Journée mondiale de la Drépanocytaire : 6000 enfants naissent drépanocytaires au Cameroun

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Selon l’Organisation mondiale de la santé, 2% des bébés en Afrique centrale et à Madagascar naissent avec la forme la plus grave de cette maladie. Et parmi eux, 50 à 75% en décèdent avant l’âge de 5 ans. Elle est ainsi placée au 4e rang des priorités de santé publique de l’OMS, l’Unesco et l’ONU, juste derrière le cancer, le VIH et le paludisme.

Affection génétique la plus répandue dans le monde, selon l’organisation mondiale de la santé, elle est de plus en plus considérée comme un problème pour les personnes atteintes. Victimes d’isolement, ils font face aux tares de la société qui limite leur espérance de vie à une tranche d’âge donnée. C’est le silence sur cette maladie qui, dans les communautés d’origine des parents, est responsable de stigmatisation, voire d’exclusion à l’encontre des malades. C’est aussi l’ignorance de la maladie et de sa transmission qui conduit certaines familles à retarder, voire à refuser les soins pour leurs enfants.

 Atteinte de la maladie depuis près de 10 ans, finale, Iniyako raconte ses horreurs du quotidien. ‹‹ Le souci avec ma maladie c’est que je fais des crises au moment où on s’y attend le moins. Quand ça m’attrape en cours je deviens sujet à moquerie de mes camarades le jour d’après. Et à la maison la famille de mon père taxe ma maman de m’avoir possédé ››, confie-t-elle. Et d’ajouter : ‹‹ les membres de ma famille passent le temps à me dire que je ne vais pas dépasser 25 ans. Ce que je sais c’est que c’est Dieu qui décide ››.

Ce sont globalement ses problèmes de santé qui l’ont poussé à faire une formation d’aide-soignante. Ceci, dans le but de pouvoir contrôler, ses propres crises et de mieux gérer ses maux sanitaires. La naissance d’un enfant drépanocytaire continue à isoler les familles, et parfois même les enfants au sein de leur propre famille. Ce comportement s’ajoute ainsi à la violence de la douleur que vivent souvent au quotidien les malades drépanocytaires. Pourtant, pour éviter toute cette souffrance, l’on préconise souvent de faire son test d’hémoglobine avant le mariage. ‹‹ Lorsque la relation devient sérieuse, les deux personnes doivent impérativement faire leurs tests d’hémoglobine. Ça permet à chacun de connaître sa position sur la décision qui est entrain de vouloir être prise. C’est toujours mieux avant toute conception parce qu’après, ça devient la responsabilité d’une seule personne ››, exprimé Dr Claude Akono.

Encore appelé « maladie des os » ou « Hémoglobine S », cette première maladie génétique héréditaire au monde transmise par les deux parents touche majoritairement les pays d’Afrique subsaharienne. D’après l’Organisation mondiale de la santé, 2% des bébés en Afrique centrale et à Madagascar naissent avec la forme la plus grave de cette maladie. Et parmi eux, 50 à 75% en décèdent avant l’âge de 5 ans. Elle est ainsi placée au 4e rang des priorités de santé publique de l’OMS, l’Unesco et l’ONU, juste derrière le cancer, le VIH et le paludisme. Chaque année, 6000 enfants naissent drépanocytaires au Cameroun.

La drépanocytose est due à une anomalie de l’hémoglobine et se manifeste par des crises douloureuses pouvant affecter les pieds, les mains, le thorax, l’abdomen.

La prévention demeure le meilleur moyen pour éviter cette maladie génétique inguérissable. Notamment les examens prénuptiaux ou avant la procréation (électrophorèse). Par ailleurs, le ministère de la santé publique et ses partenaires prônent le dépistage des nouveau-nés.

 Aussi, il est conseillé d’avoir une bonne hygiène de vie pour prolonger la vie des drépanocytaires. Ce qui passe notamment par boire beaucoup d’eau, se tenir au chaud et prendre son acide folique. Les victimes quant à eux, continuent de faire face aux méchancetés de la population, en raison du manque d’information sur cette maladie par certaines familles.

Divine KANANYET

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