Bertoua : Les Ecoles de formations médico-sanitaires ont du plon dans l’aile.
En raison d’un manque criant de ressources humaines et d’infrastructures, ces écoles dispensent une formation de qualité inférieure et voient leurs effectifs d’apprenants diminuer. Le manque de matériel de formation moderne et la vétusté des équipements et des locaux constituent un véritable obstacle à leur développement. Ces écoles sont presque au bord de l’agonie.
Située dans la région du soleil levant de Bertoua, l’école des infirmiers d’État et des sages-femmes a été fondée en 2008. Elle propose aujourd’hui deux filières distinctes. La première, celle des infirmiers d’État, a débuté il y a 16 ans et demeure la première école de formation dans ce domaine à Bertoua. Depuis sa création, elle a formé avec succès des infirmiers d’État qui se sont insérés professionnellement. En 2011, une nouvelle filière de formation en sages-femmes a été mise en place et la première promotion a obtenu son diplôme en 2014. Cette filière a été lancée sous l’impulsion du Ministre de la Santé de l’époque, Mama Fouda, et depuis lors, elle a formé de nombreux étudiants qui exercent aujourd’hui fièrement le métier de sage-femme.
Cette école fait face à un défi majeur : le nombre restreint de salles de classe. En effet, elle ne dispose que de quatre salles, qui doivent être partagées en alternance entre les étudiants en soins infirmiers et en sage-femme pour permettre à certains de réaliser des stages pendant que d’autres suivent les cours. Des plaidoyers ont cependant été faits auprès de l’administration centrale pour qu’elle continue à accorder de l’importance à la qualité de la formation dispensée aux étudiants. Ces efforts portent peu à peu leurs fruits, notamment en ce qui concerne l’affectation du personnel. Chaque année, environ 250 étudiants sont accueillis dans cette école, mais il n’y a pas de personnel enseignant permanent. L’école doit donc se contenter de vacataires et de personnel administratif, ce qui rend la tâche difficile car, en plus des cours, ces derniers doivent également assurer un suivi clinique et quotidien des étudiants.
L’école des agents techniques médico-sanitaires
L’école des agents techniques médicosanitaires de Bertoua, dirigée par une directrice et assistée d’un chargé de discipline, d’un secrétaire et de deux enseignants titulaires, rencontre des difficultés à s’adapter aux méthodes de formation modernes. Le manque d’enseignants et le matériel vétuste entravent la dispense d’une formation professionnelle de base adéquate aux apprenants. Ces derniers sont formés selon des techniques manuelles obsolètes, ne correspondant plus aux avancées technologiques actuelles.
Afin de maintenir l’excellence qui caractérise cette école, il est impératif de la moderniser. Malgré un taux de réussite de 100 % ces cinq dernières années, l’école fait face à de nombreux défis : infrastructures insuffisantes (une seule salle de classe), sous-effectif d’apprenants, et manque d’enseignants qualifiés.
Bien que la hiérarchie régionale ait signalé ces difficultés au niveau central, il est urgent de trouver des solutions. Pour sauver cette école, il est nécessaire d’augmenter le nombre d’enseignants qualifiés et d’aménager au moins deux salles de classe de 50 places chacune afin d’atteindre un effectif annuel de 100 élèves.
Le redressement de cette école repose désormais sur le soutien de la hiérarchie envers l’administration et le corps professoral.
L’école d’aide-soignant
Créée en 1977 en remplacement de l’ancienne école des infirmiers brevetés et accoucheurs, l’école d’aide-soignant de Bertoua s’est spécialisée depuis 2001 dans la formation en soins infirmiers. Elle propose une formation professionnalisante alliant cours théoriques et pratiques, avec des stages cliniques et de santé communautaire. La durée de la formation est d’un an et nécessite un niveau BEPC minimum.
L’admission se fait sur concours organisé par le ministère de la Santé publique. Les lauréats bénéficient d’une prise en charge conforme aux directives ministérielles. Cependant, si les effectifs étaient stables les années précédentes, cette année, l’école fait face à un sous-effectif de 38 étudiants, ce qui a entraîné un report de scolarité et des réaménagements de filières.
Malgré ces difficultés, les 40 étudiants présents ont suivi la formation et attendent désormais de passer le test de certification. Ce manque d’effectif pose néanmoins de sérieux problèmes de gestion, soulevés dans les rapports du ministère de la Santé.
Les infrastructures de l’école sont également dégradées : locaux vétustes ne pouvant accueillir les 100 apprenants prévus, toit endommagé causant des infiltrations pendant la saison des pluies, et absence de salle informatique. Ces contraintes compromettent la qualité de la formation.
Benjamin Ebelle
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