Ce 26 novembre 2020, marque le début de la campagne nationale de déparasitage contre les vers intestinaux en milieu scolaire. Dans la région du Nord, les villes de Lagdo, Guider et Poli constituent les foyers des vers intestinaux. À l’occasion de cette vaste campagne de déparasitage, nous faisons l’état des lieux et les actions entreprises par le Ministère de la Santé Publique pour en découdre avec ce fléau.
Selon les statistiques du Ministère de la Santé Publique au Cameroun en 2010, on estime à plus de deux millions de personnes parasitées par la bilharziose et plus de cinq millions d’autres vivants dans les zones à risque. Les enfants constituent le groupe le plus vulnérable, ainsi que les pêcheurs et les agriculteurs.
Dans les villes de Lagdo, Guider et Poli, de nombreux cas de vers intestinaux ont été identifiés chez les enfants en âge scolaire. Cette situation s’explique par les comportements à risque tels que, << la baignade ou la lessive dans les rivières et les lacs, la pêche dans les eaux douces, la culture dans les zones marécageuses. Aussi, manger sans se laver les mains… >>, selon Gilbert KUDLOUABE /Point Focal Maladies Tropicales Négligées (MTN) /DRSP-NORD.
Au Cameroun en général, et dans les villes de Guider, Lagdo et Poli, trois (03) espèces de schistosomiase, parasites de l’homme sévissent. Il s’agit de la bilharziose uro-génitale, bilharziose intestinale et enfin rectale. Sur le terrain, plusieurs actions sont menées pour contrecarrer l’évolution des vers intestinaux et la bilharziose. En plus des campagnes de déparasitage de grande masse, le Ministère de la Santé Publique et ses partenaires au développement multiplient d’autres stratégies toutes aussi importantes. On peut citer entre autre, la formation des formateurs centraux sur la supervision de la mise en œuvre des différentes campagnes de déparasitage et celle des sectorielles à savoir les Ministères de l’Éducation de Base et des Enseignements Secondaires, le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille, et enfin les Collectivités Territoriales Décentralisées. Des actions qui ont déjà porté du fruit sur le terrain. « De façon globale, le taux de prévalence des vers intestinaux a considérablement baissé chez les enfants en âge scolaire. Plus précisément dans certaines régions, ce taux est passé de 91% en 1985 à environ 10% en 2011 et 2019. Entre 2006 et 2009, c’était plus de cent vingt-deux millions de personnes concernées par les vers intestinaux », souligne Gilbert KUDLOUABE /point Focal MTN/DRSP-NORD.
La bilharziose et les Helminthiases intestinales sont aujourd’hui un problème de santé publique dans notre pays. Majoritairement identifiés chez les enfants en âge scolaire, ces vers intestinaux ont des conséquences graves sur la vie des individus et leur développement. Les complications les plus connues sont le blocage de l’intestin grêle par les vers et très souvent la mort. La campagne nationale de déparasitage débutée ce 26 novembre, est une occasion en or que les parents doivent saisir, pour assurer un avenir radieux à leurs progénitures.
Agnès MOBÉ