Consommation de stupéfiants: la “Bombé” hypnotise les kinois
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La consommation de cette drogue provoque le cancer de poumon, la paralysie momentanée des membres, l’inconscience et le ralentissement de l’activité du cerveau.
Kinshasa capitale de la République Démocratique du Congo est de nouveau surpris de constater il y a quelques, l’avènement d’un produit toxique, mélange de matière en poudre produit tiré du tuyau d’échappement des véhicules électroniques intitulé «Bombé ». Selon nos sources, le Bombé est vendu dans plusieurs communes de la capitale plus précisément, aux alentours des camps militaires et vers le chemin de fer de la première commune de Kinshasa, qui est Kinshasa.
En croire nos mêmes sources, ce produit vendu aux jeunes et vieux, est un danger pour la santé, car il provoque le cancer de poumon parce que sa composition s’avère plus dangereux que d’autres produits utilisés par des délinquants de la cité. Ce produit crée plusieurs réactions telles que la paralysie momentanée des membres d’où la personne reste débout avec des jambes fatiguées, l’inconscience et le ralentissement de l’activité du cerveau. Il y a quelques jours, à travers une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, l’on aperçoit deux jeunes garçons dans un état d’inconscience après avoir utilisé ce produit surnommé Bombé. Les autorités tirent donc la sonnette d’alarme et annoncent la mise en place d’une commission pour mieux comprendre et lutter contre ce phénomène.
Cette drogue est surtout très toxique, s’alarme le docteur Yves Bunkulu, ministre congolais de la Jeunesse: « C’est une drogue qui est extraite des résidus des tuyaux d’échappement qui sont constitués de monoxydes de carbone, de monoïdes d’azote ainsi que d’oxyde de soufre, mais également de nutriline. Le constituant n’est pas bon pour la santé ». Inquiet, ce ministre en a discuté avec son collègue du ministère de la Santé.
Ensemble, ils ont décidé de lancer une étude pour connaître la composition exacte de cette drogue et trouver la riposte adaptée. « En tout cas, c’est une question qui nous préoccupe. Nous allons présenter au gouvernement les différentes propositions et les mesures à prendre pour décourager la consommation de ce stupéfiant. Déjà, le message que je dois lancer à la jeunesse, c’est d’arrêter la consommation de ce type de drogue », explique le docteur Yves Bunkulu. Les conséquences sont incalculables pour la société, prévient Patrice Milambo, le directeur du Programme national de lutte contre les toxicomanies et les substances toxiques (Pnlct): « C’est vraiment une urgence, une catastrophe de santé publique. On aura la délinquance juvénile qui va augmenter, le viol, le banditisme et la violence sexuelle. C’est un phénomène compliqué ». Patrice Milambo veut comprendre ce que recherchent ceux qui consomment la « Bombé » : « Les drogues ne se prennent pas comme ça, il y a beaucoup de raisons à la prise. Il y a ceux qui prennent pour dormir dehors pour ne pas sentir le froid, pour tuer, pour faire du mal. Tous ces paramètres, nous allons les approfondir à l’issue des évidences de l’enquête ».
Selon la police, les pourvoyeurs de cette drogue sont le plus souvent des mécaniciens, qui agissent à l’insu des propriétaires des véhicules sur lesquels ces composants sont collectés. Les autorités s’inquiètent également des conséquences sur la santé d’une autre drogue appelée « muvuke », une plante consommée par inhalation dans le Nord-Kivu, dans l’Est de la Rdc.
Elvis Serge NSAA