Blonde Yanga Mekok, Une albinos hors du commun
Malgré la stigmatisation dont elle est victime au quotidien, l’étudiante en niveau I journalisme à l’Institut universitaire Siantou, a su transcender cela au point de facilement s’intégrer dans la société. A l’occasion de la journée internationale de sensibilisation à l’albinisme, qui s’est célébré hier, 13 juin 2023, elle partage son vécu au quotidien de son enfance jusqu’à nos jours.
Née le 09 mars 2003 à Nguelemendouka dans la région de l’Est, Blonde Yanga Mekok est une jeune fille qui a bravé toute sorte de difficulté pour s’insérer dans la société. Du primaire jusqu’à son entrée en classe de sixième, elle a toujours été victime de railleries de la part de ses camarades. Au lieu de se morfondre et de s’apitoyer sur elle-même, elle a pris la décision de se mettre au-dessus de tous ces préjugés en classe de cinquième. « Je me suis dite en moi-même que je suis normale, que je suis comme les autres. Je n’avais pas de raisons de continuer à pleurer. Si des personnes se moquent de moi, c’est surement parce qu’elles ne me connaissent pas. C’est maintenant à moi de me faire accepter par les autres, d’être comme eux et de les amener à me considérer comme une personne normale à travers mon comportement, parce que je suis normale », dit-elle. Tel semblait être le bon en avant pour Blonde Yanga Mekok de se sentir vivante et de sortir de la zone de compression dans laquelle la société l’avait enfouie.
Par sa bravoure et son courage, l’originaire de l’Est Cameroun, a su s’affirmer pour se faire accepter par la société. Une bataille triomphale qui lui a récemment valu la place de deuxième dauphine lors des élections miss/master à l’Institut Universitaire Siantou. Malgré ce triomphe, la jeune fille qui est d’une beauté extraordinaire, n’oublie pas qu’elle est tout de même différente des autres. Etant en déficit de sécrétion de la mélanine dont le rôle est de protéger la peau contre les dommages cutanés comme les rayons ultraviolets lors d’une exposition au soleil, elle est appelée à suivre un canevas sanitaire tant sur le plan corporel qu’alimentaire. Elle souligne, à ce propos, qu’elle a la possibilité de manger tout type d’aliments, excepté les crevettes car celles-ci lui causent des allergies.
Vindicte populaire
Quant au plan corporel, elle consulte communément un dermatologue qui lui a conseillé de prendre des laits hydratants pour se protéger contre le soleil et des laits hydratants simples quand il fait froid. Et à la maison, « il y avait des tâches ménagères que je ne faisais pas. J’ai commencé à préparer quand j’avais 17 ans. Mes parents faisaient une sorte d’indifférence positive », ajoute t-elle. Aujourd’hui, Blonde Yanga Mekok qui hier était un sujet risible, parvient déjà à se faire des amis à la peau noire ou brune qui lui procurent de la joie de vivre et l’apprécient telle qu’elle. A en croire l’expression commune, « c’est en forgeant que l’on devient forgeron ». Une situation surmontée par elle, que d’autres albinos ne parviennent malheureusement pas à faire. Ce qui en appelle à leur moral haut et à leur cran pour faire face à la vindicte populaire.
Soppi Eyenga (stagiaire)