Adamaoua: Les maires face aux défis de la santé
Les maires des 21 communes de l’Adamaoua se sont réunis ce lundi à Ngaoundéré pour discuter des transferts de compétences en matière de santé. Le constat est clair : les défis sont nombreux.
“Nos communes sont souvent isolées et manquent cruellement de personnel”, a souligné Awal Mohamadou, maire de Ngan-ha. “Les besoins en matière de centres de santé et d’équipements sont immenses.” Comme lui, Hamadjouldé Djidda, maire de la Commune de Mayo-Baleo, les pouvoirs font beaucoup dans le secteur de la santé. ”Nous avons des besoins, mais les pouvoirs publics ont commencé à apporter des débuts de solutions. Nous sommes confiants que d’ici quelques années, ces problèmes seront un lointain souvenir’‘.
Ces difficultés ont été au cœur des échanges. Le Dr. Hassan Ben Bachir, directeur de la promotion de la santé au Minsanté a insisté sur la nécessité de clarifier les rôles de chacun pour une meilleure coordination.
46 milliards FCFA investis.
À l’échelle nationale, plus de 46 milliards de FCFA ont été alloués à ces transferts. Les communes apportent déjà leur contribution en construisant des infrastructures, en équipant les centres de santé et, dans certains cas, en recrutant du personnel.
“Le recrutement du personnel est une compétence essentielle au niveau communal”, a précisé Dr. Ben Bachir. “Les maires sont les mieux placés pour identifier les besoins spécifiques de leur population.”
Cette décentralisation de la santé est une étape importante dans la réforme du système de santé camerounais. Elle vise à améliorer l’accès aux soins dans les zones les plus reculées.
Jean Besane Mangam
RÉACTIONS
L’exercice de transfert de compétences au ministère de la Santé, comme je l’ai dit dans mes propos, est inscrit dans notre système de santé à travers la participation communautaire. Cette participation communautaire, évidemment, elle est présente depuis la création des districts de santé, mais elle est remise au goût du jour à travers justement les différents actes qui proclament la décentralisation dans notre pays. Et je peux vous dire que cela se passe évidemment de manière harmonieuse, puisqu’on va dire pratiquement nous sommes à 2,5 milliards de ressources transférées de manière globale sur l’échiquier national. Les différentes communes ont la lattitude d’apporter leur appui au système de santé à travers des constructions, équipements, des formations sanitaires et parfois le recrutement du personnel. Ce recrutement du personnel qui a fait l’objet du débat tout à l’heure. Et davantage relégué au niveau de la gestion des communes, parce qu’on pense que c’est à eux d’identifier davantage les meilleurs appuis que peut leur apporter un personnel de santé. Maintenant, il y a des problèmes. Cela ne se fait pas évidemment de manière harmonieuse partout, puisque, comme on l’a signalé, il y a des communes où les procédures, si c’est un autre procédure, n’ont pas pu être respectées. Néanmoins, nous y travaillons avec eux et cette session aujourd’hui vient justement dans le cadre d’un renforcement des capacités des maires et des communes, non seulement à la compréhension du système de santé et à ses missions, mais aussi à placer sur l’échiquier du système de santé leur appui, de façon à évidemment atteindre les objectifs de la couverture santé universelle. Cela se passe avec le lancement du collecte de données. Je ne sais pas comment ça va se passer sur le terrain, concrètement. Il y a un certain nombre d’informations que nous souhaitons avoir, évidemment, de la base, puisque nous sommes là environ pour une semaine.
Ces informations, normalement, devraient nourrir, non seulement le cadre de partenariat que nous avons en tant qu’État, système de santé et les maires, mais aussi davantage à la compréhension des différents problèmes que rencontrent ces maires, pour que, évidemment, le système de santé puisse en bénéficier, mais que les populations qui sont les premiers bénéficiaires des soins de santé primaires au niveau de nos formations sanitaires puissent aussi en bénéficier. Je dois dire que cet exercice qui va s’achever dans les prochains jours, dont les résultats seront partagés, doit être le reflet, évidemment, de la réalité que vit chaque commune. Chaque individu dans sa communauté est pris individuellement, mais aussi la communauté tout entière autour des communes qui, évidemment, nous pensons au niveau du système de santé que les élus locaux représentent davantage. Je peux vous rassurer que cet exercice avait été conduit il y a déjà deux ans, avec des résultats assez parlants, qui nous ont permis, justement, aujourd’hui, vu que la décentralisation en ce qui concerne le ministère de la Santé, elle est effective et c’est une réalité. Et les maires, justement, bénéficient de l’accompagnement des districts de santé qui sont nos unités opérationnelles pour, comme je le disais tantôt, que les centres de santé puissent, justement, conduire la couverture santé universelle que nous tous nous appelons de nos vœux.
Propos recueillis par Jean Besane Mangam
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