Cameroun: 6200 femmes meurent chaque année

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Pour inverser cette tendance, une feuille de route pour la réduction de mortalité maternelle  au Cameroun, a été élaborée. Sa mise en œuvre est effective mais nécessite une mobilisation accrue des moyens et acteurs.

Au Cameroun, malgré le potentiel humain, économique et naturel considérable et les engagements  pris lors des grandes conférences  internationales, le pays n’a jusqu’à présent pas réussi à améliorer de façon perceptible les conditions des femmes enceintes et mères. A contrario, le pays connait depuis quelques années, l’aggravation de l’indicateur relatif à la santé maternelle.

Le ratio de mortalité maternelle au Cameroun a connu une évolution très préoccupante au cours des 20 dernières années, passant de 430 décès pour 100 000 naissances vivantes en 1991 à 782 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2011, soit une augmentation d’environ 82%. La cible préconisée dans le cadre des Objectifs pour le Développement Durable (ODD) d’ici 2030 est d’atteindre un ratio inférieur à 140 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes, ce qui ne serait possible que si le Cameroun atteint une vitesse de réduction annuelle d’au moins 9,8%.

Les causes directes de la mortalité maternelle sont les hémorragies (46%), la dystocie (22%), l’éclampsie/pré-éclampsie (11%) et les infections du postpartum (9%), tandis que les principales causes indirectes sont le paludisme, l’anémie sévère, les affections liées au VIH/Sida et les maladies cardio-pulmonaires. Par ailleurs, parmi toutes les causes des décès de la jeune fille, les décès maternels représentent 28% pour les filles de 15-19   ans et 64% pour celles âgées de 20-24 ans (EDS-MICS, 2011).

Par ailleurs il y a une disparité géographique des indicateurs de santé et de l’accès aux services de santé dans le pays, particulièrement entre les 3 régions du septentrion et le reste du pays. Notamment, la situation des accouchements à domicile est plus critique dans les régions de l’Extrême-Nord (69,4%), du Nord (61,4%), de l’Adamaoua (52,1%) et de l’Est (46,2%).

L’ouverture du Centre de Néonatalogie, à l’Hôpital de District de Bafia (Région du Centre) est l’évènement majeur de l’année 2017. C’est une grande première pour un District de Santé. Ledit Centre, construit et entièrement équipé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), comprend les unités suivantes : salle d’accueil, salle de réanimation, salle des couveuses pour les prématurés, salle de néonatalogie, une unité « Kangourou », une salle polyvalente et une salle de garde pour les infirmiers. Ainsi, depuis sa mise en fonction en Juillet 2017, les statistiques du Centre ont montré une augmentation de la fréquentation et une diminution des décès de bébés prématurés de petit poids et par conséquent, une meilleure santé psychologique des mères de ces enfants, mais aussi de celles qui viennent accouchées qui sont plus sereines.

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