Accident vasculaire cérébral : Un ennemi silencieux qui frappe en plein cœur le monde
Selon l’Organisation mondiale de la santé, chaque année, 15 millions de personnes font un accident vasculaire cérébral : 5 millions d’entre elles meurent et 5 millions souffrent d’une incapacité permanente, ce qui représente un poids pour la famille et la communauté. A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’accident vasculaire cérébral célébrée 29 octobre 2024, nous vous proposons de découvrir les facteurs de risque de cette maladie et les mesures à prendre pour la prévenir et la soigner.
L’AVC est rare chez les moins de 40 ans et, s’il survient, c’est principalement à cause de l’hypertension artérielle. Il frappe cependant près de 8 % des enfants atteints de drépanocytose. L’hypertension et le tabagisme sont les deux grands facteurs de risque modifiables. Sur dix personnes décédées d’un AVC, quatre auraient pu être sauvées si leur tension avait été maîtrisée. Chez les plus de 65 ans, 40 % des décès par AVC sont liés au tabagisme. La fibrillation atriale, l’insuffisance cardiaque et la crise cardiaque sont d’autres facteurs de risque importants.
Diddi Fadimatou, 40 ans et mère de trois enfants, en sait quelque chose. Atteinte d’accident vasculaire cérébral (AVC) il y a huit ans, elle a vu sa vie basculer. Paralysie de la partie gauche du corps, difficultés pour manger, marcher et s’exprimer… Le quotidien était devenu un véritable calvaire. Grâce à une prise en charge médicale adaptée, incluant des séances de kinésithérapie, une alimentation équilibrée et une rééducation progressive, Diddi a réussi à retrouver une certaine autonomie. Elle marche désormais avec une béquille, mange seule et communique normalement. A l’occasion de la célébration de la journée mondiale de l’AVC ce 29 octobre 2024, elle a voulu partagé avec le reporter du quotidien Echos-Santé, son calvaire.
Malgré ces progrès, la famille de Diddi a rapidement été confrontée à des difficultés financières. « Les traitements médicaux étant coûteux et les résultats parfois incertains, ils ont décidé de se tourner vers la médecine traditionnelle. Pendant quatre ans, ils ont consulté différents marabouts, espérant un miracle. Mais la situation n’a pas évolué. « Nous avons tout essayé », confie le mari de Diddi. « Les hôpitaux, les médicaments, même ceux venus d’Allemagne. Rien n’y a fait. Nous avons dû retirer notre fille de l’école pour s’occuper de ma femme. C’est très difficile de concilier travail et soins ».
« Pour garder espoir de voir Diddi retrouver la santé, son mari Abdoulaye préfère se tourner vers les tradi-praticiens. J’essaie également de travailler avec la médecine naturelle. Ils viennent de Banyo, de Ngaoundéré et même du Nigeria. Pour moi, la santé de ma femme est la priorité absolue », ajoute Abdoulaye.
Si la priorité du mari de Diddi est de soigner son épouse, il est important de rappeler que les hôpitaux camerounais sont équipés pour traiter les AVC. « En réalité, pour traiter un AVC, il faut tout d’abord établir un diagnostic précis. Cela nécessite un centre d’imagerie équipé d’un scanner, voire d’une IRM. Ces examens permettent de déterminer le type d’AVC : hémorragique ou ischémique, car les traitements sont très différents dans chaque cas », explique le Dr Karl, médecin à l’hôpital de district d’Odza.
L’accident vasculaire cérébral (AVC) correspond à une interruption de l’apport en sang, et donc en oxygène, vers le cerveau. Cette interruption, qui peut être brève ou prolongée, entraîne un dysfonctionnement de certaines zones cérébrales. Plusieurs facteurs peuvent favoriser l’apparition d’un AVC. L’athérosclérose, une maladie caractérisée par l’accumulation de plaques de graisse dans les artères, est un facteur de risque majeur, notamment en cas d’hypertension artérielle. Ces plaques peuvent se rompre et former des caillots qui obstruent les vaisseaux cérébraux, entraînant ainsi un AVC. L’âge, certains facteurs génétiques et d’autres maladies peuvent également augmenter le risque.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, chaque année, 15 millions de personnes font un accident vasculaire cérébral : 5 millions d’entre elles meurent et 5 millions souffrent d’une incapacité permanente, ce qui représente un poids pour la famille et la communauté. L’AVC est rare chez les moins de 40 ans et, s’il survient, c’est principalement à cause de l’hypertension artérielle. Il frappe cependant près de 8 % des enfants atteints de drépanocytose. L’hypertension et le tabagisme sont les deux grands facteurs de risque modifiables. Sur dix personnes décédées d’un AVC, quatre auraient pu être sauvées si leur tension avait été maîtrisée. Chez les plus de 65 ans, 40 % des décès par AVC sont liés au tabagisme. La fibrillation atriale, l’insuffisance cardiaque et la crise cardiaque sont d’autres facteurs de risque importants. L’incidence de l’AVC baisse dans de nombreux pays développés, ce qui est en grande partie dû à l’amélioration de la lutte contre l’hypertension et à la réduction de la consommation de tabac. En valeur absolue, le nombre d’accidents vasculaires cérébraux continue toutefois d’augmenter du fait du vieillissement de la population.
Dans un article scientifique intitulé : « Approches stratégiques sur la prévention des AVC au Cameroun », des docteurs Daniel Gams Massi et de Yacouba N Mapoure, 70% des patients AVC souffrent d’hypertension artérielle, 80% des patients hypertendus ne sont pas sous traitement ou n’ont pas un contrôle optimal des chiffres tensionnels, 5% de la population adulte souffre de diabète, mais ce chiffre est probablement sous-estimé. 80-90% des AVC sont évitables selon la World Stroke Organisation, la mise en place d’un programme national de lutte contre les AVC est nécessaire
La prévention des AVC au Cameroun passe par la lutte contre les facteurs de risque cérébrovasculaires, la formation des médecins et du personnel médical, et la mise en place d’un programme national de lutte contre les AVC. Cela pourrait contribuer à réduire significativement l’impact de cette affection neurologique sévère au sein de la population camerounaise.
Pour prévenir l’AVC, il est essentiel de prendre soin de sa santé. Une alimentation équilibrée, la pratique régulière d’une activité physique, le contrôle de la tension artérielle et des consultations médicales régulières sont des mesures préventives efficaces.
Il est important de réagir rapidement en cas de suspicion d’AVC. Chaque minute compte. Les symptômes peuvent varier mais incluent souvent une faiblesse d’un côté du corps, des troubles de la parole, une perte de vision ou des maux de tête intenses. En cas de doute, il faut appeler immédiatement les secours et transporter la personne à l’hôpital. Il est illusoire de croire que l’AVC est dû à des causes mystiques. C’est une maladie qui a des causes bien identifiées et qui peut être traitée efficacement si elle est prise en charge rapidement. Les hôpitaux disposent des moyens nécessaires pour diagnostiquer et traiter les AVC. Il est donc primordial de consulter un médecin dès l’apparition des premiers symptômes.
Elvis Serge NSAA et Mohaman BELLO Stg
Pour en savoir plus : Le Vaccin : Arme coloniale, Eldorado commercial ou Bouclier sanitaire ?
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