Menstruations 1 femme sur 2 souffre des règles douloureuses

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Les règles douloureuses (dysménorrhées) sont des troubles gynécologiques qui touchent environ 50% de la gent féminine. Ces douleurs deviennent parfois incommodantes pour 5 à 15% d’entre elles et peuvent être source de complication.

Vomissements, diarrhées, courbatures, fièvre et sans oublier les douleurs au bas ventre sont les maux qui accablent la moitié des femmes durant leur période menstruelle. Tatiana N., âgée de 18 ans, n’a pas pu se rendre à son centre d’examen du baccalauréat. « J’avais des difficultés à me lever du lit à cause des douleurs dans mon bas ventre et des vertiges car je ne réussissais pas à manger », se confie Tatiana. « J’ai bu toutes sortes de traitements, que ce soit des anti-inflammatoires ou même des tisanes », ajoute-t-elle. Les règles douloureuses ont pour nom scientifique dysménorrhée qui signifie « écoulement des règles difficile ». Les dysménorrhées arrivent relativement fréquemment surtout à la puberté et à l’approche de la ménopause. Des caillots ou des morceaux de tissus sanglants provenant de la paroi de l’utérus peuvent être expulsés de l’utérus, ce qui provoque les douleurs.

La dysménorrhée secondaire est due à un trouble gynécologique. Les douleurs des règles qui surviennent plus tard chez la femme adulte peuvent être liées à une endométriose, maladie qui touche plus d’une femme sur 10. « Malheureusement on ne soigne pas l’endométriose car c’est la localisation du tissu endométrial (tissu qui fabrique les règles) en dehors de l’endomètre. Ça peut se localiser partout, même dans les poumons par exemple. Si ça se retrouve dans un organe aussi important, on ne pourra pas le retirer parce qu’on veut soigner l’endométriose », explique le Dr Sandrine Ebude, gynécologue obstétricienne.

L’endométriose constitue un facteur de risque de grossesse extra-utérine. Elle n’est pas une fatalité et peut être prise  en charge efficacement. L’infection génitale chronique, des troubles ovariens, l’adénomyose, le fibrome utérin, le kyste ovarien et l’infection génitale sont d’autres pathologies pouvant être la cause des dysménorrhées. « L’endométriose n’est pas signe de stérilité. 30 à 40% des femmes souffrant d’endométriose peuvent avoir des difficultés de conception. Elle souffre donc d’infertilité et non de stérilité, car la stérilité renvoie à l’incapacité totale de concevoir. Pourtant il existe des traitements pour atténuer les symptômes de l’endométriose », explique-t-elle.

On distingue aussi la dysménorrhée primaire qui renvoie aux règles douloureuses sans complications gynécologiques. Si les douleurs s’intensifient au cours du temps, une autre cause doit être envisagée : une anomalie congénitale comme un hymen non perforé ou une malformation du col de l’utérus. C’est le type de dysménorrhée le plus fréquent. Elle touche plus de 50% des femmes et est assez grave dans environ 10% des cas. Elle est plus susceptible d’apparaitre vers la fin de l’adolescence et au début de la vingtaine. Heureusement pour certaines femmes, ce trouble s’amenuise avec l’âge, particulièrement après une grossesse. Elle peut parfois entrainer une invalidité pendant de courtes périodes de temps, mais elle n’est pas dangereuse.

Les douleurs des règles s’atténuent au fil des mois et sont soulagées par un traitement antalgique ou anti-inflammatoire. La pilule contraceptive, à base d’œstrogènes et de progestérone, constitue un bon moyen de lutte contre la dysménorrhée. Les femmes qui éprouvent des douleurs menstruelles devraient consulter un médecin afin d’établir s’il y’a une cause sous-jacente qui peut provoquer une dysménorrhée secondaire.

Liliane NKODO (stg)            

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