Soudan du Sud : Une vaste campagne contre la rougeole lancée
Cette campagne vise à vacciner plus de 2,7 millions d’enfants contre cette maladie hautement contagieuse, et s’intègre à la distribution de suppléments de vitamine A et de vermifuge.
Le ministère de la Santé du Soudan du Sud s’est associé à différents partenaires, dont Gavi, l’Alliance du vaccin, l’UNICEF, et l’OMS, pour lancer dans tout le pays une vaste campagne de vaccination contre la rougeole. Elle vient à point nommé, en riposte aux récentes épidémies dont le pays a été victime suite à la baisse de la couverture vaccinale contre la rougeole liée à la pandémie. Selon les chiffres de l’OMS, les autorités sanitaires du Soudan du Sud ont signalé une épidémie de rougeole au cours de la période comprise entre janvier 2022 et le 1er février 2023, avec plus de 4 000 cas présumés et 46 décès à travers le pays. Le pays a mené plusieurs campagnes de riposte pour en atténuer l’impact sur la santé publique. Cette impulsion à l’échelle nationale est vitale car il faut que la couverture vaccinale atteigne 95 % pour freiner la transmission. « Le Soudan du Sud est actuellement confronté à une recrudescence des cas de rougeole. Ce virus hautement infectieux se manifeste par divers symptômes : fièvre, toux, maux de gorge et conjonctivite », a expliqué le Dr Fabian Ndenzako, représentant par intérim de l’OMS au Soudan du Sud. Et de poursuivre : « La campagne nationale va jouer un rôle crucial dans la réduction des maladies et des décès causés par la rougeole. L’OMS s’est engagée à aider le ministère de la Santé à améliorer l’immunité collective et atteindre une couverture de plus de 95 %, et à terme, éliminer ce virus du Soudan du Sud, conformément à l’objectif d’élimination de la rougeole ».
La campagne lancée consiste à vacciner à la fois dans des centres de vaccination fixes et dans des centres mobiles de proximité, avec la volonté d’atteindre tous les enfants, même ceux qui vivent dans les zones les plus reculées. La campagne de vaccination inclura également des initiatives de mobilisation communautaire pour informer la population de l’importance de la vaccination contre la rougeole. Pour préparer la campagne, le ministère de la Santé s’est efforcé de renforcer les compétences des agents de santé communautaires, tant pour mettre en œuvre la vaccination elle-même que pour lutter contre les réticences à l’égard du vaccin et mobiliser la population. « La vaccination des enfants est la meilleure façon, la plus efficace et la plus économique, de les protéger contre cette maladie mortelle. Ce qui est particulièrement important et innovant dans cette approche, c’est que nous ne réalisons pas seulement cette intervention sanitaire primordiale ; nous administrons aussi aux enfants une nutrition vitale et d’autres soins de santé essentiels », a reconnu Amy LaTrielle, Directrice Pays fragiles et en situation de conflit à Gavi, l’Alliance du Vaccin. Avant de poursuivre : « Nous sommes fiers d’aider le ministère de la Santé du Soudan du Sud en lui fournissant ce vaccin vital, en intégrant l’administration du vaccin aux autres services de santé importants et en renforçant la capacité globale du système de santé du pays ».
Malnutrition
En effet, La rougeole est une virale maladie extrêmement contagieuse, qui survient de manière saisonnière dans les zones d’endémie. Chez les enfants mal nourris et les sujets immunodéprimés, la rougeole peut entraîner de graves complications, notamment des cécités, des encéphalites, des diarrhées sévères, des otites et des pneumonies. Les épidémies de rougeole sont particulièrement dangereuses dans les pays comme le Soudan du Sud, où la malnutrition et l’affaiblissement de leur système immunitaire rendent les enfants particulièrement vulnérables. Cette campagne coïncide avec la Semaine africaine de la vaccination 2023, pour laquelle les gouvernements, les acteurs de la santé et les partenaires se sont engagés à travailler ensemble pour combler le retard pris dans la vaccination des enfants, suite aux perturbations causées par la pandémie, les conflits, les déplacements de population et la désinformation croissante sur les vaccins.
Divine KANANYET/gavi.org