C’est le but de la campagne de vaccination lancée dans le pays le 29 janvier 2024, par le ministère de la santé publique.
Le Zimbabwe est en état d’alerte. Le choléra a déjà entraîné la mort de plus de 400 personnes d’après le Ministère de la Santé. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le pays a reçu un premier lot de 900.000 vaccins la semaine dernière. Les premières doses ont commencé à être administrées le 29 janvier 2024 à Kuwadzana, une banlieue de la capitale Harare et une des zones les plus touchées. « Ces dernières semaines, nous avons constaté une hausse du nombre de cas de choléra attribuable en partie à la survenue de la pluie et d’inondations et à une hausse des mouvements de population durant la période des fêtes », a déclaré le ministre de la Santé, Douglas Mombeshora dans un communiqué. L’actuelle campagne de vaccination vise 2,3 millions de personnes. De nouvelles doses de vaccins doivent arriver la semaine prochaine, selon l’OMS qui s’inquiète d’une résurgence du choléra à travers le monde ces dernières années.
En effet, le pays est en épidémie depuis février 2023, a comptabilisé plus de 20.000 cas suspects et 400 décès, dont 71 ont été confirmés par des tests en laboratoire. En novembre, Harare avait déclaré l’état d’urgence, certains responsables comparant la situation à 2008, lorsque le choléra avait fait au moins 4.000 morts à travers le pays et contaminé au moins 100.000 personnes.
Cependant, l’UNICEF a constaté pendant les périodes des fêtes une augmentation de 85 % des nouveaux cas signalés par semaine, entre 770 nouveaux cas signalés la semaine précédant Noël et 1.423 nouveaux cas signalés au cours de la dernière semaine de 2023. La plupart des cas de choléra ont été signalés dans les provinces de Harare, Manicaland et Chitungwiza. Une hausse des cas a également été observée dans les provinces de Masvingo, Mashonaland Central et Mashonaland West depuis le début de l’année 2024. « La mobilité accrue de la population pendant les fêtes de fin d’année et les pluies qui se sont abattues sur la région ont contribué à l’augmentation du nombre de cas de choléra et à leur propagation dans d’autres districts. Les enfants, les femmes en âge de procréer, les adeptes du déclin religieux, les mineurs illégaux et les agriculteurs en milieu rural ont été les groupes à haut risque identifiés», a expliqué l’UNICEF.
Seulement, le nombre de cas de choléra signalés a dépassé les 10.730 cas recensés lors de l’épidémie de choléra de 2018-2019. Ce qui fait craindre une situation similaire à celle de l’épidémie majeure de 2008-2009, qui avait fait plus de 4.000 morts. « Dans le scénario le plus probable, l’OMS et l’UNICEF estiment qu’un taux d’attaque de 0,3 entraînera 38.763 cas d’ici février 2024, si les interventions actuelles ne parviennent pas à stopper la transmission, notant que les taux d’attaque du choléra sont généralement plus élevés dans les zones urbaines et périurbaines que dans les milieux ruraux ». Avant le début de la campagne, l’Agence onusienne et ses partenaires ont distribué des produits d’hygiène essentiels à 164.000 personnes, dont plus de 75.000 enfants. Rappelons que le choléra est une infection diarrhéique aiguë dont la forme grave se caractérise par une diarrhée aqueuse extrême et une déshydratation potentiellement mortelle. L’infection est provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par le bacille Vibrio cholerae.
Divine KANANYET