Dr Hemes Nkwa
« Lutter contre la désinformation scientifique en Afrique centrale : un défi pour la société civile et l’État »
Dans un contexte où les fausses informations prolifèrent sur les réseaux sociaux et les médias, la lutte contre la désinformation scientifique est devenue une priorité pour la santé, l’environnement et les technologies. Le Dr Hemes Nkwa, médecin épidémiologiste et présidente de l’association Youth for Health and Development of Africa (YOHEDA), nous explique les raisons qui ont motivé l’organisation d’une conférence sur ce thème et les attentes de cette conférence qui réunit des acteurs de la société civile, des médias et de l’État.
Qui est le Dr Hemes Nkwa ?
Je suis le Dr Hemes Nkwa, médecin épidémiologiste de terrain et fact-checkeuse de santé, présidente de l’association Youth for Health and Development of Africa (YOHEDA).
Pourquoi organisons-nous cette conférence?
Merci beaucoup d’être là. Aujourd’hui, Youth for Health and Development of Africa (YOHEDA), en collaboration avec ses partenaires canadiens de la francophonie, organise cette conférence sur la lutte contre la désinformation scientifique en Afrique centrale.
Parce que nous nous rendons compte qu’actuellement, au 21e siècle, nous vivons à l’ère de l’information à grande vitesse et malheureusement, dans cette information à grande vitesse, toutes les informations ne sont pas vraies. Il y en a qui sont fausses et qui peuvent avoir des conséquences très graves et désastreuses sur la science, la santé, l’environnement et les technologies. L’idée de cette conférence est de vraiment tirer la sonnette d’alarme sur les risques que l’on encourt lorsqu’on fait face à la désinformation scientifique, de rappeler aux différentes parties prenantes l’importance de ces enjeux et aussi de pouvoir trouver ensemble des solutions efficaces pour lutter contre cette désinformation qui est de plus en plus courante dans notre contexte.
Quels sont les objectifs de cette conférence? Quelles sont vos attentes?
Nous sommes en collaboration avec l’agence de la science presse au Québec, l’association Journalisme et Citoyenneté en France et l’organisation internationale de la francophonie dans le cadre d’un vaste programme pour lutter contre la désinformation scientifique. Dans le cadre de ce programme, il y aura des formations qui seront mises à disposition des professionnels des médias, des acteurs du digital, mais également des étudiants et des personnes qui sont intéressées par les questions de lutte contre la désinformation scientifique, ainsi que l’organisation de cette conférence et d’autres événements qui sont attendus.
Les objectifs de cette conférence sont de vraiment sensibiliser le public de façon générale sur l’importance de lutter contre les fausses informations en santé, en environnement, en technologie, et d’avoir des solutions concrètes pour barrer la route à ce fléau.
Un objectif important de cette conférence est la signature d’un engagement collectif, d’une déclaration de lutte contre la désinformation scientifique en Afrique centrale, qui sera un engagement de plusieurs acteurs de la société civile pour lutter contre la désinformation scientifique, non pas seulement de façon théorique, mais aussi de façon concrète à travers des actions fortes qui seront prises après cette conférence.
Nous appelons à l’engagement de tout un chacun. Nous remercions les médias qui sont là aujourd’hui nombreux, ainsi que les différents acteurs de la société civile qui sont avec nous et l’État du Cameroun qui est représenté à travers plusieurs ministères, ainsi que les partenaires au développement.
Va-t-il se manifester le rôle de l’État ou alors son implication?
Déjà, il faut dire que l’État est partie prenante de l’organisation de cet événement. Il y aura des présentations qui seront effectuées par des représentants du ministère de la Santé publique et d’autres ministères, comme le ministère de la Jeunesse également. À la suite, lorsque nous allons avoir la déclaration, nous allons nous assurer de la faire parvenir à plusieurs ministères, notamment le ministère de la Communication également.
Nous allons travailler pour que les engagements qui seront pris à la fin de cette conférence puissent être mis en œuvre en collaboration avec les différents ministères, mais pas seulement, également avec les différents partenaires au développement, nos partenaires stratégiques et surtout les professionnels des médias que vous êtes, l’ensemble de la société civile, les jeunes et les étudiants qui sont tous concernés par ces questions de lutte contre la désinformation scientifique.
Propos recueillis par Elvis Serge NSAA
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