Production animale : l’ESMV de Ngaoundéré pense l’élevage du futur

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L’École des Sciences et de Médecine Vétérinaire de l’Université de Ngaoundéré vient d’organiser une conférence sur l’amélioration de la production animale. Il était question d’outiller les participants des nouvelles techniques visant l’amélioration de la production laitière et de la viande.

Le prix de la viande subit depuis quelques mois une augmentation fulgurante.  Dans l’Adamaoua, zone par excellence de l’élevage bovin au Cameroun, le prix du kilogramme sans os se situe autour de 3500f alors que le kilogramme avec os a atteint le pic de 2200f. Les bouchers expliquent cette hausse par la rareté du bétail et de son prix hors de portée du boucher moyen. Selon eux, la guerre en Ukraine est à l’origine de cette situation qui pèse aujourd’hui sur la chaîne de la production animale, les aliments pour bétail étant en grande partie importé de ce pays. A cela s’ajoutent la faible production des aliments pour bétail par les acteurs de l’élevage des ruminants au niveau local et les effets induits de la pandémie à corona virus depuis 2020.

La conférence qui s’est tenue vendredi dernier visait donc à doter les intervenants de la chaîne, étudiants, des connaissances à même de produire et de formuler les aliments pour bétail et de limiter la dépendance vis-à-vis des aliments importés de l’Europe.  Par ce procédé, les éleveurs limiteront aux maximum les déplacements saisonniers à la recherche des pâturages.  Les animaux étant maintenus sur place, la fluctuation des prix de la viande sur le marché en fonction de la disponibilité du pâturage ne sera qu’un lointain souvenir. Les éleveurs pourront disposer en toutes saisons du fourrage nécessaire pour l’alimentation du bétail et maintenir le prix de la viande au niveau de la bourse des consommateurs moyens. En améliorant l’alimentation du bétail, il va sans dire que la santé des populations se trouve aussi améliorée, le vétérinaire agissant en amont dans le système de santé. ’’Nous devons également inculquer la notion de culture et de conservation du fourrage pour la nutrition des ruminants aux éleveurs pour couvrir les besoins nutritionnels aussi bien en saison sèche qu’en saison pluvieuse.  Quand on conserve, c’est pour alimenter les animaux pendant la période de pénurie’’ explique Dr.Mekuiko Watsop Hippolyte,  enseignant à l’ESMV.

Pour le directeur de cette école, il s’agit de la contribution que les institutions de formation et d’expertise comme l’ESMV peuvent apporter l’amélioration du bien-être de la communauté.  Le but étant de faire des propositions susceptibles de résoudre les problèmes de la société.  ’’Ces recommandations permettront que ce soit l’Université de Ngaoundéré ou l’ESMV pour pouvoir participer et apporter une solution à ces crises concernant ces chaînes alimentaires’’ laisse entendre le Pr. Henriette Zangue Adjia, Directeur de l’École des Sciences et de Médecine Vétérinaire de l’Université de Ngaoundéré. 

Placée sous le thème ’’alimentation animale au Cameroun, Defis, enjeux et solutions innovantes face à la covid-19 et au conflit ukrainien ’’, cette conférence a connu la participation des étudiants, des acteurs de la filière bovine et des partenaires de l’université pour une amélioration des pratiques de l’élevage et de la production.

Jean BESANE MANGAM

Réactions

« Je suis sûre que les recommandations issues de cette conférence permettront que ce soit l’Université de Ngaoundéré ou l’ESMV qui a participé et apporté une solution à ces crises concernant ces chaînes alimentaires »

Pr. Henriette Zangue Adjia, Directeur de l’École des Sciences et de Médecine Vétérinaire de l’Université de Ngaoundéré

L’université n’est pas déconnectée des questions de l’actualité, d’une part le covid-19 et d’autre part la guerre en Ukraine.  Aujourd’hui, l’école des sciences et de médecine vétérinaire s’inscrit dans la production animale. Cette conférence vient à juste titre pourquoi se rassure est ce que ces problèmes que nous avons dans l’actualité ne peuvent pas influencer cette chaîne et je suis sûre qu’après cette conférence nous aurons des recommandations et ces recommandations permettront que ce soit l’Université de Ngaoundéré ou l’ESMV pour pouvoir participer et apporter une solution à ces crises concernant ces chaînes alimentaires.

« Quand on conserve, c’est pour alimenter les animaux pendant la période de pénurie » 

Dr. Mekuiko Watsop Hippolyte, enseignant à l’ESMV

Vous savez que nous sommes dans le Grand Nord et cette région constitue le premier bassin de production des ruminants au Cameroun et des bovins en particulier. Nous sommes dans un système qui tend beaucoup plus vers l’extensif.  Les efforts de recherche à ce sujet s’orientent vers l’intensification de la production des ruminants au Cameroun surtout dans le Grand Nord. Pour passer à l’intensification des ruminants, ça sous-entend maintenir les animaux en stabulation continue et quand on maintient les animaux en stabulation continue, on doit leur apporter l’aliment nécessaire pour couvrir leurs besoins nutritionnels.  A cet effet, l’alimentation du bétail est à la base constituée du fourrage. On doit passer à la production du fourrage et de la conservation en vue d’alimenter les animaux. Aujourd’hui, nous avons Maxcare qui fait dans la complémentation de l’alimentation du bétail. Ce sont là juste des compléments du fourrage qui constitue l’aliment de base du ruminant. Ces compléments ne pourront en aucun jour remplacer la ration de base qui est le fourrage. Nous devons également inculquer la notion de culture et de conservation du fourrage pour la nutrition des ruminants aux éleveurs pour couvrir les besoins nutritionnels aussi bien en saison sèche qu’en saison pluvieuse.  Quand on conserve, c’est pour alimenter les animaux pendant la période de pénurie.  Avec ce partenariat, nous aurons donc des compléments qu’on pourra servir aux animaux en période de pénurie c’est-à-dire en saison sèche pour complimenter la ration de base qui est constituée essentiellement du fourrage.

« Nous leur recommandons de travailler de manière professionnelle parce que la profession vétérinaire aujourd’hui est mise en mal sur le terrain… »

Dr. Jean Marc Bagninbom, représentant Cameroun et Bénin de Traw nutrition

Nous avons jugé nécessaire avec notre partenaire sur le Cameroun de tisser un partenariat technique et professionnel avec les institutions qui exercent dans le domaine de l’élevage et de l’alimentation animale en particulier. Nous avons la capacité d’accompagner en termes d’équipement, en termes de stage et même en termes d’outils de terrain les performances aussi bien l’ESMV de Ngaoundéré dans ses établissements d’application et aussi pour les étudiants qui se retrouveront sur le stage. Nous pensons que cette visite a surtout pour but de donner de l’engouement et des bonnes pratiques professionnelles aux étudiants pour mieux faire au conflit qu’ils rencontreront sur le terrain notamment en cette période où le Cameroun traverse une forte pression sur le plan des matières premières et des coûts élevés qui sont liés aux fléaux mondiaux observés actuellement, covid-19 et de la guerre en Ukraine. 

C’est une mise à jour que nous apportons aujourd’hui pour mieux préparer les étudiants à faire face aux challenges qui les attendent sur le terrain. Nous leur recommandons de travailler de manière professionnelle parce que la profession vétérinaire aujourd’hui est mise en mal sur le terrain parce que beaucoup de personne qui n’ont pas l’approche technique nécessaire posent des actes sur le terrain et qui vont à l’encontre des bonnes pratiques et donc des mauvaises performances. 

En période de crise comme celle que nous traversons actuellement, nous devons potentialiser les matières premières locales. Il est question pour nous de ne plus rester figés mais d’apporter des innovations qui vont permettre de mieux exploiter les matières premières locales présentes dans chacune des localités en fonction des spéculations d’élevage que nous y rencontrons. Nous sommes là pour accompagner ces étudiants à acquérir les outils techniques qui pourront leur permettre d’adapter l’alimentation animale et de ne pas dépendre entièrement des importations des matières premières qui font problème aujourd’hui.

’’ The benefit i hope to see that we can better results from the Montbéliard caw imported by the government. They can reach genetic potential throught good nutrition, good veterinary.’’

Remco de Wall, Expert en alimentation des ruminants

We are visiting for the first time the University of Ngaoundéré and we expect to have interactions with the students and see how we can support them in developping the animal nutrition business but also for my side the ruminant side and to produce more milk in this fantastic area that has the perfect climate for diary production. The benefit i hope to see that we can better results from the Montbéliard caw imported by the government. They can reach genetic potential throught good nutrition good veterinary.  That we can produce better for the populations.

Propos recueillis par Jean BESANE MANGAM

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