Drépanocytose, Une maladie dangereuse, mais évitable

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Le test de l’électrophorèse reste le moyen efficace et sûr pour prévenir cette maladie qui touche 2% des nouveau-nés à la naissance au Cameroun. 

 « Je suis drépanocytaire et j’ai bientôt trente ans. C’est vrai que je suis tous le temps souffrante, mais je suis toujours en vie », confie Laura. Le témoignage de cette étudiante en cycle licence, dans une école supérieure à Yaoundé, vient simplement trancher le débat autour de la durée de vie des personnes drépanocytaires. Selon une étude de l’Organisation mondiale de la santé(Oms) publiée récemment, 2% des nouveau-nés naissent avec la forme grave de la maladie au Cameroun. Les professionnels de la santé, notamment les pédiatres, définissent la drépanocytose comme la maladie de globule rouge, mais plus spécifiquement d’hémoglobines. « L’hémoglobine est le pigment qui donne la couleur rouge au sang et transporte l’oxygène ».

La maladie se manifeste sous trois formes : la douleur, l’anémie et les infections. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on parle du « trépied » dans le jargon médical. Il faut savoir que, « Les douleurs sont provoquées par la déformation des globules rouges qui ne peuvent plus passer au niveau des petits vaisseaux. Ces globules rouge bloqués vont se casser et c’est ce qui va causer l’anémie. A ce niveau justement, la hâte ne peut plus jouer son rôle de défense de l’organisme contre les infections », confie Dr Ngo Sack.

Couches sociales

Le traitement de la pathologie, jusqu’ici, est symptomatique. « Le traitement est préventif. On a des substances qui peuvent améliorer la qualité de vie du malade. Pour l’instant, le seul moyen de guérir la maladie est la greffe des moelles osseuses », renchérit la spécialiste. Il faut quand même regretter qu’aujourd’hui, la prise en charge de la drépanocytose ne ressort pas clairement dans le programme national de santé au Cameroun. Le moindre effort est perceptible dans les campagnes de dépistages et la sensibilisation des couches sociales sur la nécessité de faire un test d’électrophorèse.

Emmanuel Eboua

Dr Françoise Ngo Sack

« Le test d’électrophorèse permet d’éviter les enfants drépanocytaires »

La cheffe service hématologie à l’hôpital central de Yaoundé réagit sur la nécessité à effectuer son test de l’électrophorèse pour éviter des enfants drépanocytaires.

C’est quoi le test de l’électrophorèse ?

Le test de l’électrophorèse est un test qui permet de connaitre les différentes hémoglobines qu’on a dans notre corps, en sachant qu’on peut avoir des hémoglobines malades. Notamment, celles qui peuvent faire en sorte qu’on ait la drépanocytose.

En quoi ce test est nécessaire ?

Ce test est important du moment où, quand on sait que pour la drépanocytose, il faut que les deux parents soient porteurs de l’hémoglobine anormale qu’est l’hémoglobine S. Il est important de connaitre votre électrophorèse. Ainsi, on saura si un des parents et les deux sont porteurs. Cela permet également de prévenir la survenue de la drépanocytose. Les risques ici sont que, l’on aura des enfants drépanocytaires, si les deux parents ne connaissent pas leur électrophorèse. Là, il y a tous le risque de faire des enfants drépanocytaires homozygotes, des enfants qui peuvent être très malade. Parfois, cela peut entrainer la mort. Aujourd’hui, le test est de plus en plus connu. Généralement, avant de se marier, beaucoup se mettent ensemble sans faire de projet et finissent par se marier.

Est-ce possible de soigner la drépanocytose ?

 S’il fallait parler de la drépanocytose qui est la maladie même, on peut en soigner les symptômes. Aujourd’hui, le traitement est plutôt symptomatique.  Et on a des substances qui peuvent améliorer la qualité de vie. Mais, pour le moment, le seul moyen de guérir la maladie reste la greffe de la moelle osseuse.

Comment faire pour braver les préjuger autour de cette maladie quand il se raconte que ces personnes ont une durée de vie très limitée ?

Pour ce qui est de préjugé autour de cette maladie, la sensibilisation doit être maximale. Ceci, afin que les gens ne pensent pas que c’est une maladie de sorcellerie. Il faut parler beaucoup aux patients. Nous leur donnons une certaine règle de vie. Pour ce faire, il faut se dépister tôt, pour avoir une prise en charge tôt et de manière adéquate. Ainsi, le patient drépanocytaire va avoir une espérance de vie pareille à celui normal. Pour éviter la maladie, il faut simplement faire son test de l’électrophorèse. Il faut que les partenaires fassent leur test de l’électrophorèse avant d’enfanter. On sait aujourd’hui que cette maladie survient quand les deux parents sont porteurs d’hémoglobine S, qui est anormale.

Propos recueillis par Emmanuel Eboua

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