Santé mentale : Les PAMME stabilisées et évaluées.

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Caroline Ngando, responsable des soins au Village de l’amour (VDA), infirmière spécialisée en santé mentale, a effectué ce 24 aout 2024, une descente communautaire dans les arrondissements de Yaoundé 6, 7 et 4, afin d’évaluer la prise en charge médicale et psychologique des malades stabilisés du VDA.

 « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », Matthieu 22.39. J’ai eu la chance et le privilège de vivre cet amour entre le personnel bénévole du Village de l’amour et les personnes atteintes de maladies mentales et errantes (PAMME) stabilisées. C’est sous un climat capricieux ce samedi 24 aout 2024 que les reporters du groupe Echos-santé et l’équipe médicale bénévole du Village de l’amour (VDA) ont effectué une descente communautaire dans l’arrondissement de Yaoundé 6, 7 et 4. Sandrine Ngono, agent public à la direction des ressources humaines du ministère de l’Administration territoriale, nous a accueillis dans son domicile au carrefour Biyem-Assi, dans le 6e arrondissement de Yaoundé.

C’est avec un sourire de banane et une joie immense que la dame de plus de 30 ans révolue s’est jetée dans les bras de « Mama Ngando », comme les PAMME l’appellent affectueusement. La jolie dame, à la couleur d’ébène a partagé avec nous son séjour au Village de l’amour. Une expérience inédite. Dans la maladie, elle a perdu son emploi, et après sa prise en charge, elle a retrouvé sa santé et sa fonction au ministère de l’Administration territoriale. Grâce à son revenu mensuel, elle a pris un studio moderne, où elle prend en charge sa grande sœur, ses neveux et sa maman. Mais une inquiétude demeure, la disponibilité permanente des médicaments. « Michèle était particulièrement agressive, elle a mis longtemps dans cet état. Soins,  traitement, amour, soutien, patience comme tout le reste, ils se stabilisent », explique Dr Laure Menguene.

Après cette expérience heuristique, la caravane du jour s’est ébranlée vers le 7e arrondissement de la ville de Yaoundé. Michèle Ayissi, ex pensionnaire au Village de l’amour du 28 août 2022 au 28 août 2023, nous accueille dans ses bras. Une beauté lumineuse, au sourire étincelant, Michèle Ayissi. Cette jeune fille de 26 ans a retrouvé sa santé après un séjour médical au Village de l’amour. La « miss du village de l’amour » est restauratrice, elle travaille. Michèle Ayissi remercie mille fois l’équipe bénévole du Village de l’amour pour la prise en charge et l’accompagnement psychologique et socio-éducatif.

La descente communautaire s’est achevée dans le 4e arrondissement de la ville de Yaoundé, à Awae Escalier, plus précisément à l’école Les Cocotiers. L’homme à la parole facile, Bomba Bilongo Zacharie, commerçant à Awae dans le 4e arrondissement de la ville de Yaoundé, nous a fait le storytelling de son passage au VDA. Il a ressassé le contexte dans lequel il est tombé malade, sa prise en charge et son intégration en communauté. Sa mère, « maman Tsama », a écrasé quelques gouttes de larmes lors de son témoignage. Les témoignages de personnes ayant bénéficié d’une prise en charge communautaire de leur maladie mentale sont précieux pour comprendre l’impact de cette approche sur leur quotidien.

Toute sa famille était émue. C’est dans cette condition que les bénévoles marchent pour gérer à domicile les PAMME stabilisées dans les 7 arrondissements de la ville de Yaoundé. « On se débrouille avec les moyens de bord, comme vous avez vu. Pas de voiture, avec tous les aléas. Nous allons souvent dans un arrondissement, une trentaine. Pour la réinsertion, parfois les équipes cherchent avec eux toute la journée les familles », Dr Laure Menguene, psychiatre sous-directeur de la santé mentale au ministère de la Santé publique. C’est ça la maladie mentale. Ces personnes doivent être secourues, soutenues comme tous les malades. Les conditions de travail de ce personnel sont difficiles, ce sont justement ces émotions, ces instants qui les maintiennent. La guérison d’une maladie mentale est un processus unique pour chaque individu et dépend de nombreux facteurs, notamment le type de trouble, la gravité, les traitements disponibles et le soutien social. Un diagnostic correct permet d’adapter le traitement et d’offrir les meilleurs soins. L’objectif est de réintégrer la vie quotidienne et professionnelle. De nombreuses maladies mentales nécessitent un suivi régulier pour prévenir les rechutes. Il est important de noter que la guérison complète n’est pas toujours possible, mais une amélioration significative des symptômes et une meilleure qualité de vie sont souvent atteintes.

Elvis Serge NSAA

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