Les comportements pathologiques peuvent prendre différentes formes, notamment des comportements d’agressivité, des comportements addictifs ou des comportements psychotiques, qui sont souvent liés à des problèmes de santé mentale.
Les traumatismes, les abus sexuels et les maltraitances infantiles sont autant de facteurs qui peuvent contribuer à l’apparition de comportements pathologiques.
Les cas d’abus sexuels sur mineurs se multiplient à Yaoundé, révélant un fléau qui gangrène le tissu social. Dernier cas en date, celui de Symphorien, un locataire qui a profité de la vulnérabilité d’une fillette de 8 ans. Mais ce n’est malheureusement qu’un exemple parmi tant d’autres. Le quartier Nkomkana est sous le choc. Un jeune homme, Symphorien, a été surpris en flagrant délit d’agression sexuelle sur une fillette de 8 ans. Ce drame a mis en lumière un problème bien plus profond : la recrudescence des actes de pédophilie dans la capitale.
« C’est un véritable fléau qui touche nos enfants », s’exclame une mère de famille, visiblement bouleversée. « Nous ne sommes plus en sécurité, même dans nos propres maisons ». Symphorien, qui avait perdu son emploi, avait trouvé refuge chez un bailleur, profitant de la générosité de ce dernier. Mais il a trahi cette confiance en commettant l’irréparable. Après avoir été roué de coups, il a réussi à s’enfuir dans la région du littoral, où il a finalement été interpellé et placé en détention.
Les cas d’abus sexuels ne se limitent pas au cercle familial. Hubert, « un pédiatre : un homme qui les adolescents » réputé du quartier, est également pointé du doigt. Ce pédagogue, qui devrait être un modèle pour tous, a été surpris à plusieurs reprises en compagnie d’adolescentes bien en dessous de l’âge légal. « C’est une véritable honte », déplore un habitant du quartier Obobogo à Yaoundé. « Comment peut-on faire confiance à un enseignant qui abuse de sa position pour assouvir ses bas instincts ? ». Les jeunes filles, notamment celles qui vendent des friandises dans la rue, sont particulièrement vulnérables. Elles sont souvent la proie d’hommes sans scrupules, prêts à tout pour assouvir leurs pulsions. « C’est un cercle vicieux », explique Mbah Arnaud, anthropologue. « Ces jeunes filles, en situation de précarité, sont plus exposées aux risques. Il faut agir vite pour les protéger ».
Les causes de ces comportements sont diverses et complexes. « Ces comportements résultent de diverses causes, telles que des causes héréditaires ou génétiques, qui relèvent de l’hérédité et de la transmission des caractères », explique le Dr POKAM psychologue clinicienne en service au Village de l’Amour. Les facteurs environnementaux, tels que les relations sociales et les interactions entre les individus, peuvent également jouer un rôle important. Les traumatismes, les abus sexuels et les maltraitances infantiles sont autant de facteurs qui peuvent contribuer à l’apparition de comportements pathologiques.
En outre, les causes neurologiques, telles que les lésions cérébrales ou les maladies neurodégénératives, peuvent également altérer le comportement. « Il y a les causes psychiatriques, qui signifient qu’une maladie mentale sous-jacente ou une psychopathologie peut entraîner un comportement pathologique et expliquer son apparition », souligne le Dr POKAM.
Mais qu’est-ce qu’il faut faire pour se protéger contre les comportements pathologiques? « Tout d’abord, il faut éduquer les gens et les sensibiliser afin de les amener à adopter des comportements sains qui leur permettront de se protéger contre les comportements pathologiques », répond la psychologue clinicienne. Les activités physiques régulières et une alimentation équilibrée sont des moyens efficaces pour libérer les énergies négatives et prévenir les comportements pathologiques.
Il est également important de prendre du temps pour prendre soin de soi. « Vous pouvez choisir un loisir que vous aimez, une activité qui vous permet de vous ressourcer, et la pratiquer de temps en temps pour vous déstresser et reprendre des forces », conseille la clinicienne. Apprendre à écouter son corps et à reconnaître les signaux qu’il envoie est également crucial. « Lorsque vous vivez des situations difficiles, à un moment, vous pouvez sentir que votre corps ne tient plus. Il faut alors prendre du temps pour vous reposer, dormir suffisamment, et apprendre à lâcher prise », ajoute-t-il. En cas de comportement pathologique, il est conseillé de consulter des professionnels de la santé mentale, tels que des psychologues, des psychiatres ou des thérapeutes. « Il est important de demander de l’aide lorsque l’on en a besoin, car les comportements pathologiques peuvent avoir des conséquences graves sur la santé mentale et physique », conclut le Dr POKAM. Les hôpitaux, les cliniques et les centres de santé mentale sont autant de ressources disponibles pour ceux qui ont besoin d’aide.
Elvis Serge NSAA