la peur. La peur de faire le diagnostic du cancer dans notre contexte rappelons-le avec notre culture et coutume est un diagnostic péjoratif, de mort. La peur de se dire que j’ai le cancer et penser que je vais mourir demain. Je me permets enfin de dire que le dépistage est la clé, la meilleure arme que nous avons pour lutter contre le cancer. Il est important d’informer, de rassurer pour vaincre la peur. Je me rappelle de la précédente édition de la campagne d’octobre, l’hôpital militaire de Garoua a tendu la main à la population à travers des séances de dépistage, nous avions enregistré 187 cas de dépistage ; est-ce que c’est peu ? je dirai que c’est encourageant.  Le message que je souhaite porter c’est de se faire dépister très tôt car en cas de maladie, la majorité des cas guérissent. Vu tôt veut dire aussi que nous allons à l’hôpital relativement tôt et on peut détecter le cancer à un stade infra clinique. Le dépistage permet d’éviter 40% de cancers. Le dépistage précoce permet de guérir dans 80% lorsqu’on a un cancer. La 2^ème chose qu’il est important de retenir, c’est de faire attention à son corps. Remarquer les changements qui s’opèrent sur notre corps et ne pas dire que ce n’est rien.

Propos recueillis par Marcus Dare