Amélioration de la santé : Comment limiter l’impact de l’environnement sur la santé

C’est l’une des problématiques abordées pendant les Premières journées scientifiques en santé-environnement organisées par la Faculté de médecine et des sciences biomédicales de l’Université de Yaoundé I.

Attirer l’attention du public sur l’importance des facteurs environnementaux et les mesures de prévention pouvant être adoptées pour supprimer leurs effets néfastes sur la santé ; susciter et inciter les étudiants à mener des études visant à faire davantage connaitre l’impact de l’environnement sur la santé et les ouvrir à des perspectives nouvelles au terme de leur formation afin de les rendre plus compétitifs sur le marché de l’emploi… ce sont entre autres objectifs des premières journées scientifiques en « santé et environnement ». Les activités organisées par la Faculté de médecine et des sciences biomédicales (Fmsb) de l’Université de Yaoundé I ont démarré le 03 avril 2023 et ce, jusqu’au 08 du mois courant.

A l’amphi 700 de la Fmsb de l’Université de Yaoundé I, hier 04 avril 2023, la salle était bondée d’étudiants. Tous attentifs, certains n’hésitaient pas de prendre note à chaque explication du Pr Joseph Kamgno qui entretenait les futurs personnels de santé sur « l’épidémiologie des affections environnementales, résurgences des zoonoses, épidémies et pandémies ». Ici, il est question de dégager les facteurs de risques environnementaux et les maladies qui en découlent. « Les facteurs de risques sont la pollution de l’air, l’environnement forestier, l’environnement fluvial, le bruit de l’environnement, les toxiques de l’environnement et la qualité de l’eau », a expliqué le Pr Joseph Kamgnon, enseignant d’épidémiologie à la Fmsb de l’Université de Yaoundé I.

Maladies

Les maladies liées aux facteurs de risques environnementaux susmentionnés sont : « les maladies ifectieuses, le cancer, le choléra, les épidémies de méningite ». Les connaissances partagées ici ne sont pas tombées dans les oreilles des sourds. « Il s’agit pour les étudiants en médecine de développer l’intérêt vers l’étude de ces facteurs environnementaux qui peuvent affecter les pathologies », a déclaré Desmond Mana, étudiant. Au cours de cette semaine, plusieurs autres thématiques seront développées par les spécialistes et experts du domaine afin que les étudiants soient davantage équipés pour des éventuels cas pratiques. Notamment, la gestion des déchets hospitaliers, la pollution des eaux,  les traumatismes sonores, les hydrocarbures et l’eau, la contamination des aliments etc.. Du moins, cette question de la préservation de l’environnement survient au moment où, la ville de Yaoundé est inondée depuis quelques temps par des montagnes d’ordures.

Emmanuel Eboua

Réactions

Pr Evelyne Mah, vice-doyen chargé de la scolarité, statistique et des affaires des étudiants.

 « Ce qu’il faut faire pour améliorer notre environnement »

« Je pense que cela va de soi, au vue de la crise environnementale de Yaoundé. Avec l’impact que l’environnement a sur la santé, on se dit qu’après cette  première journée scientifique, les étudiants de cette faculté vont essayer de sensibiliser et d’échanger sur ce qu’il faut faire pour améliorer notre environnement, ce que toute la communauté peut faire. On voit les déchets partout, les animaux vivent avec nous, ils manipulent la même eau que nous buvons, certains défèquent dans l’eau. Ce sont des choses qui ne devraient pas exister en 2023. Surtout à Yaoundé ».

Pr Joseph Kamgno, enseignant d’épidémiologie à la Faculté de médecine et des sciences biomédicales à l’Université de Yaoundé I

 « Il faut maitriser les zones de propagation des maladies »

« Comme vous le savez, l’environnement a un impact incroyable sur la santé des populations. Et donc, la maitrise de ces facteurs qui ont un lien avec la maladie contribue à la prévention de la maladie. Ce que nous expliquons est celui de comprendre la façon dont nous devons mettre en relation les facteurs de l’environnement et la maladie. Cela se fait grâce à des études épidémiologiques. Nous avons donc présenté aux étudiants les méthodes qui peuvent leur permettre d’établir la relation entre les facteurs de risque environnementaux et la maladie. La pollution de l’air, l’environnement forestier et fluvial, le bruit de l’environnement, les toxiques de l’environnement, la qualité de l’eau sont entre autres facteurs de risque des maladies. Voilà pourquoi il faut bien étudier ces facteurs de risques et les quantifier. Ces facteurs de risques comptent pour le cancer, les maladies cardiovasculaires, les maladies infectieuses (épidémies de choléra, de méningite). Pour sortir de cette situation, il faut d’abord maitriser les facteurs de risques comme je l’ai dit ci-dessus. Par exemple, il faut avoir les normes de l’air que nous respirons. Maitriser les zones de propagation des maladies ».

Dr Tatiana Mossus, Coordonnatrice des Premières journées scientifiques en santé-environnement de la Fmsb/UY1

 « L’objectif global est d’améliorer la santé des populations »

« Le contexte actuel est marqué par la recrudescence de certaines maladies de zoonoses. Et nous sommes au sein d’une faculté où, l’accent est mis sur les soins. Ceci est l’opportunité d’associer à ces soins, la prise en compte de facteurs environnementaux dans la santé. Actuellement, l’homme est pris dans sa globalité. Lorsqu’on veut traiter ou soigner, on ne prend pas seulement la maladie, mais les causes et les facteurs de cette maladie. L’un des facteurs importants est l’environnement. Ceci étant la première édition, il faut attirer l’attention des étudiants que nous formons en médecine, médecine générale, pharmacie etc. sur l’importance de la prise en compte des facteurs environnementaux.  Qu’est-ce qu’on mange, d’où proviennent les aliments que nous consommons, la qualité de l’air que nous respirons. Tous ces éléments ont un impact sur notre santé. Nous aurons des sessions sur les causes de certaines maladies. Et la grande partie est adossée au cancer. Nous allons inciter les études à entreprendre des études en rapport avec l’environnement, les liens de causalité entre l’environnement et a santé. L’objectif global est ‘amélioration de la santé des populations en prenant en compte les facteurs environnementaux ».

Propos recueillis par Emmanuel Eboua