Covid-19 : 24% de la population de Douala réfractaire au vaccin

Pour les responsables du PEV, de nombreuses actions en collaboration avec les acteurs communautaires doivent davantage être menées pour améliorer la couverture vaccinale.
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reunion de coordination pour la lutte contre le COVID-19 à Douala-Cameroun

« En avril 2021, lorsqu’on avait conduit une étude on était à environ 10% de la population qui  était indécise et quand on a conduit cette autre étude en novembre 2022, il ressort que cette proportion est quittée de 10% à 24% de personnes qui sont indécises, par rapport à la décision de  prendre ou non le vaccin », relève Dr Adalbert Tchetchia, responsable plaidoyer et partenariat PEV-Yaoundé. Il s’exprimait ainsi mercredi 19 avril 2023 à Douala au terme de l’atelier  de restitution des résultats sur les raisons et facteurs de la vaccination dans la ville de Douala. A l’en croire, ce taux témoigne d’une certaine amélioration. « Parce que les personnes qui sont indécises, ce sont les personnes qui  ne sont plus catégoriquement hésitantes, mais qui d’un moment à l’autre peuvent accepter,  dire que j’ai compris pourquoi il faut se faire vacciner et je suis prêt à me faire  vacciner ; donc ce sont les personnes qui ont beaucoup plus besoin d’autres informations, cela veut dire qu’il y a les questions qu’elles se posent il faut seulement qu’on leur apporte ces informations supplémentaires pour qu’elles acceptent de prendre  le vaccin ! », explique Dr Adalbert Tchetchia.

L’étude conduite au cours de novembre 2022 à Douala, montre en effet que 64% de la population en général ne veulent pas le vaccin, contre 24% qui ne sont pas sur de vouloir et 6% qui sont sur de vouloir se faire vacciner. Cette situation est expliquée par le fait que les habitants de la ville de Douala sont influencés par divers opinions et ne sont pas inquiets des risques liées à la Covid-19.  Comme l’indique le rapport d’étude présenté ce mercredi aux responsables de santé, dont les chefs de districts de santé, les points focaux communications, les membres de la communauté (représentants  des moto-taximan, etc. 70% des non-vaccinés  ne sont “pas du tout” inquiets d’une infection COVID-19. Du côté du personnel de santé de la ville, les chiffres sont un peu différents. On relève tout de même une adhésion importante à la vaccination. « Lorsqu’on conduisait cette étude on était à moins de 50% de personnel de santé qui était vacciné. Avec les efforts qui ont été conduits, jusque-là on est déjà à plus de 90% de personnel de santé qui est vacciné au Cameroun, donc nous pensons que c’est un facteur qui s’améliore », se réjouit le responsable plaidoyer et partenariat PEV-Yaoundé. Pour ce qui est du refus à la vaccination, les raisons évoquées sont nombreuses.

Couches sociales

L’étude menée dans 09 districts de la région du littoral relève que les populations refusent de se faire vacciner  prioritaire parce qu’elle n’a pas confiance au vaccin. Viennent ensuite d’autres raisons comme : la croyance aux messages négatifs sur la vaccination, les expériences négatives vécues, l’inefficacité du vaccin à protéger,  la peur de la contamination, la démotivation des proches. Les enquêteurs ont également noté dans certains districts la crainte de certaine envers les promoteurs du vaccin. « L’absence de vaccination est donc liée à un manque de confiance dans le facteur humain derrière la production et la diffusion du vaccin, et non directement dans le vaccin lui-même », résument les enquêteurs. Au cours des échanges avec les différents responsables des communautés, points focaux et chefs de districts de santé, il ressort que pour  améliorer la couverture vaccinale nationale actuellement située à près de 12%, il faut  davantage s’appuyer  sur les petits acteurs tels que les bayams-sellam, les moto-taximens, les acteurs de la société civile et les médias… surtout que,  la ville de Douala est un environnement complexe dans lequel évolue une population urbaine composite construisant des intentions et motivations très diversifiées. L’hésitation vaccinale y concerne les couches sociales riches comme pauvres, instruites comme analphabètes, du secteur formel comme informel.

Ghislaine DEUDJUI

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