BTS/HND/DSEP/HPD en santé au Cameroun : L’OPMS recommande l’arrêt immédiat et sans délai de la formation.

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Ces diplômes ne répondent pas aux normes de formation requises pour assurer aux lauréats la compétence nécessaire pour garantir la sécurité des patients.

Selon la loi n° 84-009 du 5 décembre 1984 réglementant l’exercice des professions d’infirmier, de sage-femme et de technicien médico-sanitaire, seul le ministère de la Santé publique a l’exclusivité de la formation des professions médico-sanitaires (PMS) au Cameroun. Selon cette loi, nul ne peut exercer ces professions sans être de nationalité camerounaise, titulaire du diplôme d’État reconnu, inscrit au tableau de l’Ordre et agréé par les autorités.

L’une des missions principales de l’ordre des professions médico-sanitaires (OPMS) est de garantir que seuls les professionnels qualifiés et reconnus par l’État exercent dans le domaine de la santé. Il veille à ce que les membres des professions adhèrent aux normes éthiques les plus élevées et fournissent des soins de qualité à la population.

La situation actuelle, qui préoccupe grandement l’ordre des professions médico-sanitaires (OPMS), résulte d’une série de défaillances systémiques dans le domaine de la formation des professionnels médico-sanitaires au Cameroun.

Le président sortant de l’ordre des professions médico-sanitaires (OPMS), Dr Fobasso Dzeuta Melkior, l’a annoncé au cours d’une déclaration de presse ce 7 août 2024, à Yaoundé.

Déclaration de presse, Dr Fobasso Dzeuta Melkior, président sortant OPMS

Les brevets de Technicien supérieur (BTS) en santé au Cameroun sont confrontés à plusieurs défis qui impactent directement la qualité de la formation et la préparation des futurs professionnels de la santé. En effet, les programmes de BTS Santé sont souvent déconnectés des réalités du terrain et des évolutions rapides du secteur médical. Ils ne prennent pas toujours en compte les nouvelles technologies, les nouvelles maladies émergentes ou les besoins spécifiques du système de santé camerounais. L’organisation des stages pratiques, qui sont essentiels à la formation des futurs professionnels de la santé, est souvent problématique. Les étudiants peuvent rencontrer des difficultés pour trouver des lieux de stage adaptés et pour bénéficier d’un encadrement suffisant.

Une fois leur diplôme en poche, les diplômés en BTS santé peuvent rencontrer des difficultés pour trouver un emploi stable et bien rémunéré, parce qu’ils ne peuvent pas s’inscrire à l’ordre. À la veille de la rentrée académique, le président sortant de l’ordre des professions médico-sanitaires (OPMS), Dr Fobasso Dzeuta Melkior, siffle la fin de la récréation. C’était au cours d’une déclaration de presse ce 7 août 2024, à Yaoundé. La qualité de la formation des futurs professionnels de la santé est compromise, ce qui peut avoir des répercussions sur la qualité des soins prodigués à la population si l’OMPS ne siffle pas la fin de récréation. La situation actuelle, qui préoccupe grandement l’ordre des professions médico-sanitaires (OPMS), résulte d’une série de défaillances systémiques dans le domaine de la formation des professionnels médico-sanitaires au Cameroun.

Nous avons entre autres, la création anarchique d’écoles de formation en marge du décret de 1980. Cette prolifération non réglementée a inévitablement conduit à une disparité des programmes de formation, tant au niveau de la formation initiale que continue. Il n’existe actuellement aucun standard uniforme en ce qui concerne les curricula, ce qui entraîne des disparités dans les compétences acquises par les étudiants au terme de leur formation à travers le pays. De plus, la question des formateurs et de leurs qualifications reste préoccupante. Il n’y a aucun profil type ni critères de recrutement équitables pour les formateurs, ce qui remet en question la qualité de l’enseignement dispensé.

Un autre problème majeur est l’introduction de formations de courte durée donnant naissance aux diplômes BTS/HND/DSEP/HPD en santé. Ces formations accélérées ne peuvent garantir l’acquisition des connaissances et compétences nécessaires pour exercer dans le domaine de la santé de manière compétente et éthique. La durée de ces programmes est tout simplement insuffisante pour former des professionnels qualifiés et responsables.

De plus, l’absence d’un concours national d’entrée ou d’un examen de certification final pour les formations sous tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et d’autres ministères outre le ministère de la Santé publique est très inquiétante. Sans un processus de sélection rigoureux et standardisé, il est impossible de s’assurer que seuls les candidats les plus qualifiés sont admis dans ces programmes de formation des médico-sanitaires sensibles. Ces lacunes remettent en question la qualité et la crédibilité des diplômes décernés.

Par ailleurs, la problématique de la qualité des stages mérite une attention particulière. Les effectifs, la durée, les périodes, les lieux et l’encadrement des stagiaires sont souvent inadéquats. Ces derniers ne bénéficient pas d’une supervision et d’une formation pratique adéquate, ce qui peut nuire à leur développement professionnel et à leur capacité à fournir des soins de qualité.

Dans ce contexte, nous souhaitons rappeler les lois et réglementations en vigueur qui régissent l’exercice des professions médico-sanitaires au Cameroun. La loi n° 84-009 du 5 décembre 1984 réglementant l’exercice des professions d’Infirmier, de Sage-Femme et de Technicien Médico-Sanitaire définit clairement les qualifications requises. Selon cette loi, nul ne peut exercer ces professions sans être de nationalité camerounaise, titulaire du diplôme d’État reconnu, inscrit au tableau de l’Ordre et agréé par les autorités.

De plus, la loi n° 84-010 du même jour fixe l’organisation de l’OPMS, qui a pour mission de veiller au respect de ces normes et de réglementer l’exercice de ces professions. L’OPMS, en tant qu’Organisation, a un rôle crucial à jouer pour assurer la protection du public. Notre mission principale est de garantir que seuls les professionnels qualifiés et reconnus par l’État exercent dans le domaine de la santé. Nous veillons à ce que les membres de nos professions adhèrent aux normes éthiques les plus élevées et fournissent des soins de qualité à la population. Notre organisation comprend deux organes principaux : l’Assemblée générale et le Conseil de l’Ordre, qui travaillent de concert pour atteindre ces objectifs.

L’assemblée générale, composée de tous les infirmiers, sages-femmes et techniciens médico-sanitaires inscrits au tableau de l’Ordre, se réunit tous les trois ans. Elle est l’instance suprême de notre Organisation, où les membres peuvent exprimer leurs opinions et participer à la prise de décision. Le Conseil de l’Ordre, quant à lui, est l’organe exécutif de l’OPMS. Composé de 12 membres élus pour un mandat de trois ans, il est chargé de la gestion quotidienne de l’Organisation et de la mise en œuvre des décisions de l’Assemblée Générale.

Au niveau régional, l’OPMS est également présent à travers des sections provinciales, désormais régionales, instituées par le décret n° 89-352 du 3 mars 1989. Ces Sections accomplissent leurs missions à travers deux organes : l’Assemblée générale régionale, qui se réunit tous les trois ans, et le Conseil régional, composé de 10 membres élus pour un mandat de trois ans, avec cinq membres par division.

Face à la situation actuelle, l’OPMS recommande fortement l’arrêt immédiat et sans délai de la formation des BTS/HND/DSEP/HPD en santé au Cameroun. Car ces diplômes ne répondent pas aux normes de formation requises pour assurer aux lauréats la compétence nécessaire pour garantir la sécurité des patients. La poursuite des concertations entre le ministère de l’Enseignement supérieur, le ministère de la Santé publique, l’OPMS et les autres entités concernées. Nous encourageons un dialogue constructif et inclusif pour trouver des solutions durables à ces problèmes complexes.

L’encouragement des personnes souhaitant faire carrière dans les filières des personnels médico-sanitaires à postuler au concours organisé par le ministère de la Santé publique en attendant les résolutions de la plateforme interministérielle. Ce concours garantit une sélection rigoureuse et équitable des candidats les plus qualifiés. L’invitation des détenteurs des diplômes BTS/HND/DSEP/HPD en santé à se référer aux résolutions de la plateforme MINESUP-MINSANTE-OPMS. Ces résolutions visent à trouver des solutions adaptées pour les détenteurs de ces diplômes, tout en garantissant le respect des normes de qualification requises. L’OPMS s’est engagé à travailler de concert avec les autorités compétentes pour améliorer les standards de formation et garantir que seuls les professionnels qualifiés exercent dans le domaine de la santé. En conclusion, nous réaffirmons l’importance de réglementer strictement l’exercice des professions de santé au Cameroun.

Elvis Serge NSAA

Dr Fobasso Melkior, président sortant de l’Opms

 « Nul ne peut exercer s’il n’est inscrit au tableau de l’ordre, que ce soit dans ce pays ou à l’international ».

Dr Fobasso Melkior, président sortant de l’Opms

Selon le président sortant de l’ordre des professions médico-sanitaires (OPMS), le décret 80, portant organisation de la formation des professionnels médico-sanitaires, a donné l’exclusivité pour la formation de ces personnels sanitaires au ministère de la Santé publique.

 

Monsieur le Président, quel est l’objet de la communication que vous venez de tenir tout à l’heure ?

La communication de ce matin s’inscrit dans une logique de la réforme du système de formation des personnels médico-sanitaires dans notre pays. Puisque l’ordre a fait un constat alarmant, la circulation de plusieurs instituts de formation de personnels de santé dits d’OPMS qui ne respectent pas la réglementation en vigueur.

Le décret 80, portant sur l’organisation de la formation des professionnels médico-sanitaires, a donné l’exclusivité pour la formation de ces personnels sanitaires au ministère de la Santé publique. Ensuite, la loi 849 du 5 décembre 1984 a règlementé l’exercice des professions médico-sanitaires, or ces diplômes n’étant pas reconnus dans cette loi, ces détenteurs de ces diplômes ne peuvent pas être inscrits à l’ordre et vous savez bien que nul ne peut exercer s’il n’est inscrit au tableau de l’ordre, que ce soit dans ce pays ou à l’international.

Quel est le sort qui est réservé à ceux qui ont déjà obtenu ce diplôme ?

Il y a une plateforme qui a été mise en place entre le MINSANTE et le MINESUP et l’ordre des professions médico-sanitaires. Nous attendons les recommandations de cette plateforme, ne soyons pas pressés. Après ça, vous saurez quel est le sort. Nous pouvons vous rassurer que nous ne demandons à personne d’aller changer de profession, mais nous demandons à ces lauréats de se préparer à rentrer à l’école dans les jours à venir pour une meilleure formation parce qu’on ne peut pas dire qu’on va les recycler sur le terrain de stage. Il faudra faire une formation complémentaire qui leur permettra d’avoir le diplôme requis par un concours à l’entrée et un examen de certification au final.

Que dites-vous aux candidats qui voudraient s’inscrire dans ces DIPES à la prochaine rentrée académique ?

Nous leur disons de ne pas s’inscrire dans ces IPES. Le ministère de la Santé a accepté notre doléance et a renvoyé la date d’étude des dossiers pour les candidats au concours lancé au 23 août. Nous les conseillons de faire ce concours en attendant que les résolutions de la plateforme soient publiées.

Audray NDENGUE StG

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