Les spécialistes de la santé se sont retrouvés le 25 novembre dernier à la salle des actes de la mairie de ville de Ngaoundéré à l’effet de présenter l’état de la question. Les chiffres des services de néonatalogie de l’hôpital régional de Ngaoundéré donnent froid au dos malgré les efforts fournis par l’État et ses partenaires dans la prise en charge des enfants prématurés.
Le mois de novembre est considéré comme le mois de la prématurité. Il est question au cours de celui-ci d’évaluer le niveau de prise en charge de ces enfants nés avant terme. Dans la région de l’Adamaoua, naissent chaque mois des enfants prématurés qui sont immédiatement par les services de néonatologie et de pédiatrie de l’hôpital régional de Ngaoundéré.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), on dénombre environ 15 millions de nouveaux nés prématurés dans le monde, près de 5 bébés sur 10 meurent et la principale cause est la prématurité. Au Cameroun, chaque année, près de 21000 bébés meurent avant 1 mois de vie, parmi eux, environ 6000 meurent pour prématurité.
L’hôpital régional de Ngaoundéré abrite un service de néonatologie fonctionnel depuis 2015. De 2015 à 2017, il a reçu 432 nouveaux nés parmi lesquels 75 prématurés. Les chiffres de 2018 font état de 420 nouveaux nés enregistrés pour 89 prématurés. En 2019, le service a enregistré 740 nouveaux nés pour 118 prématurés, soit 102 guéris et 16 décès. A la date du 25 novembre 2020, 192 prématurés déjà enregistrés, soit 180 guéris et 12 décès.
Depuis juillet 2019, l’ONG Fondation Kangourou Cameroun a ouvert une unité de prise en charge des enfants prématurés et des petits poids de naissance afin de sauver les enfants selon la méthode mère kangourou. La collaboration entre ces deux entités a permis de sauver des enfants prématurés et des petits poids à la naissance. Avec l’appui de cette organisation, 212 enfants prématurés ont été reçus dont 184 guéris et 28 décès soit un pourcentage de 36,7% de guérison.
Ces chiffres présentés aux populations en présence du délégué régional de la santé publique de l’Adamaoua visent non seulement à montrer la gravité de la situation, mais aussi à susciter une meilleure adhésion des habitants à la prise en charge des enfants prématurés et petits poids de naissance. « Je voudrais remercier et encourager particulièrement l’équipe dirigée par le chef service de pédiatrie de l’Hôpital Régional de Ngaoundéré pour le travail réalisé depuis le début des activités dédiées à ce mois de la prématurité », souligne le Dr. Mamoudou, directeur de l’Hôpital Régional de Ngaoundéré.
Selon le Dr. Hermine Moutchou, de la Fondation Kangourou Cameroun, la méthode mère Kangourou est une technique qui consiste à porter l’enfant prématuré près de la poitrine de la maman à l’aide d’un dispositif en tissu conçu à cet effet. Cela permet alors de maintenir une bonne température de l’enfant et de l’allaiter en même temps. En dehors de la maman, le père, les grands frères et grandes sœurs peuvent également porter l’enfant, le but étant de maintenir une température assez bonne pour mettre l’enfant à l’abri du froid, principal danger des prématurés.
Satisfaction
De nombreux parents des enfants prématurés ont fait le déplacement de la mairie de la ville de Ngaoundéré pour venir témoigner leurs reconnaissances au service de pédiatrie et de néonatologie de l’hôpital régional de Ngaoundéré. « Je suis satisfait du service. Mon enfant est né prématuré et je suis allé à l’hôpital régional et on l’a mis à la couveuse et j’ai aussi bénéficié de la méthode mère. L’enfant est né le 28 février 2019. L’enfant a bénéficié de tous les soins nécessaires. Aujourd’hui, il se porte bien », témoigne Yaya Ousmanou, parent.
Pour une meilleure prise en charge des enfants prématurés au niveau régional, d’autres unités de prise en charge ont ouvertes dans les centres de santé intégrée de Sabongari, Boumdjére et l’hôpital de district de Dang.
Jean BESANE MANGAM