Causes du paludisme : La mangue n’est pas un vecteur de la maladie

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Fruit tropical le plus consommé au monde après la banane, la mangue serait pour plusieurs à l’origine du paludisme. Une idée pourtant fausse démentie par les spécialistes de santé pour ternir l’infodemie sur la question.

La saison des mangues est déjà passée. Pourtant, l’idée selon laquelle la consommation excessive de ce fruit, pourrait être à l’origine du paludisme demeure. Le sujet se fait de plus en plus actuel sur les réseaux sociaux et même pendant des échanges entre amis. Le 06 septembre 2023, “Ntemechin Socrates de Dasse”, médecin dentiste comme l’indique son profil Facebook, publiait sur son fil d’actualité : « Bonjour. Je voudrai que quelqu’un ici m’explique le mécanisme par lequel ”la mangue transmet le paludisme” ». À ça des réactions du genre : « Quand tu suces ton corps fait un genre ». Ces publications qui ne datent pas que de septembre font objet de débat depuis des années. On se rappelle encore en 2020 lorsque la Covid-19 battait son plein, et que tout était concentré sur internet, on assistait à un partage de publications sur le sujet. « Si c’est pas Corona qui me tue, ce sera le palu. La quantité de mangues que j’ingurgite par jour-là », réagissait une internaute ( D.A.M @_AndreaMD)  le 22 avril 2020 sur « X » (anciennement Twitter).

Démentit

Pour lever le doute sur la rumeur et éviter que cette idée ne se propage davantage, nous nous sommes rapprochée du Dr Jules Ghislain Owono, médecin chef du CMA de Meyo centre.  « Le paludisme est une parasitose sanguine causée par une microorganisme de type plasmodium. Il est transmis par piqûre de moustique de type anophèle femelle. C’est un insecte qui a besoin de sang pour se nourrir et pour la fécondation de ses œufs. Les mangues sont de très bons fruits équatoriaux et tropicaux. Il n’existe aucun lien entre la survenue du paludisme et la consommation des mangues », fait-il savoir. Il ajoute également que : « Sachant que la transmission du paludisme est par voie de piqûre d’un anophèle femelle infestée sur un homme qui est l’hôte définitif, on pourrait également avoir des transfusions sanguines. C’est à dire on transfuse un sang infesté de paludisme à un patient sain. Outre ces deux cas de figures, la transmission du paludisme est purement dictée par la loi du vecteur qui est l’anophèle femelle. Cette rumeur sur les mangues qui favoriserait la survenue du paludisme est donc non fondée, non prouvée et absurde ».

Si les mangues ne sont pas vecteurs de paludisme, ils sont tout de même à l’origine de plusieurs autres maladies, en cas de non-respect des mesures de salubrité. « Il est très important de rappeler aux populations les règles d’hygiènes de bases à savoir bien laver ses fruits avant de les consommer, bien se laver les mains. Surtout consommer les fruits frais et de bonne qualité car si la mangue n’apporte en rien le paludisme, leur consommation sans respect des règles d’hygiène expose aux maladies du péril fécal à l’exemple du choléra, des diarrhées, des dysenteries amibiennes et bactériennes », Conclut le médecin spécialiste.

En effet, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), définit le paludisme comme étant une maladie « potentiellement mortelle » transmise à l’être humain par les piqûres de certains types de moustiques. L’institution onusienne ajoute qu’on le trouve principalement dans les pays tropicaux. Le paludisme est une maladie évitable et dont on peut en guérir. Les premiers symptômes les plus courants sont la fièvre, les maux de tête et les frissons. Ces derniers commencent généralement dans les 10 à 15 jours suivant la piqûre d’un moustique infecté. Le Cameroun enregistre chaque année six (06) millions de cas de paludisme, près de 4 000 morts dans les établissements de santé et les enfants de moins de 05 ans représentent la plupart des cas de décès. En 2022, les formations sanitaires du pays ont rapporté 3 327 381 cas de paludisme, soit «29,6% de toutes les consultations », selon les données reçues le 25 avril 2023 par le PNLP (Programme National de Lutte contre le Paludisme) à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme. Cependant, tous les cas ne sont pas toujours enregistrés, et l’OMS estime que près de 11 000 personnes meurent du paludisme chaque année dans le pays.

Divine KANANYET

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