Dr Yannick Hilaire Odou’ou, maïeuticien et enseignant a été élu le 24 août 2022, Président régional du Sud, de l’Association des sages-femmes et assimilés du Cameroun (ASFAC). Pendant quatre ans, il veillera au bon fonctionnement de l’Asfac dans la région du Sud et il renforcera les capacités de ses membres.
L’Association des sages-femmes et assimilés du Cameroun (ASFAC), vient d’écrire un chapitre important de son histoire. Dr Yannick Hilaire Odou’ou, maïeuticien et enseignant Minsanté vient d’être élu Président régional du Sud de l’Association des sages-femmes et assimilés du Cameroun (ASFAC). La joute électorale s’est déroulée, le 24 août 2022, dans la salle de conférences de l’Hôpital région d’Ebolowa. « Je vais me battre pour accompagner ceux qui ont l’amour du métier, tous ceux qui m’ont porté à la tête de l’Asfac Sud. Je vais me battre pour redorer le blason de ce beau métier dans la région du Sud », a déclaré le maïeuticien après sa victoire.
Le spécialiste de la santé de reproduction a remporté l’élection avec un score de 13 voix face à ses concurrents qui étaient au nombre de 04, avec en tête, la Présidente sortante, Barbara Ebendeng. « Mon slogan de campagne était, la sage-femme, redorer le blason du Sud pour une maternité à moindre risque », confie le Dr Yannick Odou’ou.
Veiller au bon fonctionnement de l’association et le renforcement des capacités des membres de l’Asfac-Sud, sont les principales actions contenues dans la feuille de route du président Yannick Hilaire Odou’ou.
« La première mission d’un tel ordre est la protection du public, des patientes. Pour y arriver, il faut s’appuyer sur des principes. La gouvernance qui implique de veiller au bon fonctionnement de l’Ordre, le renforcement de la profession qui passe par l’amélioration des compétences en font partie », a-t-il fait savoir quelques jours avant la tenue de l’élection.
Annie Hortense Atchoumi, Présidente Nationale de l’Asfac, a présenté le nouveau présent Asfac-Sud aux hommes et femmes des médias le 01 septembre 2022 à Yaoundé, au siège national de l’Asfac, à la Montée Aurore à Yaoundé.
La première difficulté c’est qu’au Sud, il n’y avait pas de sage-femme. Le Sud souffrait de l’absence du personnel de santé de ladite spécialité. Il était difficile pour l’Asfac Sud dans cette condition, d’avoir les adhérents. Tous ceux qui travaillaient dans les hôpitaux de la région du Sud étaient des infirmiers. « Mon vœu est de faire connaitre l’Asfac dans toute la région du Sud. Je veux que l’Asfac ait des cellules dans toute la région du Sud ».
Je compte faire une tournée régionale pour toucher du doigt les problèmes de l’Asfac dans la région du Sud. Je vais aller échanger avec les membres et les sympathisants sur le fonctionnement de l’Asfac et ses missions pour qu’ensemble nous parlions d’une même voix dans la région du Sud. Pour que même ceux qui n’ont pas le titre de sage-femme ou maïeuticiens et qui travaillent dans les formations sanitaires puissent bénéficier de nos services. Dans un contexte où le besoin en personnel pour cette catégorie de professionnel de santé est réel dans les Fosa, le chômage des sages-femmes constitue un paradoxe.
C’est pour remédier à cette situation dommageable à la fois pour ces diplômés sans emplois décents, que pour le système sanitaire, que les sages-femmes du Cameroun mènent actuellement un plaidoyer. Si les sages-femmes préalablement bien formées sont insérées au terme de leurs cursus, cet état de chose permettrait à l’Etat du Cameroun de réduire la mortalité maternelle de plus de plus de 15% environ, soutient Annie Hortense Atchoumi.
Elvis Serge NSAA
Interview
« J’ai besoin de l’appui de tout le monde pour que l’Asfac s’implante dans toute la région du Sud »
Dr Yannick Hilaire Odou’ou, Président régional Sud de l’Association des sages-femmes et assimilés du Cameroun (ASFAC)
Est-ce que d’entrée de jeu, vous pouvez nous dire, qui est le nouveau président de l’Association des sages-femmes et assimilés du Cameroun (ASFAC), pour la région du Sud ?
Je suis Odou’ou Yannick Hilaire, titulaire d’un Ph/D en santé de reproduction, maïeuticien à la base et enseignant Minsanté et spécialiste en santé de la reproduction.
Vous venez d’être élu Président de l’Association des sages-femmes et assimilés du Cameroun (ASFAC), pour le compte de la région du Sud, est-ce que vous pouvez partager avec les lecteurs du quotidien Echos-Santé, le déroulement de cette élection dans la région du Sud ?
Au départ je n’étais pas déjà motivé au poste de Président, parce que je me disais que la Présidente sortante vu son expérience devrait être encadrée.
Vu la motivation des uns et des autres pour la redynamisation de l’Association des sages-femmes et assimilés du Cameroun (ASFAC), dans la région du Sud, que mes collègues mon proposé d’être candidat Asfac-Sud. Au départ je n’avais pas envisagé une candidature au poste de Président Asfac-Sud.
Les membres de l’Asfac-Sud avaient une grande vision par rapport à l’implantation de l’Association dans la région du Sud qu’ils ont jugé nécessaire et judicieux de me porter à la tête de l’Asfac. Les élections se sont déroulées au Centre hospitalier régional d’Ebolowa, dans la salle de conférences de cette formation sanitaire. Les élections se sont déroulées le 24 août 2022.
Quel était votre slogan de campagne ?
Mon slogan de campagne était, la sage-femme, redorer le blason du Sud pour une maternité à moindre risque. Les élections se sont déroulées normalement. Il y avait 04 candidats en lice, pour 30 électeurs. J’ai eu 13 voix.
Comment est-ce que vous comptez travailler sur le terrain avec vos collègues femmes ? Parce que le métier de sage-femme a beaucoup plus une coloration féminine ?
Depuis la formation, j’étais d’abord l’unique maïeuticien de ma promotion. Parce que dans toute la région du Littoral, nous étions que 02 maïeuticien. Il y a mon collègue Stéphane qui exerce du côté de Douala par exemple. Donc, dans notre promotion, nous étions que 02 maïeuticiens dans la région du Littoral. Certes cette profession était réservée aux femmes, mais durant notre formation, nous avons bravé toutes les difficultés pour montrer que même un homme peut jouer le rôle de sauveur de vie.
Qu’est-ce qui vous a motivé à embrasser cette carrière ?
C’est à la suite des problèmes de mon frère ainé et de ma grand-sœur ainée qui avaient des problèmes de conception que j’ai décidé d’embrasser cette carrière. J’ai vu comment ils étaient malmenés par leur différent partenaire sexuel, que je me suis donné pour mission, d’aider d’abord ma famille et par-delà eux, donner le sourire aux autres camerounais.
L’envie d’exercer cette profession vient de ma famille. Je pratique cette profession depuis plus de 05 ans. Quand j’étais en formation, pendant mes stages pratiques, plusieurs responsables des formations sanitaires étaient impressionnés par mon dévouement au travail et mon sens de sacrifice. C’est une profession réservée aux femmes, mais ils étaient surpris de voir un jeune apprenant qui aime le métier des « femmes ».
En tant que nouveau Président de l’Association des sages-femmes et assimilés du Cameroun (ASFAC) pour la région du Sud, quels sont vos challenges ?
Mes défis sont nombreux pourquoi. Je l’ai dit lors de ma campagne que j’ai besoin de tous les membres, parce qu’Asfac Sud, a eu des problèmes de démarrage au début à cause une absence d’adhésion des membres. Il y a déjà des nouvelles écoles qui forment les sages-femmes dans la région du Sud, c’est déjà un acquis.
Il y a des collègues infirmières, ou aides-soignantes qui travaillent dans les formations sanitaires dans les services de maternité et qui ont besoin d’un coup de pouce pour que lesdits services puissent sauver des vies aux couples-mères et enfants. Ça ne sera pas facile, mais comme dit un adage de chez nous, « une seule main ne peut pas attacher un fagot de bois ». Je vais me battre pour accompagner ceux qui ont l’amour du métier, tous ceux qui m’ont porté à la tête de l’Asfac Sud. Je vais me battre pour redorer le blason de ce beau métier dans la région du Sud.
Parlez-nous de l’implantation de l’Asfac dans la région du Sud ?
Après mon séjour à l’Asfac Littoral et à l’Asfac Sud, j’ai constaté que les choses ne sont pas les mêmes. A l’Association des sages-femmes et assimilés du Cameroun (ASFAC), de la région du Sud, j’ai constaté qu’en dehors de la Présidente qui était sage-femme de métier, les autres membres n’étaient pas sage-femme de profession. Ils étaient des autres corps annexes de la profession de sage-femme.
Ils étaient infirmiers, aides-soignants…, ils appartenaient à un ordre précis. Maintenant comme je suis élu Président Asfac Sud, je vais travailler pour amener mes collègues à adhérer dans l’association. Avec les écoles de formation que nous avons dans la région du Sud, vu l’engouement qui se dégage depuis mon élection à l’Asfac, je pense qu’il y aura davantage les membres, parce que mes projets parlent pour moi.
Je compte faire une tournée régionale pour toucher du doigt les problèmes de l’Asfac dans la région du Sud. Je vais aller échanger avec les membres et les sympathisants sur le fonctionnement de l’Asfac et ses missions pour qu’ensemble nous parlions d’une même voix dans la région du Sud. Pour que même ceux qui n’ont pas le titre de sage-femme ou maïeuticiens et qui travaillent dans les formations sanitaires puissent bénéficier de nos services.
Vous êtes enseignant, vous êtes également maïeuticien. Est-ce que c’est un avantage pour vous de faire adhérer facilement les jeunes apprenants qui sont dans les écoles de formation à l’Asfac ?
J’apprécie la question. Je vais prendre une anecdote. Lors de ma campagne, j’ai préparé mon projet de société autour de deux thèmes. Dans la salle, il y avait des étudiants et des directeurs d’écoles. Parmi les directeurs d’école, il y avait certains qui ne maitrisaient pas toutes les techniques sur la santé de reproduction. A la fin de mon exposé, ils se sont dits, il est mieux d’élire celui qui maîtrise. Voilà pourquoi j’ai porté ma candidature à la tête de l’Asfac Sud. C’est après les deux présentations sur le post-partum et ma vision sur l’Asfac-Sud et Nationale que j’ai été choisi par mes paires.
C’est un avantage parce qu’en utilisant ces différentes casquettes, j’ose espérer que ça sera pour moi un atout pour faire adhérer les autres collègues de la profession et les étudiants qui sont dans les écoles de formation.
Pourquoi est-ce que l’Association des sages-femmes et assimilés du Cameroun (ASFAC) a de la peine à s’implanter dans la région du Sud ?
La première difficulté c’est qu’au Sud, il n’y avait pas de sage-femme. Ça date de 03 ans que lors d’un recrutement, le ministre de la Santé publique a affecté quelques maïeuticiens et sages-femmes dans la région du Sud. Le Sud souffrait de l’absence du personnel de santé de ladite spécialité. Il était difficile pour l’Asfac Sud dans cette condition, d’avoir les adhérents. Tous ceux qui travaillaient dans les hôpitaux dans la région du Sud étaient des infirmiers. L’Asfac aussi ne les intéressait pas. Maintenant ils s’y intéressent parce qu’ils se sentent concernés pas l’appellation « assimilés ».
Je me dis qu’avec cette appellation beaucoup vont adhérer dans l’association. Asfac Sud avait ce problème avant parce qu’ils y avaient aussi les formateurs, le feu Secrétaire général, monsieur Ndi Nguélé qui est décédé était un formateur, il était un enseignant.
Comme j’ai dit à certains de mes collaborateurs, il ne s’agit pas d’un conflit de génération. Il s’agit d’un groupe de personnes qui veulent sauver l’image d’une profession qui fonctionne normalement dans toutes les autres régions, mais qui a un problème d’implantation et d’implémentation dans la région du Sud. Pourquoi parce qu’ils sont nombreux du côté de Kribi qui ne connaissent même pas l’Asfac. Ils sont nombreux du côté de Sangmélima qui ne connaît pas l’Asfac. Ce n’est que dans le département de la Mvila que l’Asfac est connue. Mon vœu est de faire connaitre l’Asfac dans toute la région du Sud. Je veux que l’Asfac ait des cellules dans toute la région du Sud.
En tant que Président de l’Association des sages-femmes et assimilés du Cameroun (ASFAC), de la région du Sud, comment comptez-vous lutter contre la mortalité maternelle et infanto-juvénile dans cette région ?
Nous aurons des séminaires de formation, beaucoup plus dans le cadre des ateliers, les nouvelles pratiques concernant la gestion des urgences obstétricales. Cet exposé que j’ai présenté sur un seul thème : « L’hémorragie maternelle post-partum ». J’ai vu pendant mon déroulé que bon nombre de praticiens de la profession de santé, ne maitrisaient pas cette pratique. Pourquoi parce que la science est dynamique.
A travers ces ateliers que nous allons multiplier et qui seront composés des formateurs, des étudiants, des enseignants des écoles et personnels de santé, nous allons former nos membres à accompagner les femmes enceintes, jusqu’à l’accouchement sans problèmes. Le principe est que toute grossesse est une grossesse à risque, mais comment faire donc pour réduire ce risque-là.
Il faut un personnel qualifié. Qualifié n’a rien à voir avec les diplômes. Qualifié est égale à compétence. Peut donc gérer une grossesse à moindre risque, celui qui a la compétence et les pratiques qui vont avec.
Quel est le message que vous envoyez aux membres de l’Association des sages-femmes et assimilés du Cameroun (ASFAC), de la région du Sud ?
Le message que j’envoie il est simple : je demande à mes parents, à mes frères et sœurs, à mes petits-frères et petites-sœurs qu’Asfac Sud par le passé a eu un problème de représentabilité et d’implantation dans la région du Sud. Mais qu’ils sachent que l’Asfac existe réellement. J’ai besoin de l’appui de chacun pour que l’Asfac s’implante dans toute la région du Sud.
Propos recueillis par Elvis Serge NSAA