Le Président de la fédération camerounaise de handball, président de club et directeur de ressources humaines dans une entreprise multinationale parle des enjeux du Conseil d’administration tenu le 1er mars 2024 à la Fédération camerounaise de handball, mais aussi des défis de l’année 2024.
Premier conseil fédéral de l’année à la fédération camerounaise de handball, rétrospective sur l’année 2023. Etait-elle une année dense en activité ? Quel bilan pour quels résultats ?
Ma toute première année à la tête de la fédération, nous avons organisé un grand championnat qui a été très long, précédé d’abord par des formations des entraineurs, des formations des arbitres. Et après, nous avons organisé ce championnat intégral, qui a épuisé toute la famille du handball. L’élément assez important est ce partenariat avec la Fédération française et la venue de quelques spécialistes de cette grande fédération, ici au Cameroun. Nous avons réalisé un audit, jusque-là, nous attendons un résultat pertinent.
Au-delà des comptes, c’est le handball camerounais en général, l’état de lieu, un véritable diagnostic. Quelles peuvent être les retombées de ce partenariat entre la fécahand et la fédération française de handball, en termes de développement des infrastructures, de formation, d’encadrement et de placement de nos talents dans les écoles en France.
Nous sommes allées au championnat du monde féminin. Nous avons été invités en France pour un tournoi international, où il y avait l’équipe de France, la Corée du Sud et le Sénégal. Ensuite, dans les jours, qui viennent, il y aura une formation des formateurs, une formation des arbitres, une formation des dirigeants sportifs. Nous avons hérité d’une machine qu’il faut vraiment transformer. Aujourd’hui, en dame, nous sommes n°2 en Afrique. Mais, si on ne fait pas attention, on risque de reculer. Le grand changement aujourd’hui, ce sont les joueuses binationales au Sénégal, au Cap-Vert. Mais le handball ne se joue pas dans leur pays, mais ils ont des équipes féminines très compétitives parce qu’ils ont des joueurs et des joueuses qui évoluent en Europe dans les grands clubs.
Ici au Cameroun, nous n’avons pas ça. Ce que nous avons, ce sont les joueurs qui évoluent ici au niveau du championnat camerounais. Nous arrivons à accrocher le sommet du handball africain. Ce qui veut dire que, notre handball se faisant au Cameroun, on va progresser. Chez les hommes, c’est la même chose.
Nous sortons-là, de 24e à 10e, lors de la CAN de handball, qui s’est passée en Égypte. Ça augure des avancées. Nous aussi, nous faisons aujourd’hui appel à nos binationaux. C’est l’objectif vraiment majeur cette année pour Dame, c’est d’aller gagner la CAN à Kinshasa.
C’est un mandat transitoire. Vous gérez jusqu’à la fin des Jeux olympiques, pour qu’il ait les élections à la fédération. Quels sont vos nouveaux défis actuellement ?
Notre défi, aujourd’hui, c’est d’améliorer le classement en dames. L’autre défi demeure la formation des entraineurs. Aujourd’hui, la confédération a pris les décisions et ne peut s’asseoir sur le banc de touche que ceux qui doivent avoir le badge A. À l’équipe nationale, il faut que ce soit des personnes qui ont la licence A, en club, c’est la licence B. Au Cameroun, nous n’avons que 2 entraineurs qui sont en licence A. Nous avons 0 en licence B. Donc, ce fossé, il faut déjà rattraper ça. Et puis, à travers toutes les formations qui auront lieu cette année, nous allons dynamiser le handball à la base.
En même temps, on doit jouer sur le plan national, dans toutes les catégories ?
Absolument, je vous donne rendez-vous au mois de mai, challenge trophy en handball, junior, cadette. Il y aura cette coupe d’Afrique des nations à Kinshasa, et avant ça, il aura la coupe d’Afrique des clubs champions ici au Cameroun. Un autre défi du handball camerounais, c’est de faire en sorte que cette histoire d’exode des joueurs s’arrête. Parce que, nous ici au Cameroun, nous formons, mais les autres ne forment pas, mais après, ils veulent des joueurs qui vont aller livrer les compétitions internationales.
Est-ce que cette tendance ne vous interpelle pas à offrir un championnat de qualité et surtout des conditions idéales, ce qui va permettre de garder nos meilleurs talents. S’ils vont dans certains pays africains, c’est parce qu’ils sont mieux traités là-bas ?
L’année dernière, il y avait 13 équipes en hommes et 10 équipes en dames, ici au Cameroun. Au Cameroun, il y a des dirigeants qui créent des équipements et les enfants s’en vont parce que, ici au Cameroun, peut-être sur le plan financier, il n’y a pas grand-chose.
Propos retranscrits par Elvis Serge NSAA